2021, Year of Failed Exits for the United States

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2021, l’année des sorties ratées aux États-Unis

Il y a un an, on pouvait espérer que les États-Unis émergent des multiples bourbiers dans lesquels ils étaient empêtrés. Ces espoirs ont été déçus.

Nos voisins avaient de quoi être optimistes à pareille date l’an dernier. Les vaccins s’en venaient, l’économie redémarrait, Trump était défait et on sentait un vent d’espoir – l’espoir de s’en sortir. Mais 2021 a été l’année des sorties ratées.

PANDÉMIE

Ça s’annonçait bien. Après le développement incroyablement rapide des vaccins sous l’impulsion de l’administration Trump, l’équipe Biden dépassait les attentes en distribuant les vaccins avec une efficacité extraordinaire. Mais la politique est venue tout gâcher. Sans elle, la pandémie n’aurait pas disparu tout d’un coup, mais la résistance obstinée à la vaccination et aux mesures sanitaires, alimentée par un populisme débridé, l’a rendue inutilement meurtrière.

CRISE ÉCONOMIQUE

C’est un peu injuste de dire que les États-Unis ont raté leur sortie de crise économique, alors que l’emploi est revenu en lion en 2021 et les Bourses ont surchauffé. Mais, même si l’administration Biden n’y était pas pour grand-chose, l’inflation a transformé une sortie de crise exemplaire en échec politique. Pire, la grogne qu’elle provoque plombe la capacité de l’administration Biden de relever d’autres défis encore plus difficiles.

TRUMPISME ET CRISE DÉMOCRATIQUE

La dérive autoritaire de Donald Trump a plongé la démocratie américaine dans une crise dont on espérait qu’elle puisse sortir après sa défaite électorale. Jusqu’à maintenant, c’est raté. Après une tentative de coup d’État pour renverser l’élection, il aurait fallu juste un peu de courage à une douzaine de sénateurs républicains pour montrer la porte à Trump. Loin de sortir du bourbier trumpiste en 2021, la démocratie américaine s’y est enfoncée plus profondément.

PARALYSIE INSTITUTIONNELLE

Cette paralysie entraîne la désillusion, qui alimente le populisme autoritaire trumpiste. Le contrôle de la présidence et du Congrès par les démocrates donnait espoir de s’en sortir et on y est presque parvenu avec le passage d’un plan de relance transformateur et la conclusion de la saga des infrastructures. Mais l’incapacité des démocrates de s’unifier pour contrer l’obstruction systématique des républicains aux mesures les plus innovatrices de leur programme prolonge cette paralysie institutionnelle.

PÉNURIE DE LEADERSHIP INTERNATIONAL

La présidence Trump a sérieusement amoché le leadership international des États-Unis et on comptait sur Biden pour le réparer. Ça va prendre du temps. Pourquoi les démocraties feraient-elles confiance à un pays qui menace de glisser vers l’autoritarisme et ne peut pas tenir ses promesses ? Pour restaurer leur leadership international, les États-Unis devront d’abord sortir de leur crise démocratique et de leur torpeur institutionnelle.

AFGHANISTAN

Le retrait d’Afghanistan a été une autre sortie manquée. Joe Biden n’y était pas pour grand-chose, car il n’a fait qu’encaisser 20 ans d’échecs de ses prédécesseurs. Il n’y a pas de façon élégante de sortir d’une guerre perdue depuis longtemps et l’image qui persistera sera celle d’une sortie ratée.

GUERRES CULTURELLES ET DIVISIONS SOCIALES

Après les vives tensions sociales de 2020, on pouvait espérer des progrès en 2021. Il y en a eu un peu, mais il suffit de regarder Fox News ou de suivre le défoulement des passions sur les réseaux sociaux pour comprendre que la « guerre culturelle » qui afflige la société américaine – et menace de contaminer ses voisins – est loin d’être terminée.

Certains craignent même qu’elle pourrait dégénérer en guerre civile.Pourquoi s’en faire ? Malheureusement, ces crises dont nos voisins n’arrivent pas à sortir nous touchent aussi. Même si nous n’y sommes pas plongés aussi profondément qu’eux, il faut prendre conscience de leur réalité pour ne pas y être entraînés malgré nous.

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