Who Can Beat Donald Trump?

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Les élections en Virginie ont prouvé qu’un candidat républicain (au poste de gouverneur) pouvait vaincre sans défendre les positions trumpistes les plus extrêmes. Mais pas sûr que le parti tente de répliquer cette stratégie à large échelle. Pour cela, il faut du courage

La défaite de Terry McAuliffe en Virginie, qui briguait une nouvelle fois le poste de gouverneur, plonge le Parti démocrate dans un profond mais nécessaire devoir d’introspection. Affaibli, contesté à l’interne, Joe Biden n’apparaît plus comme la figure de proue capable d’éviter que son parti ne perde des plumes – et la majorité au Congrès – lors des élections de mi-mandat de novembre 2022. Parallèlement, la perspective d’un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche se précise toujours plus.

Bien sûr, beaucoup d’eau peut encore couler sous les ponts. Et tout ne doit pas être analysé sous le prisme «Biden versus Trump». Mais en Virginie, les démocrates ont commis une erreur stratégique majeure: faire davantage campagne contre Trump qu’autour d’un programme. Cela ne s’est pas avéré payant.

Stratégie subtile

A l’inverse, le candidat républicain Glenn Youngkin a réussi un incroyable tour de force: il a séduit l’électorat trumpiste tout en se distanciant suffisamment de Trump – il n’a pas endossé ses prises de position les plus outrancières – pour ratisser parmi les républicains modérés des banlieues et convaincre des indécis. Cela sans s’aliéner l’ex-président républicain, qui, curieusement, a accepté de jouer le jeu. Une stratégie subtile, la Virginie ayant voté en faveur de Biden en 2020, avec 54% des voix.

«S’il y va, j’y vais pas»

Pas sûr pour autant que le GOP (Grand Old Party), passé sous le rouleau compresseur du trumpisme, cherche à répliquer cette stratégie à plus large échelle. Car Donald Trump, les sondages le prouvent, reste pour le parti une formidable machine de guerre électorale et financière, malgré les (nombreuses) casseroles qu’il traîne. Avec, d’ailleurs, un effet paralysant: la maxime «s’il y va, j’y vais pas» prévaut chez les rares républicains non trumpistes qui seraient tentés par une course à la Maison-Blanche. Et sur le plan local, des candidats le singent, parfois jusqu’à la caricature, dans le seul but d’être élus, avec sa bénédiction.

Une mue du Parti républicain est pourtant indispensable, pour que le GOP redevienne une formation à la fois forte et respectueuse des règles démocratiques. C’est bien parmi les républicains modérés qui refusent de voter démocrate que se trouve le terreau que le parti doit cultiver s’il veut réussir sa transition post-Trump. Un pari difficile. Car il nécessite du courage.

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