Preserving the Iranian Nuclear Accord Is a Must

Published in Le Monde
(France) on 15 December 2021
by Le Monde (link to originallink to original)
Translated from by Hal Swindall. Edited by Patricia Simoni.
All means must be tried to avoid either a military confrontation, which the 2015 accord had accomplished, or a minimal agreement that merely saves face.

Every passing day in Vienna brings fresh pessimism to the negotiations attempting to prevent Iran from arming itself with nuclear weapons. The endless deals leading to the 2015 compromise (a freeze on Iran's nuclear program in exchange for lifting international sanctions) were marred by a tortuous path, but the current alarm can be explained by major differences between then and now.

The bloc of six countries (Germany, China, America, France, the U.K. and Russia) facing Iran in these negotiations appears less united than it used to be and since 2015 China and Iran have deepened their strategic ties. Tehran's efforts are doubtless exaggerated compared to Beijing's calculations, but Iran nourishes the belief that it can evade sanctions by relying on its Chinese ally.

Meanwhile, Iran's negotiators are not the same as they were in 2015. Former Iranian President Hassan Rohani and his foreign minister, Mohammad Zarif, who made lifting the sanctions one of their major foreign policy objectives, were replaced in the June presidential election by Ebrahim Raisi and Hossein Amir-Abdollahian. Unlike their predecessors, they do not seem to consider compromise a necessary priority, significantly reducing the bloc's maneuvering room.

The explosion caused by former President Donald Trump's unilateral withdrawal from the Iranian nuclear deal continues to reverberate by having stolen away the minimum amount of trust required to achieve such a compromise. Henceforth, the Iranians can assert that an American promise is merely a presidential wish, and that no one will risk investing in Iran when its reinsertion into the global economy without ceasing its nuclear program violates the terms of the deal.

A Spectacular Fiasco

By pulling America out of the Iranian nuclear deal, a move cheered by all right-leaning ideologues in the Washington, Trump boldly tried to bring the Iranian regime to its knees. He claimed this would result in a hardening of the measures limiting Iran's nuclear program (the now lifeless 2015 accord would have lasted until 2025) and bridle its ballistics program along with its regional influence, both also points of contention.

Today, everyone can see just how clairvoyant the former U.S. president was. Iran did not cease its activities and even benefited from the American breach by relaunching its program unilaterally. This latter step was truly the point of no return, since now Iran routinely keeps away from International Atomic Energy Agency inspectors.

This spectacular fiasco seems now to present nothing but undesirable solutions: either a face-saving minimal negotiation with no real progress on the nuclear issue, except for matters relevant to the Western powers, or military escalation, which the 2015 deal enabled everyone to avoid. We must pursue every means to avoid such an eventuality.


Tout doit être tenté pour échapper à l’alternative entre une surenchère militaire, que l’accord de 2015 avait permis d’éviter, et une renégociation a minima qui ne sauverait que les apparences.

Chaque jour qui passe à Vienne apporte son supplément de pessimisme à propos des négociations engagées pour sauver un accord crucial visant à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Les interminables tractations qui avaient permis de parvenir au compromis de 2015 (un gel du programme en échange d’une levée des sanctions internationales) avaient déjà emprunté des voies tortueuses, mais des différences majeures permettent d’expliquer l’alarmisme actuellement en vigueur.

Le bloc des six négociateurs (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) qui font face au régime iranien apparaît tout d’abord moins soudé que par le passé. Depuis 2015, l’Iran et la Chine ont ainsi approfondi leurs liens stratégiques et économiques. Les attentes de Téhéran sont sans doute démesurées rapportées aux calculs de Pékin, mais elles alimentent en Iran la conviction que le pays pourrait s’accommoder des sanctions occidentales en s’appuyant sur son partenaire chinois.

Les représentants iraniens ne sont d’ailleurs plus ceux de 2015. Le président Hassan Rohani et son ministre des affaires étrangères, Mohammad Zarif, qui avaient fait de la levée des sanctions l’un de leurs principaux objectifs de politique étrangère, ont été remplacés à la suite de l’élection présidentielle de juin par Ebrahim Raïssi et Hossein Amir Abdollahian. Contrairement à leurs prédécesseurs, ces derniers ne semblent pas considérer un nouveau compromis comme une priorité absolue, ce qui réduit également la marge de manœuvre de leurs interlocuteurs.

La déflagration produite en 2018 par la sortie unilatérale de l’accord des Etats-Unis à l’initiative de Donald Trump ne cesse enfin de produire ses effets. Ce précédent a fait voler en éclats la confiance minimale nécessaire pour parvenir à un nouveau compromis. Les Iraniens ont beau jeu de faire valoir que la parole américaine, désormais, ne vaut guère plus qu’un mandat présidentiel. Et que personne ne se risquera à investir en Iran alors que la réinsertion du pays dans l’économie mondiale était la contrepartie de l’encadrement du programme nucléaire controversé.

Fiasco spectaculaire

Lorsqu’il avait retiré les Etats-Unis du compromis de 2015 et rétabli les sanctions américaines, poussé par tout ce que la capitale fédérale compte d’idéologues de la manière forte, Donald Trump se faisait fort de mettre à genoux le régime iranien. Ce dernier serait vite contraint, assurait-il, d’accepter à la fois un durcissement des mesures encadrant son programme (l’accord aujourd’hui exsangue prend fin en 2025), et de brider simultanément son programme balistique comme son influence régionale, deux autres points de contentieux.

Chacun peut mesurer aujourd’hui la clairvoyance de l’ancien président des Etats-Unis. L’Iran n’a pas rompu, en dépit d’une situation intérieure considérablement dégradée. Le régime s’est durci et il a même profité de cette brèche américaine pour relancer tout aussi unilatéralement son programme. Ce dernier tangente plus que jamais le point de non-retour, alors que les inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique sont désormais tenus régulièrement à distance.

Ce fiasco spectaculaire ne permet plus aujourd’hui en apparence que de mauvaises solutions : une renégociation au minimum pour sauver les apparences, sans le moindre progrès sur le nucléaire comme sur les deux autres dossiers qui préoccupent les Occidentaux ; ou bien la surenchère militaire que l’accord de 2015 avait permis d’éviter. Tout doit pourtant être tenté pour échapper à une telle alternative.

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