For Joe Biden, an Anniversary without any Major Change of Direction

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Pour Joe Biden, un anniversaire sans virage majeur

Alors qu’il entame sa deuxième année, le président devrait donner une nouvelle impulsion à son administration, qui en a bien besoin.

Avec un taux d’approbation qui languit dans les mêmes profondeurs que celui de son prédécesseur, le président traverse une période difficile. Selon ses innombrables critiques, Biden doit tout changer, de A à Z, s’il veut éviter la débandade électorale.

Si on se fie à sa conférence de presse de mercredi, il n’y aura pas de redirection radicale. De toute façon, les causes des difficultés politiques de Biden sont plus profondes et il serait illusoire de miser sur des solutions rapides.

Un bilan mixte

Joe Biden a de grandes réalisations à son actif. Le plan de relance adopté dès son arrivée a eu un impact positif majeur qui persistera au-delà du court terme. La croissance économique, l’emploi et les marchés financiers affichent de solides performances.

La campagne de vaccination contre la COVID a été un succès (freiné par la résistance des républicains). L’investissement massif dans les infrastructures est une réussite colossale, là où son prédécesseur avait lamentablement échoué.

Il y a quelques ombres au tableau: une sortie d’Afghanistan politiquement désastreuse, une inflation qui affecte tout le monde, une pandémie tenace et capricieuse, la persistance de l’immigration illégale et une recrudescence de l’insécurité urbaine.

Un peu de réalisme

Certains reprochent à Joe Biden de projeter une image de faiblesse, alimentée par les attaques personnelles incessantes de ses opposants et amplifiée par des médias friands de ce genre de considérations superficielles. Son incapacité apparente à rallier son parti derrière son plan législatif principal ne fait rien pour contrer ce genre d’image.

Un déblocage de cette impasse lui permettra peut-être d’adopter en tout ou en partie son projet massif d’interventions sociales et environnementales, mais ni ses actions récentes ni ses déclarations d’hier ne permettent de prédire avec confiance qu’il y parviendra.

Même si Biden arrive à faire adopter son plan, rien ne garantit que cela fera une grande différence dans les sondages d’approbation ou aux urnes. Biden a beaucoup plus à gagner d’une amélioration notable des deux problèmes qui préoccupent les électeurs par-dessus tout – la pandémie et l’inflation –, et ces enjeux ne dépendent que partiellement des actions de la Maison-Blanche.

Remonter la pente

Quand on lui a demandé ce qu’il entendait faire différemment pendant sa deuxième année, le président a promis de mieux défendre ses réalisations, d’être plus à l’écoute et de s’engager plus à fond dans les campagnes électorales de son parti.

Ces actions ne l’aideront pas vraiment si l’inflation et la pandémie persistent. Pour remonter la pente politiquement, Biden devra manifestement s’assurer que ses messages passent mieux et que les bons coups de son administration soient retenus et compris par les électeurs. Mais son sort dépendra avant tout des conditions objectives qui affectent tout le monde et il devra donc appliquer les bonnes politiques et miser sur sa bonne étoile pour que l’inflation et la pandémie ne persistent pas jusqu’en novembre.

L’autre élément nécessaire au succès politique de sa présidence est de rappeler à l’électorat que, même si sa performance et celle de son parti sont loin d’être parfaites, les républicains n’offrent aucune alternative concrète et s’enfoncent de plus en plus dans le trumpisme.

Habituellement, les élections de mi-mandat sont un référendum sur la performance du président. Si c’est le cas cette année, les démocrates auront beaucoup de mal à remonter la pente. Heureusement pour eux, le semi-retraité de Mar-a-Lago ne peut pas s’empêcher de monopoliser l’avant-scène politique et, si l’électorat perçoit l’élection comme un choix entre Trump et Biden, les chances de remontée des démocrates pourraient être ravivées.

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