Lorsque Donald Trump a annoncé mi-novembre qu’il se relançait dans la course présidentielle, plusieurs y ont vu un effort pour éviter la justice. Cela expliquait qu’il se lance si tôt et d’une façon aussi échevelée.
Le raisonnement qui semble généralement accepté aux États-Unis, c’est qu’on ne fait pas trébucher un candidat à la présidence en lui balançant des procédures judiciaires dans les pattes. Trump misait sans doute là-dessus pour éviter le torrent d’accusations diverses qui s’amenait dans sa face.
Sincèrement, si ce raisonnement a pu tenir dans le passé, pour des affaires secondaires qui ne justifiaient pas d’entraver la course pour la Maison-Blanche, ce n’est plus le cas pour Trump. La Commission d’enquête concernant l’assaut sur le Capitole a recommandé des charges criminelles. Ce serait une aberration que la justice américaine n’aille pas de l’avant.
Imaginez la conclusion absurde. Le type occupant la plus haute fonction du pays a encouragé une insurrection sur le Capitole. Mais parce qu’il veut retourner dans le fauteuil maintenant, on passerait l’éponge sur des actions irresponsables, des crimes contre l’État, qu’il a commis alors qu’il avait le privilège d’occuper ledit fauteuil.
Multiples dossiers
Le cas de Trump est sans précédent dans l’histoire des États-Unis. La cour est pleine! Pleine d’histoires assez sales pour mettre au ban n’importe quel autre politicien. Trump survit parce qu’il a hypnotisé une tranche de l’électorat. Il les a convaincus que lui est de «leur bord» alors que les autres élus, «les élites», veulent le mal du peuple.
Résumons le dossier de Trump.
Encourager un assaut contre le Capitole, mettant en jeu la sécurité des sénateurs, de son vice-président Mike Pence et du personnel de sécurité. L’émeute a fait quatre morts.
Appeler le ministre responsable des élections en Géorgie pour lui demander de «trouver 11 780 votes». La conversation a été enregistrée.
Garder dans sa villa personnelle de Mar-a-Lago des documents classifiés secrets qui appartiennent à l’État. Et mentir dans le processus de récupération de ceux-ci.
Plus tous les dossiers de fraude dans ses organisations.
Fermer les yeux ?
Passer l’éponge sur tout cela parce qu’il est dans la course? Ce ne serait pas digne d’un pays qui se respecte. D’ailleurs, est-il vraiment dans la course ? On pourrait vraiment penser qu’il a juste voulu éloigner de lui le calice de la justice. Son lancement fut une farce.
Il ne fait pas vraiment campagne, sinon qu’il a lancé une collection de cartes à collectionner loufoques à son effigie. Des cartes qui ont rapporté des millions… oui, encore l’argent.
La chose la plus sage et la plus vraie fut dite en des termes simples par la républicaine Liz Cheney: basé sur ses actes passés, Donald Trump n’est pas apte à occuper une fonction élective de haut niveau dans le pays.
Pour le bien des États-Unis et pour le bien du monde, espérons que la justice américaine mettra ses culottes.
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