Trump’s Conspiracy Theories Constantly Threaten Democracy

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Les républicains, en adhérant à la théorie du “grand mensonge”, risquent de perdre leur âme politique, pour devenir ni plus ni moins des représentants du “trumpisme”, une pensée totalitaire biaisée.

Le 6 janvier 2021, des centaines de “trumpistes” de base, des groupes néonazis, des complotistes de Q-Anon, des suprémacistes, des paramilitaires et des élus républicains répondirent à l’appel du président sortant Donald Trump à marcher sur le Congrès pour dissuader ses membres de certifier la victoire de son rival Joe Biden.

Ce jour-là, le monde entier, croyant halluciner, assistait à une insurrection dans le lieu le plus sacré de la démocratie. Cinq personnes perdirent la vie et des dizaines d’autres furent blessées. Un an après, la société américaine, de plus en plus polarisée, n’a toujours pas tiré les leçons de cet événement sans précédent dans son histoire.

Donald Trump dirige d’une main de fer le parti républicain. Il défend bec et ongles sa théorie du “grand mensonge” qui veut que l’élection présidentielle lui a été “volée” par Biden. Sans la moindre preuve, il entretient une théorie complotiste qui a poussé ses supporters au délire collectif, et tué certains d’entre eux.

Pas moins de 65 millions d’Américains croient à ce “grand mensonge”, selon une enquête récente. Au même moment, la popularité de Trump se consolide alors que celle de Biden vacille. Si cette tendance persiste, la société américaine pourrait s’exposer à de nouvelles violences lors de la présidentielle de 2024.

Comment la première démocratie du monde en est-elle arrivée là? Pour bon nombre d’analystes, parmi lesquels des spécialistes en émotions collectives, c’est le résultat d’un travail de sape minutieux réalisé par Trump et ses proches sur les réseaux sociaux durant sa présidence. La théorie du complot, savamment distillée, génératrice d’une angoisse collective et d’un besoin de rassemblement, a déjà prouvé sa capacité de nuisance dans l’histoire, comme lorsque les nazis colportèrent l’existence d’un “complot juif”.

Le langage agressif à la manière de Trump, courant sur les réseaux sociaux, s’est imposé comme exutoire, particulièrement en période de crise économique et de pandémie riches en frustrations. Cette agressivité s’est normalisée, pour déboucher sur des actions de protestation violentes et inédites, fondées sur de la désinformation, voire des théories complotistes.

Les républicains, en adhérant à la théorie du “grand mensonge”, risquent de perdre leur âme politique, pour devenir ni plus ni moins des représentants du “trumpisme”, une pensée totalitaire biaisée.

Si l’on n’y prend garde, et si les réseaux sociaux ne sont pas régulés, cette tendance pourrait s’installer en Europe, le vieux continent ayant l’habitude de s’inspirer des États-Unis avec un temps de décalage.

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