Increase in Crime in the US Forces Biden To Act

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La hausse de la criminalité aux Etats-Unis oblige Joe Biden à réagir

Le nombre de morts par arme à feu a bondi d’un tiers aux Etats-Unis depuis le début de la pandémie. La Maison-Blanche promet de traquer les « armes fantômes » et le corridor de contrebande entre le sud et le nord-est du pays.

Par Véronique Le Billon

« Trop, c’est trop » : la hausse de la criminalité aux Etats-Unis pousse Joe Biden à afficher une ligne plus ferme en matière de sécurité. Le président américain s’est rendu à New York jeudi pour rencontrer le nouveau maire de la ville, Eric Adams , quelques jours après la mort de deux jeunes policiers tués lors d’une intervention. L’événement a remis sur le devant de la scène la montée de la violence dans les grandes villes américaines.

La hausse de la criminalité a débuté avec la pandémie en 2020, mais le sujet était alors politiquement sensible pour les démocrates : la mort de George Floyd , un Afro-Américain tué par un policier blanc, avait suscité un mouvement anti-police (« defund the police »). Si Joe Biden n’y a jamais adhéré, il redoute maintenant d’être piégé par les républicains, qui font du rebond de la criminalité un argument pour les élections législatives de novembre prochain.

Selon le site GunViolenceArchive , 20.800 personnes sont mortes par arme à feu l’an dernier aux Etats-Unis (hors suicide). En hausse de 6,7 % par rapport à 2020 et d’un tiers par rapport aux années précédentes.

Message politique

La visite de Joe Biden à New York est d’abord un message politique. « Nous ne sommes pas pour couper les fonds, nous sommes pour les augmenter », a assuré le président. L’administration avait rappelé en amont les budgets en attente d’être adoptés au Congrès et les fonds exceptionnels déjà votés lors des derniers plans de soutien à l’économie.

Parmi les mesures désormais prioritaires, l’administration Biden promet de traquer les vendeurs d’armes sans licence et les « ghost guns », ces armes à feu « fantômes » car non référencées, assemblées à partir de pièces détachées ou imprimées en 3D. Le département de la Justice est aussi sommé d’assécher les flux d’armes de contrebande le long de l’« iron pipeline », un couloir de circulation, via l’Interstate-95, remontant du sud du pays vers les grandes villes de la côte est, où les lois de détention d’armes sont plus restrictives.

L’an dernier, 6.000 armes à feu ont été confisquées à New York, alors qu’elles sont interdites dans la ville, et 10 % des moins de 18 ans arrêtés portaient une arme à feu (2,5 % en 2019), a récemment indiqué Eric Adams. L’ancien policier du NYPD a aussi critiqué un système judiciaire encore paralysé par la pandémie.

Au-delà des crimes armés, la délinquance dans les grandes villes fait à nouveau fréquemment les gros titres, entre sécurité dans les transports en commun à New York, règlements de compte sur les autoroutes en Californie ou vols organisés en série dans les grands magasins. La lutte plus générale contre la prolifération des armes à feu dans le pays, défendue pendant la campagne présidentielle par les démocrates, est en revanche largement restée lettre morte.

Véronique Le Billon (Bureau de New York)

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