Trump se lance; Biden y songe; Pelosi laisse tomber, mais s’accroche encore un peu. Ils ont 76, bientôt 80 et 82 ans. Pas question de faire de l’âgisme, du « tasse-toi, mon oncle! », mais que c’est laborieux de faire de la place aux plus jeunes, aux nouvelles idées et aux autres expériences!
Parmi les surprises qu’elles ont réservées, les élections de mi-mandat aux États-Unis auront donné envie aux Démocrates de renouveler leur monde. Nancy Pelosi, écartée de la présidence de la Chambre des représentants avec la victoire des Républicains, va désormais se contenter du rôle de congresswoman de Californie, une tâche qu’elle assume tout de même depuis… 35 ans.
Steny Hoyer, qu’on connaît moins chez nous, occupait la deuxième position en Chambre derrière Pelosi. Il a choisi, lui aussi, de céder sa place au sein du leadership démocrate, mais continuera de représenter le 5e district du Maryland, ce qu’il fait déjà depuis… 41 ans.
Joe Biden, dit-on dans son entourage, a maintenu un rythme d’enfer en Asie au cours des derniers jours. Il multiplie toutefois les signes de fatigue, traînant ses mots, s’enfargeant dans ses phrases, se perdant dans ses discours. Un seul mandat pour le président octogénaire devrait suffire!
C’était tellement mieux avant!
Si Joe Biden décide de se lancer dans la bataille pour sa réélection, ce sera essentiellement à cause de Donald Trump. Il l’a battu une fois, répète-t-il souvent, il peut refaire le coup.
Mauvaise idée, parce que le discours que l’ex-président a livré à Mar-a-Lago mardi dernier démontre, à lui seul, le risque que posent les septuagénaires – et les octogénaires – qui s’agrippent.
Trump a servi une reprise à peine modifiée de son discours d’assermentation de 2017, le fameux « carnage américain » avec des frontières grandes ouvertes aux trafiquants de fentanyl et du sang qui coule dans les rues des villes à cause d’une criminalité que les “radicaux démocrates de gauche” de Biden ne combattent pas.
Aucune idée neuve de la part du 45e président; seule, la nostalgie de ses quatre années à la Maison-Blanche comme alternative. Désespérant!
Presque partout pareil
Les États-Unis n’ont pas le monopole des leaders qui s’installent un peu trop longtemps aux commandes. En Chine, Xi Jinping n’a peut-être que 69 ans, mais avec les magouilles politiques et constitutionnelles qu’il a menées, il s’est assuré d’être indéboulonnable pour une bonne décennie.
Vladimir Poutine, du haut de ses 70 ans, a pris la peine d’écarter, d’emprisonner, voire de faire assassiner ceux qui pouvaient menacer son autorité. On verra si les déboires de sa guerre en Ukraine prouveront qu’il aura été son propre pire ennemi.
Par chance, de plus jeunes dirigeants surgissent ici et là. D’ailleurs, la mi-quarantaine est en train de devenir la référence : nouvellement élue à la tête du gouvernement italien, Giorgia Meloni a 45 ans, alors qu’Emmanuel Macron, en France, en a 44, tout comme Volodymyr Zelensky en Ukraine.
Et qui aux États-Unis a le même âge? Ron DeSantis, le gouverneur républicain de Floride que Donald Trump voit dans sa soupe. Tiens tiens!
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