In Glasgow, President Joe Biden promised to invest in climate change, but he is still missing the unanimous support of his party.
Fans of Charles Schulz' classic comic strip will be familiar with this routine: Lucy promises to hold the football and Charlie Brown runs up to kick it; at the last second, she pulls the ball away, and poor Charlie Brown ends up on his back after a few spins in the air.
This is what many Democrats fear after West Virginia Sen. Joe Manchin reiterated that he intended to withhold his vote for the climate change and social safety net bill that the progressive wing of the Democratic Party is counting on to seal the political legacy of President Joe Biden and his fragile majority in Congress.
But the progressives had a trick up their sleeve. After the Senate approved a bipartisan physical infrastructure bill that would distribute largesse to every corner of the country, progressives in the House of Representatives promised to approve it as it was, but only if all Senate Democrats approved the social infrastructure bill.
That is what forced stubborn Senate Democrats just before Biden left for Europe to negotiate a tentative agreement totaling $1.75 trillion in spending over 10 years that would include major advances in early childhood programs, child care, home care, health insurance premium cuts, and climate change, among other things. It was ambitious, but progressive Democrats went into this negotiation with an agenda three times as ambitious.
Having secured all these concessions in exchange for his support in principle for the project, Manchin repeated again today that he needed time to further assess the impacts of the social infrastructure bill, but insisted that progressives stop their "childishness" and allow the physical infrastructure bill to pass immediately. In this classic game of chicken, the advantage clearly belongs to the moderate Democrats, who are the last line of defense for the majority of their party. Despite the merits of the programs promoted by the progressive wing, adopting a highly interventionist agenda makes life difficult for representatives and senators who, like Manchin in West Virginia, must deal with a relatively conservative electorate.
Progressive Democrats could all be excused for being impatient with their centrist colleagues, but it is in the centrist states and districts that the future of the party will be played out. Politicians like Manchin who want to slow the progressives down will have the final say.
A crucial part of this tug-of-war will play out tomorrow in the gubernatorial election in the swing state of Virginia, where the polls show the two leading candidates neck and neck. If Democratic candidate Terry McAuliffe does not win, it is a virtual certainty that the fragile support from the moderates for the social and environmental infrastructure project will collapse.* A narrow victory for the Democratic candidate will give President Biden a better chance of winning back a more modest version of the project, but there are no guarantees.
American institutions are heavily biased in favor of the status quo. Like almost every major progressive reform in the past, President Biden's social and environmental agenda faces a strong undertow. By giving up on delaying passage of the physical infrastructure plan, progressive Democrats have ceded the initiative to the moderate wing of the party. They still have a vested interest in helping Biden avoid losing face, but if the president's approval ratings do not improve, centrists in his party will have even less incentive to take political risks on his behalf.
Passage of an even more watered-down version of Biden's social and environmental plan remains possibie, but it is equally possible that when Biden takes off for one last chance to make progress on social and environmental issues, the moderate wing of his party will pull back the proverbial ball. That would be a big step backward in the fight against climate change and for American families. For America's democracy, given the alternative that Republicans seem destined to offer in 2024, such a failure for the Biden presidency would be a catastrophe.
*Editor’s Note: Republican candidate Glenn Youngkin defeated Democratic candidate Terry McAuliffe on Nov. 2.
À Glasgow, le président Biden a promis d’investir dans la lutte aux changements climatiques, mais l’appui unanime de son parti lui échappe encore.
Les amateurs de la bande dessinée classique de Schulz connaissent bien le scénario: Lucy promet de tenir le ballon et Charlie Brown s’élance pour le botter; à la dernière seconde, elle retire le ballon et le pauvre Charlie Brown se retrouve étendu sur le dos après quelques pirouettes aériennes.
C’est ce que craignent beaucoup de démocrates depuis la dernière sortie du sénateur de la Virginie occidentale, Joe Manchin, qui a réitéré son intention de retenir son vote pour le projet de loi omnibus sur les infrastructures sociales et sur la lutte aux changements climatiques sur lequel compte l’aile progressiste du Parti démocrate pour sceller l’héritage politique du président Biden et de sa fragile majorité au Congrès.
Les progressistes avaient pourtant un atout majeur en main. Après que le Sénat ait approuvé un projet de loi bipartisan sur les infrastructures physiques, qui distribuera des largesses dans tous les coins du pays, les progressistes de la Chambre des représentants ont promis d’approuver ce projet tel quel, mais seulement si tous les démocrates du Sénat approuvent le projet d’infrastructures sociales.
C’est ce qui a forcé les sénateurs démocrates récalcitrants à négocier pour en venir, juste avant le départ de Biden pour l’Europe, à une entente de principe pour un total de dépenses de 1750 milliards de dollars en dix ans, y compris notamment des avancées majeures pour la petite enfance, les services de garde, les soins à domicile, des réductions de primes d’assurance maladie et la lutte aux changements climatiques. C’est beaucoup, mais les progressistes démocrates avaient entamé cette négociation avec un programme trois fois plus ambitieux.
Après avoir obtenu toutes ces concessions en échange pour son appui de principe au projet, Joe Manchin a répété, encore aujourd’hui, qu’il souhaite prendre le temps d’évaluer davantage les impacts du plan d’infrastructures sociales, mais il insiste pour que les progressistes cessent leurs «enfantillages» et permettent l’adoption immédiate du plan d’infrastructures physiques. Dans ce «jeu de la poule mouillée», l’avantage appartient nettement aux démocrates «modérés», qui sont la dernière ligne de défense de la majorité de leur parti. Malgré le mérite des programmes promus par l’aile progressiste, l’adoption d’un programme très interventionniste complique la vie des représentants et des sénateurs qui, comme Joe Manchin en Virginie occidentale, doivent composer avec un électorat relativement conservateur.
Les démocrates progressistes pourraient être tous excusés de se montrer impatients à l’égard de leurs collègues centristes, mais c’est dans les États et les districts centristes que se jouera l’avenir du parti. C’est ce qui donnera le dernier mot à ceux qui, comme Joe Manchin, souhaitent ralentir les ardeurs des progressistes.
Une partie cruciale de ce bras de fer se jouera demain, avec l’élection au poste de gouverneur dans l’État baromètre de la Virginie, où les sondages mettent les deux principaux candidats nez à nez. Si la victoire échappe au démocrate Terry McCauliffe, il est virtuellement certain que l’appui fragile des modérés au projet d’infrastructures sociales et environnementales s’effondrera. Une victoire à l’arraché du démocrate donnera une meilleure chance au président Biden de récupérer une version plus modeste de ce projet, mais il n’y aura aucune garantie.
Les institutions américaines sont fortement biaisées en faveur du statu quo. Comme presque toutes les grandes réformes progressistes du passé, le programme social et environnemental du président Biden fait face à un fort courant contraire. En renonçant à retarder l’adoption du plan d’infrastructures physiques, les progressistes démocrates ont cédé l’initiative à l’aile modérée du parti. Ceux-ci ont encore intérêt à aider Joe Biden à ne pas perdre la face, mais si les taux d’approbation du président ne remontent pas, les centristes de son parti seront encore moins incités à prendre des risques politiques en sa faveur.
L’adoption d’une version encore un peu plus édulcorée du plan social et environnemental de Biden demeure possible, mais il est tout aussi possible que, lorsque Biden s’élancera pour une dernière chance de faire des progrès dans le domaine social et environnemental, l’aile modérée de son parti retirera le proverbial ballon. Pour la lutte aux changements climatiques et pour les familles américaines, ce serait un grand pas en arrière. Pour la démocratie des États-Unis, étant donné l’alternative que les républicains semblent destinés à proposer en 2024, un tel échec de la présidence Biden serait une catastrophe.
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