Right now, everything is in disarray; there is a cacophony, tumult, trouble and confusion. One might call it a Baudelaire satire. A conflict in Asia had only just been put on pause when another conflict was declared in Europe, and another one is brewing with Iran, and there are a number of wars that could follow beyond that. And the United States is always involved.
From Ukraine …
Last May, Kyiv’s armed forces were threatening Donbass, and Russia was assembling soldiers on its side of the border, which earned it much criticism from the West. A NATO armada was carrying out large-scale exercises in the Black Sea, far from the northern Atlantic and within easy reach of the Russian border. The Kyiv-Donbass conflict is the reason behind America's opposition to Russia.
At the end of 2021, the scene is the same. The Ukrainian threat to Donbass came after U.S. soldiers were deployed to Kyiv to lend a hand — and to serve as a warning to Moscow. Once again, NATO is engaging in naval training in the Black Sea. United States B-1B bombers are flying 12 miles from Russian borders as part of training for a nuclear attack on Russia, while Russian fighter planes are shielding against other intrusions. American arms and trainers are arriving in Ukraine. Russia is gathering troops; members of NATO are frantic: The “Putin regime” could invade Ukraine.
There is maximum hype. Joe Biden threatened Russia's president with “economic consequences like none he has ever seen,” but not open warfare, to Kyiv's great chagrin. In reality, a Russian invasion, coupled with the nightmare of having an administration in Ukraine, is out of the question, unless there is a direct threat against Russia. Some even see the crisis as a trap to lure Russia into the Ukrainian mire, overturn construction of the Nord Stream 2 pipeline and align a frightened Europe with the United States.
… to Taiwan
Russia is not distracting the American administration from China, which the U.S. regards as strategic enemy No. 1. The Ukrainian issue is still there, with some edits. A Western armada is patrolling off the coast of China. Taiwan (universally recognized as a province of China) is declared to be in danger of a Chinese invasion. Washington is sending military training and swears that it will defend Taiwan if it is attacked, all while maintaining "strategic ambiguity.” It is pulling out all the stops: Uighurs have become the Beltway's favored cause; a Chinese tennis player was reported missing (now found); and there is a diplomatic boycott of the Olympic Games (consisting of four “Anglo-Saxon” countries, the core of the opposition to China). China and Russia grin and bear it, knowing that this situation will develop in their favor.
Artificial Crises
What is the point of all this political media circus? The most sensitive theaters (in both meanings of the word) are in Ukraine and Taiwan. It is no secret that the United States wants to knock Russia and China down a peg. It makes its intention known everywhere, campaign after campaign, through striking declarations made to promote a simplistic vision: incarnations of goodness on the side that we know, evil where we endlessly say where it is. Mike Pompeo, the former secretary of state and former director of the CIA, pointed out the latest example of this when he divided the world into “democracies” and “authoritarian regimes.”
This official view, disseminated by Washington, ideologizes international relations, even if it means obfuscating them and turning attention away from what is really at stake. A great historic change is underway, in which dominant imperialism sees the foundation of its primacy called into question by a shift in economic and political power, as has happened in the past. In response, the United States is taking the offensive against countries that embody this change and against those that would join them. It is repeatedly the source of “crises,” disguised by ideological pretenses to cover up for the fact they lack any valid justification. Converting Russia and China to “our values” is a vain and arrogant demagoguery. The United States is at their borders, thousands of miles away from America, where it harasses and delegitimizes them and sets them up as foils, in order to shape public opinion and hold susceptible countries back from escaping its declining hegemony. The end of an empire is always contentious.
As long as Russia and China have the means to retaliate, the United States will avoid engaging its own combat forces. The local “allies” will have to live with this. There will continue to be provocation and crises for show. However, as artificial as they may be, they imply an increase in tension and a policy on the edge of the abyss, and is therefore dangerous. Attempts to intimidate involve brandishing weapons. Any wrong move, such as the installation of offensive missiles in Ukraine or a declaration of independence in Taiwan, could have “unpredictable” consequences.
Là, tout n’est que désordre et cacophonie, tumulte, troubles et confusion, peut-on dire en dénaturant Baudelaire. À peine un conflit est-il mis en pause en Asie qu’un deuxième se déclare en Europe, pendant qu’un autre fermente avec l’Iran et que se poursuivent les multiples guerres hybrides. On y retrouve toujours les États-Unis.
De l’Ukraine…
En mai dernier, les forces armées de Kiev menaçaient le Donbass, et la Russie massait des soldats de son côté de la frontière, ce qui lui valut d’être conspuée en Occident. Une armada de l’OTAN procédait à des exercices à grande échelle en mer Noire, loin de l’Atlantique nord et à quelques encablures des côtes russes. Le conflit Kiev-Donbass dénote l’opposition étasunienne à la Russie.
Fin 2021, même scénario. La menace ukrainienne contre le Donbass est précédée de voyages de responsables étasuniens à Kiev pour apporter leur appui et à Moscou pour mettre en garde. À nouveau l’OTAN se livre à un grand exercice naval en mer Noire. Des bombardiers B-1B étasuniens volent à 20 km des frontières russes dans le cadre d’un exercice pour une attaque nucléaire contre la Russie, tandis que des chasseurs russes parent à d’autres intrusions. Armes et entraîneurs étasuniens arrivent en Ukraine. La Russie massant des troupes chez elle, une frénésie s’empare des OTANiens : le « régime de Poutine » envahirait l’Ukraine. Le battage est à son comble. La Russie est menacée de « sanctions comme jamais elle n’en a connu », tonne Biden, mais pas de guerre, au grand dam de Kiev, lâché en rase campagne. En réalité, une invasion russe, assortie du cauchemar de l’administration de l’Ukraine, est hors de question, sauf menace directe contre la Russie. D’aucuns voient même dans la « crise » un piège pour attirer la Russie dans le bourbier ukrainien, annuler North Stream II et attacher une Europe apeurée aux États-Unis.
… à Taiwan
La Russie ne fait pas oublier à l’establishment étasunien la Chine, tenue pour ennemie stratégique no1. Le récit ukrainien est transposé avec des retouches. Une armada occidentale patrouille au large des côtes de la Chine. Taiwan (universellement reconnue comme province de la Chine) est déclarée sous menace d’invasion chinoise. Washington envoie des entraîneurs militaires et jure qu’il la défendra si elle est attaquée, tout en maintenant une « ambiguïté stratégique » sur ses actions. On fait flèche de tout bois : Ouïgours devenus les coqueluches du Beltway ; joueuse de tennis chinoise portée disparue (elle réapparaît) ; boycottage diplomatique des Jeux olympiques (ça se résume à quatre pays « anglo-saxons », le noyau de l’opposition à la Chine). Chine et Russie font le dos rond, sachant que l’évolution leur est favorable.
Des crises artificielles
À quoi riment ces feuilletons aux allures de cirques politico-médiatiques ? Les théâtres (dans les deux sens du mot) les plus sensibles sont en Ukraine et à Taiwan. Les États-Unis ne s’en cachent pas ; ils veulent réduire la Russie et la Chine. L’intention est proclamée sur tous les toits, campagne après campagne, à coups de déclarations percutantes conçues pour imprégner une vision manichéenne : les incarnations du bien du côté que l’on sait, du mal là où l’on serine qu’il est. La dernière trouvaille est de Pompeo, ex-secrétaire d’État et ex-directeur de la CIA, lequel divise le monde entre « les démocraties » et « les régimes autoritaires ».
Vision officielle diffusée par Washington, elle idéologise les relations internationales, quitte à, ou afin de, les embrouiller et de détourner l’attention des véritables enjeux. En cours est une grande mutation historique par laquelle un impérialisme dominant voit les assises de sa primauté remises en question par un déplacement de la puissance économique et politique, comme cela s’est produit dans le passé. Il réagit par l’offensive contre les pays qui incarnent cette mutation et ceux qui pourraient les rejoindre. C’est la source des « crises » à répétition, habillées de faux-semblants idéologiques, faute de justifications avouables. Convertir la Russie et la Chine à « nos valeurs » n’est que vaine et arrogante démagogie. Les États-Unis sont à leurs frontières, à des milliers de kilomètres de l’Amérique, pour les harceler, les délégitimer et les ériger en repoussoirs en vue de modeler l’opinion publique et retenir des pays susceptibles d’échapper à l’hégémonie en déclin. Les fins d’empire sont conflictuelles.
Tant que la Russie et la Chine auront les moyens de riposter, les États-Unis éviteront d’engager leurs propres forces de combat. Les « alliés » locaux devront s’en accommoder. On en restera aux provocations, aux coups d’épingle et aux crises-spectacles. Cependant, aussi factices soient-elles, elles impliquent une montée des tensions et une politique de bord du gouffre, donc des périls. Les tentatives d’intimidation comportent le cliquetis des armes. Tout faux pas, telle l’installation de missiles offensifs en Ukraine ou une déclaration d’indépendance de Taiwan, aurait des conséquences « imprévisibles ».
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.