Biden Just Gave a Lesson to Republicans

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L’entente permettant d’éviter une crise financière, qui devrait être entérinée par le Congrès, place Joe Biden en position de force pour 2024.

Le président avait promis de ne pas négocier sous la menace, mais tout le monde savait qu’il devrait faire des concessions à la majorité républicaine à la Chambre des représentants.

Ce qu’on ne savait pas, c’est qu’il s’en tirerait à si bon compte. C’est une autre preuve qu’en politique, Joe Biden maîtrise mieux «l’art du deal» que son prédécesseur et principal adversaire.

Une entente modeste

L’entente intervenue entre Biden et le leader républicain Kevin McCarthy n’a rien de spectaculaire. Biden disait ne rien vouloir concéder du tout.

Il a concédé un peu. McCarthy avait des exigences énormes et totalement irréalistes. Il a concédé beaucoup.

Notamment, l’entente annule les dépenses non réalisées du plan de redressement post-pandémie et gèle la plupart des dépenses discrétionnaires pour deux ans, tout en laissant les dépenses militaires, la santé et la sécurité sociale largement intactes.

Les républicains ont gagné en réduisant les fonds nouveaux destinés à l’agence du Revenu (IRS) et en resserrant certains critères d’admissibilité à l’aide sociale. Ils n’ont pas pu renverser l’amnistie de prêts étudiants décrétée par Biden ou saborder son plan vert. Les démocrates n’ont pas obtenu l’élimination des échappatoires fiscales qu’ils réclamaient.

Politiquement, le gain le plus significatif pour Biden est l’extension de deux ans du plafond de la dette. C’est ce qui provoque l’ire des trumpistes, qui souhaitaient ouvertement tenir Biden «en otage» en 2024, jugeant cyniquement qu’une crise provoquée par un défaut de paiement serait un atout électoral pour Trump.

Le théâtre des puristes

Il est clair qu’en signant l’entente, les leaders des deux partis au Congrès savaient qu’ils auraient suffisamment de votes pour contrer l’opposition des puristes de droite et de gauche qui rejetaient d’avance tout compromis.

Depuis, les républicains de la droite radicale font du théâtre pour condamner l’entente et vilipender McCarthy. Pour leur part, les démocrates de gauche s’y opposent, car ils refusent d’entériner des coupures dans les programmes sociaux, obtenues sous la menace.

Cette opposition fait l’affaire des républicains favorables, qui pourront dire que si la gauche démocrate condamne l’entente, elle ne doit pas être si mauvaise que ça.

Une pub de campagne pour Biden

L’entente est une victoire pour le président, mais contrairement à son rival républicain, Biden est trop fin stratège pour pavoiser.

À l’approche de 2024, cette entente contribuera à approfondir le schisme entre les républicains qui croient encore à une gouverne responsable – une espèce en voie d’extinction –, et les populistes d’extrême droite dont le seul programme consiste à saisir et conserver le pouvoir.

Surtout, cet épisode fera ravaler leurs paroles à ceux qui insistent sur le fait que Joe Biden est incapable d’occuper le poste de président. Depuis quelques semaines, Biden a mené ce marathon de négociations de main de maître tout en se tapant un aller-retour au Japon. Pas mal pour un homme que ses détracteurs traitent de sénile.

Même Kevin McCarthy a reconnu que le président avait été «très professionnel, très intelligent et très ferme». Le leader républicain a peut-être fourni inopinément un clip publicitaire inespéré pour la campagne de Biden.

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