Are Trump and Biden Really Comparable? Hardly

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La bataille à savoir qui est le plus de mauvaise foi continue de faire rage à Washington. Cette fois autour de documents possiblement secrets, dont on n’a jamais su la gravité avec Trump et qui n’est pas plus claire avec Biden. Mais pas de pardon : c’est ce que veulent apparemment les électeurs.

Pas toujours simple parfois de faire la part entre mystère et évidence. Dans ce cas-ci, pas de quoi se torturer. Commençons par Biden : ses assistants ont trouvé des documents gouvernementaux qu’il n’aurait pas dû avoir chez lui ; ils les ont aussitôt remis aux Archives nationales qui ont le mandat de gérer tout ça.

Trump et son entourage ont résisté pendant des mois à rendre de pareils documents que les Archives nationales sollicitaient ; il a fallu l’intervention du ministère de la Justice puis du FBI pour qu’ils soient enfin récupérés.

QUELQUES FEUILLES CONTRE PLUSIEURS BOÎTES

Dans le cas de Biden, dix documents classifiés ont été retrouvés dans un bureau à Washington qu’il avait occupé après avoir quitté la vice-présidence au début de 2017. Puis, lors de fouilles plus poussées, un « petit nombre » est apparu dans un garage et une pièce adjacente de sa résidence du Delaware.

De Trump, les Archives nationales ont fini par recevoir 15 boîtes de matériel qu’il avait apportées avec lui en quittant la Maison-Blanche. Constatant qu’il y manquait des dossiers importants, les archivistes ont renvoyé l’affaire au département de la Justice qui, après l’envoi d’enquêteurs, a pu récupérer d’autres pièces, plus d’une centaine identifiées comme secrètes ou top secrètes.

En dépit des prétentions des avocats de Trump voulant qu’il n’avait plus rien en sa possession, une perquisition subséquente du FBI à Mar-a-Lago, la résidence de l’ex-président en Floride, a permis, en août 2022, de récolter 13 000 documents supplémentaires, dont une centaine marqués « classifiés ».

LE POUVOIR DU MENTAL

Résumons : collaboration d’un côté, à première vue ; forte résistance de l’autre. Une dizaine de documents et quelques-uns de plus, d’un côté ; 15 boîtes et 13 000 documents de plus, de l’autre.

Pour ce qui est des justifications, Joe Biden, interrogé lors du sommet des dirigeants nord-américains à Mexico, s’est avoué surpris de savoir que ces documents se trouvaient là.

Donald Trump, lui, questionné sur Fox News en septembre dernier, a affirmé qu’il avait – sans que personne ne le sache – tout déclassifié lorsqu’il était toujours à la Maison-Blanche : « Il n’y a pas de processus. Quand vous êtes président, vous pouvez déclassifier juste en y pensant (by thinking about it). »

Merrick Garland, le ministre de la Justice, a décidé de donner dans la totale impartialité. Comme pour Trump, il a nommé un procureur spécial qui supervisera les documents découverts chez Biden.

Entre-temps, les républicains, souvent élus dans des districts où Joe Biden reste très impopulaire, ont promis des enquêtes exhaustives sur « tous les méfaits » du président. Au diable, le bon sens !

DOCUMENTS DE TRUMP ET DE BIDEN : LES DIFFÉRENCES

TRUMP :

■ Plus de 300 documents, marqués classifiés, secrets et top secrets, saisis à sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride.

■ Certains documents ont été qualifiés de « très délicats », impliquant des opérations d’espionnage en Iran et en Chine.

■ En dépit des demandes répétées des Archives nationales, Trump a résisté avec acharnement au retour des dossiers, notamment en ordonnant que certaines boîtes soient déplacées et cachées aux inspecteurs gouvernementaux.

■ Les enquêteurs ont conclu que c’est pour son ego et son désir de les conserver comme « souvenirs et trophées » que Trump a apporté avec lui ces documents secrets.

BIDEN :

■ Dix documents, marqués « classifiés », retrouvés dans un ancien bureau de travail à l’Université de Pennsylvanie, ainsi qu’un « petit nombre » dans sa bibliothèque privée de sa résidence de Wilmington, dans le Delaware.

■ Les documents portaient sur des breffages de renseignement sur des pays comme l’Iran, l’Ukraine et le Royaume-Uni.

■ Dès leur découverte, les documents ont volontairement été remis aux Archives nationales, qui ne les avaient pas sollicités précédemment.

■ La Maison-Blanche affirme que ces documents ont été retenus par mégarde et négligence.

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