Abortion Rights under Threat in the US: Returning the Backlash

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Face à ceux qui veulent revenir sur les droits durement conquis, résistons et rappelons que rien n’est jamais acquis pour les femmes.

Ils ne laisseront jamais les femmes tranquilles. La Cour suprême des Etats-Unis s’apprête à annuler l’arrêt historique reconnaissant, depuis près d’un demi-siècle, le droit à l’avortement. Le projet qui a fuité est à prendre avec le plus grand des sérieux : on ne voit pas comment il pourrait ne pas être confirmé par cette cour à nette majorité conservatrice depuis le remodelage opéré par Donald Trump.

Le droit fondamental des femmes à interrompre une grossesse dans le pays dit «de la liberté» peut donc être remis en cause. Les femmes seront soumises aux bons vouloirs de l’Etat dans lequel elles vivent et près de la moitié d’entre eux sont prêts à s’attaquer à l’IVG. Pas moins. Simone de Beauvoir nous avait pourtant prévenues : «N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.» Les Américaines avancent quant à elles la théorie du backlash : chaque avancée des droits des femmes a été suivie d’une offensive réactionnaire, a démontré en 1991 la journaliste féministe Susan Faludi dans un essai toujours d’actualité.

Le retour de bâton, les féministes l’attendaient depuis MeToo en 2017. Le voici. Mais ne peut-on pas le leur renvoyer en pleine figure ? Entre résilience et résistance, quel mot préfère-t-on ? Il faudra défendre nos droits dans les urnes. Joe Biden y a appelé, dès les élections de mi-mandat de novembre. Il faudra défendre nos droits dans la rue. Dès lundi soir, des centaines de manifestants se sont massés devant le temple du droit américain, face aux «pro-vie». Il faudra les défendre aux côtés des associations dont l’importance saute aux yeux face à de pareilles actualités. Réinstaller ce rapport de force est un impératif, aux Etats-Unis, en Europe aussi où l’on empêche actuellement les Ukrainiennes victimes de viols d’avoir accès à l’IVG en Pologne, mais aussi ailleurs, partout.

Ils ne laisseront jamais les femmes tranquilles. Mais nous ne les laisserons jamais revenir en arrière tranquillement.

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