La Chine, les États-Unis et l’avenir de la planète
Au sommet sur le climat de Glasgow, peu de pays ont pris des engagements clairs et fermes, même si tout le monde crie que la « fin du monde est à 7 heures ».
Bon. Près de 90 pays s’engagent à réduire de façon draconienne leurs émissions de méthane. Et s’ils ne font rien qu’est-ce qu’ils encourent ? Pas grand-chose.
Biden compte sur sa présence à la COP26 pour redorer l’image des États-Unis. Il aura de la difficulté à convaincre alliés et adversaires qu’il peut changer le cours des choses tant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde. Après des négociations aussi tortueuses qu’acrimonieuses avec des membres de son propre parti, il a été obligé de revoir à la baisse son programme électoral pour le faire ratifier par le Congrès.
Qui fait encore confiance aux Américains ?
Aucun engagement pris par Biden ne peut être considéré comme assuré. Les trumpistes risquent d’être de retour au pouvoir en 2022 comme en 2024. Quelque 50 millions d’électeurs républicains croient toujours que Biden a volé l’élection. Le Parti républicain et la droite démocrate, financés par les lobbies des énergies mortifères (pétrole, gaz, charbon, etc.), ont les moyens de mettre un frein à tout ça et même de faire marche arrière.
Sur la question fondamentale de notre époque, plus du quart des élus au Congrès, 109 représentants et 30 sénateurs, refusent de reconnaître, malgré les preuves scientifiques indubitables, qu’il y a réchauffement climatique d’origine humaine. Ça inclut 52 % des républicains de la Chambre et 60 % des républicains du Sénat. Selon le Center for American Progress, ces 139 soi-disant « négationnistes climatiques » ont reçu plus de 61 millions de dollars des industries polluantes. C’est payant pour un élu hypocrite de paraître stupide.
En 2020, les États-Unis ont pourtant subi 22 « événements météorologiques extrêmes » dont chacun a causé des dommages dépassant le milliard de dollars.
La Chine de Xi opte massivement pour le charbon
La situation est tout aussi désespérante du côté de la Chine, la plus grande source mondiale d’émissions de gaz à effet de serre. Ce pays devrait être un acteur clé de la COP26. Mais son dictateur, Xi Jinping, n’assiste pas à la conférence. Il a décidé qu’il n’avait plus de concessions à offrir.
Incapable de répondre à ses besoins en électricité, la Chine augmente massivement à l’heure actuelle sa production de charbon à un coût énorme pour l’environnement. Xi s’était personnellement engagé à ce que les émissions de gaz à effet de serre du pays culminent d’ici 2030. Il tente de détourner l’attention en soulignant les gros investissements que Pékin fait dans l’énergie solaire et éolienne. L’un ne compense pas l’autre.
Encore une dizaine de jours de bla-bla, comme leur a dit la militante écologiste Greta Thunberg.
Je crains que le point de bascule ait déjà été franchi. Il faut qu’on commence à se préparer au pire. J’espère qu’à Ottawa comme à Québec, la réflexion est engagée sur la façon d’atténuer l’impact que vont avoir sur nos vies le réchauffement climatique et la dégradation environnementale qui en découlera.
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