The CIA, ‘Havana Syndrome’ and the Nocebo Effect

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La CIA estime qu’il est peu probable que la Russie ou un autre adversaire des États-Unis utilise des micro-ondes ou d’autres formes d’énergie dirigée pour attaquer des centaines de diplomates et espions américains postés à l’étranger.

Ces mystérieux symptômes, associés à des lésions cérébrales, ont été signalés pour la première fois en 2016 à l’ambassade des États-Unis à Cuba d’où leur appellation «syndrome de La Havane». Le mal insolite se manifeste par des pertes d’audition, des vertiges, des maux de tête ainsi que des problèmes d’équilibre et de sommeil.

Une quarantaine de diplomates canadiens et de leurs familles en poste à La Havane ont aussi ressenti ces symptômes.

Seuls des diplomates américains et canadiens ont été touchés. Aucune autre personne, diplomates d’autres pays ou citoyens cubains, n’a signalé de tels problèmes de santé.

Un scientifique a expliqué que pour produire un faisceau d’ultrasons suffisamment puissant pour réaliser ce genre d’attaques, il faudrait un énorme véhicule surmonté d’un canon sonique géant. Placé à proximité de l’ambassade américaine, tout le quartier aurait été témoin des attaques.

L’explication la plus bizarre et hilarante a été que les sons étranges entendus par les victimes étaient le chant d’un grillon jamaïcain. Mais pourquoi alors, ces moustiques s’en prenaient-ils uniquement aux diplomates canadiens et américains ?

Aux cas initiaux à Cuba se sont ajoutés d’autres signalements de diplomates et d’espions américains en Chine, à Vienne, au Vietnam, en Inde et à Moscou. Les soupçons que la Russie, la Chine ou Cuba étaient responsables de ces attaques n’ont jamais été étayés par aucune preuve.

Les conclusions provisoires de la CIA sont qu’ils peuvent être attribués à une condition médicale préexistante, à des facteurs environnementaux et au stress. Un rapport du F.B.I. avait déjà conclu que le syndrome de La Havane était une maladie psychosomatique induite par le stress.

Les « maux» décrits sont des manifestations classiques d’effets psychosomatiques : des troubles physiques occasionnés ou aggravés par des facteurs psychiques.

Sans doute pour éviter d’humilier les «victimes» et les mettre dans l’embarras, les États-Unis et le Canada n’ont jamais évoqué la possibilité que ces malaises soient causés par «effet nocebo» qui, au lieu d’améliorer la santé d’une personne par la force de suggestion, la détériore. Le contraire de l’effet placebo.

J’avançais déjà en février 2019 que l’« effet nocebo » était l’explication la plus rationnelle et la plus évidente de cet étrange phénomène compte tenu des extraordinaires moyens d’enquêtes scientifiques et techniques déployés, sans succès, pour découvrir l’origine de ces malaises.

L’étude de la CIA suggère qu’après que les premiers cas furent ébruités, des centaines d’employés des ambassades et des services de secrets américains ont commencé à se demander si les malaises qu’ils éprouvaient pourraient avoir la même origine. Et le gouvernement américain a amplifié le problème en demandant à toute personne affectée par de telles indispositions, problèmes de santé ou symptômes inexpliqués de les rapporter à leurs supérieurs. Cela a entraîné des milliers de signalements rendant encore plus difficile le travail des enquêteurs et plus improbable aussi qu’il s’agisse de véritables attaques.

Un avocat représentant plus de 15 agents de la CIA qui ont subi ce genre d’«agressions», a révélé que l’agence fait face à un grave problème de gestion de personnel à cause du syndrome de La Havane: plusieurs de ses employés refusent des affectations à l’étranger de crainte de subir ces étranges phénomènes.

Comme il fallait s’y attendre, le rapport de la CIA a immédiatement été critiqué par les victimes de ces attaques qui accusent le gouvernement de banaliser leurs souffrances.

Un groupe de soutien aux victimes a déclaré que ce rapport devrait être considéré comme l’évaluation d’une seule agence, la CIA, et qu’il fallait attendre la conclusion du ministère de la Défense et du groupe d’experts indépendants qui mènent leurs propres enquêtes.

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