Trump’s Call Deserves Prison, Not the Presidency

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L’appel de Trump mérite la prison, pas la présidence

Pousser un officier électoral à «trouver des votes». Peut-on faire pire?

Les accusations s’accumulent contre Donald Trump. Et il continue de monter dans les sondages. Il réussit à convaincre un nombre grandissant de républicains que la Justice est instrumentalisée pour lui barrer la route.

Ses sondages montent aussi parce qu’avec ses démêlés avec la justice, il occupe tout l’espace. Il ne laisse ni lumière ni oxygène à ses rivaux.

Même le débat entre les candidats à l’investiture républicaine devient un fait divers de l’actualité. Donald ne s’y présente pas, Donald fait face à la justice le lendemain, et hop! tout le monde parle encore de Trump.

Parlez-en en bien ou en mal, le fait est que si l’on ne parle que de Trump, les autres candidats restent dans les limbes.

Mais peut-il encore vraiment poser sa candidature pour la présidence des États-Unis? Sans rien enlever à la gravité des autres accusations, le cas de la Géorgie pour lequel il s’est présenté à la prison du comté de Fulton hier est dans une classe à part.

Donald Trump et ses acolytes sont accusés d’avoir comploté pour renverser le résultat électoral issu de la volonté des électeurs. Dans une démocratie, c’est la tricherie au niveau suprême.

Un affront

Dans le cas de Trump lui-même, le geste qu’il a posé est tout simplement ahurissant. Il a demandé au Secrétaire d’État, responsable de l’administration de l’élection, de lui trouver des votes.

L’appel est enregistré. Le contenu de l’appel est sans équivoque. Il utilise son autorité pour pousser un officier électoral de haut niveau à poser un geste criminel grave. Il n’y a pas d’ambiguïté, il n’y a pas vraiment d’interprétation possible.

Je vous rappelle la citation: «Tout ce que je veux, c’est ceci: je veux simplement trouver 11 780 votes, soit un de plus que ce dont nous avons besoin.»

Il s’agit d’un crime grave qui doit être sanctionné par la prison. C’est surtout un crime qui doit automatiquement disqualifier son auteur d’occuper toute autre fonction élective.

Inimaginable

Imaginons une situation semblable chez nous. Justin Trudeau qui aurait été enregistré en train de demander au Directeur général des élections de «trouver des votes». En fait, de «trouver» le nombre de votes nécessaires pour faire basculer le résultat d’une élection.

Démission automatique, carrière finie, condamnation devant les tribunaux, la sanction serait terrible pour un tel affront à la démocratie. Et c’est tant mieux!

On sait maintenant que le coup de téléphone de Trump faisait partie d’une machination plus large pour renverser le résultat de l’élection présidentielle. Le résultat étant serré, faire basculer la Géorgie aurait constitué une étape clé dans le stratagème de Trump pour s’accrocher à la Maison-Blanche malgré la défaite au décompte des votes.

Ses acolytes font aussi face à la justice.

C’est un test pour la justice et la démocratie américaine. Si le gars qui a fait cela finit à la Maison-Blanche plutôt qu’en prison, nous devrons tous nous inquiéter.

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