Hunter Biden, the Embarrassing Son

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Pas besoin d’attendre une annonce en bonne et due forme : la campagne pour l’élection présidentielle est en marche. Joe Biden va piger des électeurs dans la talle de Donald Trump et les partisans de l’ancien président fouillent dans le linge sale des Biden.

La semaine politique à Washington a été marquée par deux grands moments : le discours sur l’état de l’Union du président Biden et la tenue d’une audience d’une commission influente de la Chambre des représentants.

Le discours d’une heure treize minutes que Joe Biden a servi aux élus du Congrès se démarquera par les politiques protectionnistes qu’il a défendues et le ton populiste adopté jusque dans ses confrontations avec les républicains.

Le président démocrate a fait le pari qu’il réussira ainsi à ramener dans son camp des électeurs ouvriers et de la classe moyenne qui se sont laissé tenter par Donald Trump. Un passage, entre autres, aurait très bien pu se trouver dans un discours de son prédécesseur : « Mon plan économique consiste à investir dans des lieux et des personnes qui ont été délaissés. Beaucoup d’entre vous ont l’impression d’avoir tout simplement été oubliés. Au milieu des bouleversements économiques des quatre dernières décennies, trop de gens ont été laissés pour compte et traités comme s’ils étaient invisibles. » Du Trump tout craché !

VISER UN, TOUCHER L’AUTRE

Parallèlement, les républicains à la Chambre des représentants, fraîchement confortés dans la nouvelle autorité que leur procure leur mince victoire aux élections de mi-mandat, ont tenu la première audience d’une enquête sur Hunter Biden, le fils tourmenté du président. Avec pour cible, bien sûr, le président lui-même.

En fait, l’audience de la commission de la surveillance et de l’imputabilité demandait des comptes à Twitter pour avoir bloqué, en octobre 2020, la diffusion d’un article du New York Post sur l’ordinateur portable de Hunter Biden. Il faut dire que les républicains au Congrès vivent dans la paranoïa que les médias sociaux magouillent pour censurer les propos conservateurs.

L’objectif véritable de cette première audience était toutefois de ramener à la surface les allégations de cet article du quotidien new-yorkais, inspiré par le contenu de l’ordinateur portable du fils Biden. L’appareil, laissé chez un réparateur du Delaware, s’est retrouvé quelques jours avant l’élection présidentielle de 2020 entre les mains de Rudy Giuliani, ancien maire de New York, devenu supporteur de Donald Trump et conspirationniste fini.

GÊNANT, VOIRE TROUBLANT

La vie de Hunter Biden n’a rien de simple. Il a perdu en 2015 son frère, Beau, qu’il aimait profondément, d’un cancer du cerveau. De vieux problèmes de toxicomanie sont revenus le hanter. Son mariage s’est désintégré. Il a fréquenté des prostituées, mais a aussi entretenu, pendant un temps, une relation avec la veuve de son frère, relation qui a bouleversé la famille Biden au grand complet.

Tout cela, de différentes façons, se trouvait dans son ordinateur portable. Tout comme les détails de ses relations d’affaires avec des entreprises ukrainiennes et chinoises qui lui ont rapporté des millions de dollars. Les républicains affirment que c’est en exploitant le nom de son père que Hunter s’est enrichi.

Plus grave encore, ils avancent que Joe Biden, alors qu’il était vice-président, a tordu la politique étrangère américaine pour favoriser son fils. Les républicains ont trouvé un os ; ils ont l’intention de le ronger.

HUNTER ET JOE, DES CONFLITS D’INTÉRÊT ?

Hunter Biden

53 ans

Diplômé en droit de l’Université Yale

Fils cadet du président Biden

Entre 2014 et 2019…

Hunter a siégé au conseil d’administration de Burisma, la plus grande compagnie gazière d’Ukraine. Il aurait été payé 50 000 $ par mois.

Au même moment, Joe Biden, en tant que vice-président, supervisait la politique américaine à l’égard du gouvernement ukrainien.

Selon un courriel retrouvé sur son ordinateur portable, un conseiller de Burisma remerciait Hunter Biden pour l’invitation à rencontrer son père à Washington.

Entre 2013 et 2016…

Hunter a siégé au conseil d’administration d’un fonds de capital-investissement chinois, BHR.

BHR est soutenu par certaines des plus grandes banques d’État chinoises.

Tout au long de cette période, son père, en tant que vice-président, a effectué de nombreux voyages en Chine.

Un autre courriel, provenant prétendument lui aussi de son ordinateur portable, laisse entendre qu’il a reçu dix millions de dollars d’un milliardaire chinois pour l’avoir « présenté à des gens ».

Une analyse réalisée par NBC News conclut que Hunter et son entreprise ont empoché environ 11 millions de dollars grâce à ses contrats en Ukraine et en Chine entre 2013 à 2019.

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