The Hidden Threats to American Democracy

<--

Plusieurs élections qui risquent d’avoir des impacts profonds sur la démocratie au lendemain du 8 novembre passeront largement inaperçues.

Aux États-Unis, il y a de quoi s’inquiéter pour l’avenir de la démocratie. Certains lecteurs se disent peut-être : « Où est le problème ? Si les Américains veulent élire des républicains et paver la voie à un retour de Trump, c’est leur choix. »

Le vrai problème n’est pas qu’un Congrès républicain paralyserait le gouvernement américain pendant deux ans. Ainsi va la démocratie. En fait, le problème est que les Américains pourraient bien la perdre, leur démocratie.

Fermer la porte pour de bon

Il y a des politiciens qui ne peuvent pas s’empêcher de dire tout haut ce qu’ils devraient se contenter de penser tout bas. Lundi, le candidat républicain au poste de gouverneur du Wisconsin, Tim Michels, a déclaré que s’il est élu, son parti ne perdra plus jamais une élection dans l’État.

Au Wisconsin, les deux partis ont des bases d’appui à peu près semblables. L’État a soutenu Trump en 2016 et Biden en 2020, de justesse chaque fois. À la législature, par contre, le tripotage des cartes électorales assure aux républicains de solides majorités.

Le veto de l’actuel gouverneur démocrate est la seule chose qui empêche les républicains d’instaurer des règles qui compliqueraient l’accès aux urnes pour des milliers de démocrates et ferait du souhait de Michels une réalité. Et ce n’est pas un cas isolé.

Des centaines de cas

Dans plusieurs États, des élections qui échapperont à notre attention auront un impact déterminant sur la démocratie.

En Ohio, au Michigan et en Caroline du Nord, par exemple, les républicains misent gros sur l’élection des juges des cours suprêmes d’États, qui valideront les cartes électorales trafiquées et les restrictions au droit de vote.

Dans des dizaines d’États, des postes électifs au niveau des comtés et des États iront à des républicains déterminés à imposer le plus d’obstacles possible à l’exercice du droit de vote des groupes normalement associés au parti adverse.

La démocratie en jeu

Les républicains représentent une menace réelle à la démocratie. Au risque de me répéter, le problème n’est pas lié à leurs politiques de droite. Si les républicains veulent imiter le « plan anti-inflation » pitoyable des conservateurs britanniques ou sabrer la sécurité sociale et la santé, ce serait probablement catastrophique, mais pas antidémocratique.

Le vrai problème, c’est qu’en plus de cautionner un leader qui refuse d’accepter la défaite, les républicains cherchent à manipuler les institutions et les règles du jeu politique pour rendre excessivement difficile, voire impossible, l’alternance du pouvoir. Comme Trump, de nombreux candidats républicains n’hésitent pas à proclamer que tout résultat électoral qui les défavorise est nécessairement suspect.

Ce n’est pas un hasard si les nouveaux héros de la droite américaine sont des autocrates comme le Hongrois Viktor Orban ou le Russe Vladimir Poutine, qui ont pratiquement réduit à néant l’incertitude des résultats électoraux.

Il reste heureusement une part d’incertitude dans la prévision des résultats de mardi prochain, mais il est certain que, plus que jamais, c’est la démocratie elle-même qui sera en jeu.

About this publication