The Democrats Do Well in the End

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Les démocrates s’en sortent finalement bien

La victoire éclatante du sénateur démocrate Rafael Warnock en Géorgie contre un protégé de Donald Trump, le républicain Herschel Walker, vient clore le déroulement des élections de mi-mandat aux États-Unis.

Ce résultat donne une majorité claire de 51 contre 49 en faveur des démocrates au Sénat. Cette majorité donne à ces derniers, et à leur leader, le sénateur Charles (Chuck) Schumer, davantage de marge de manœuvre pour gérer les travaux de cette enceinte relativement aux nominations de juges et de diplomates, au pouvoir de convoquer des témoins dans le cadre d’enquêtes et à celui de former des comités sénatoriaux.

Dissensions au Parti républicain

Malgré la prise de contrôle de la Chambre des représentants par les républicains, la victoire est mince (222 contre 213) et cela se fait sentir autour du choix du prochain président de la Chambre. Présentement, le leader des républicains en Chambre, Kevin McCarthy, est le choix présumé, mais il n’a pas les 218 votes requis à ce jour. On peut ainsi supposer que McCarthy sera éventuellement sélectionné, mais à quel prix ? La faction MAGA (pro-Trump) du Parti républicain sera inévitablement exigeante à son égard.

Depuis l’annonce de sa candidature pour l’élection présidentielle de 2024, l’ancien président Donald Trump rencontre de plus en plus d’obstacles. Certains sont de son ressort.

Le souper avec Kanye West, un antisémite déclaré, et sa fréquentation de Nick Fuentes, un suprémaciste blanc, ont créé beaucoup d’ennuis au Parti républicain et ont été l’objet de critiques importantes de certains leaders.

Plus encore, le tweet de Trump exigeant la suspension de la Constitution américaine pour renverser le résultat de l’élection de 2020 en faveur de Joe Biden a consolidé le malaise que certains Américains proches de Trump ressentent. C’est notamment le cas de son ancien vice-président, Mike Pence, et du leader républicain au Sénat, Mitch McConnell.

Le jugement d’une cour de New York cette semaine concernant les accusations de fraude fiscale contre une entreprise de Donald Trump ne l’aide pas. Aussi, on s’attend à de possibles poursuites au criminel relevant de l’enquête du comité spécial du Congrès impliquant les évènements du 6 janvier 2021. Fera-t-il l’objet d’accusations pour avoir incité une insurrection ?

La rumeur voulant que le gouverneur fraîchement réélu de la Floride, Ron DeSantis, se présente à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024 fait l’objet de beaucoup de spéculations et cela commence à se refléter dans les sondages. Encore une fois, cela n’aidera en rien la candidature de Donald Trump.

Bref, les républicains qui s’attendaient à une « vague rouge » sont déçus du résultat des élections de mi-mandat et ils semblent prisonniers du prochain gazouillis intempestif ou de la prochaine déclaration à l’emporte-pièce de Donald Trump !

Les démocrates passent à l’action

Certes, la victoire de Rafael Warnock en Géorgie et le vote additionnel au Sénat que cela représente offrent à la vice-présidente Kamala Harris plus de marge de manœuvre en dehors de son rôle de présidente du Sénat. En prévision de l’élection de 2024, on peut alors prévoir un travail d’équipe entre le président Biden et Mme Harris beaucoup plus perceptible sur la place publique que lors des deux dernières années. Cela pourrait hausser le profil de Kamala Harris dans l’optique où Joe Biden décidait de ne pas se représenter.

De plus, les démocrates ont renouvelé leur leadership à la Chambre des représentants avec l’annonce à la retraite de Nancy Pelosi comme leader du parti en Chambre. Le remplaçant de Pelosi, le représentant démocrate de New York Hakeem Jeffries, représente un changement de génération. Jeffries a reçu l’appui unanime de son parti.

Malgré le changement imminent de législature, les travaux du Congrès ont repris de plus belle depuis les élections du 8 novembre. Il ne reste que quelques semaines et déjà le président Biden et son parti ont agi.

Des actions législatives pour la protection du mariage de même sexe et interracial advenant un éventuel revers à la Cour suprême, et une loi qui empêcherait une grève ferroviaire qui aurait entraîné des conséquences importantes pour l’économie américaine à la veille des Fêtes, viennent de faire l’objet de votes bipartisans. Bref, Biden et son parti ont su faire les compromis nécessaires avec les républicains afin de faire des gains importants.

Dans leur ensemble, les élections mi-mandat ont procuré des gains pour les deux partis. Pour le parti qui occupe la Maison-Blanche, on constate toutefois que les démocrates s’en sortent assez bien avec des gains au Sénat, des postes de gouverneur, et des législatures d’État.

Ceux parmi les républicains qui remettaient en doute les résultats de 2020 ont subi la défaite de façon assez marquée.

Nonobstant le clivage existant entre les deux partis au Congrès, le gouvernement américain n’est pas paralysé. Reste à voir si cela se poursuivra dans les travaux de la nouvelle législature du Congrès qui débutera le 3 janvier 2023.

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