L’administration américaine du président Joe Biden a dénoncé dimanche l’obstruction du gouverneur républicain du Texas Greg Abbott, après la noyade de trois migrants à la frontière avec le Mexique.
Partisan déclaré de Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration un des principaux thèmes de sa campagne électorale, M. Abbott défie ouvertement l’autorité de l’administration Biden, la taxant d’« inaction délibérée » face à un afflux record de migrants à la frontière ces derniers mois.
Le Texas et l’administration Biden sont d’ailleurs engagés dans un bras de fer judiciaire. Le département de la Justice accuse le gouverneur d’empêcher la police fédérale des frontières d’accomplir sa mission en bloquant son accès à un secteur-clé de la frontière avec le Mexique, ce que les autorités texanes contestent.
« Vendredi soir, une femme et deux enfants se sont noyés près d’Eagle Pass, alors que les autorités du Texas ont empêché la police des frontières de leur porter assistance », a déclaré dimanche un porte-parole de la Maison-Blanche, Angelo Fernandez Hernandez.
« Bien que nous soyons encore en train d’établir les faits sur ces morts tragiques, une chose est claire : les combines politiciennes du gouverneur Abbott sont cruelles, inhumaines et dangereuses. La police fédérale des frontières doit avoir accès à la frontière pour faire respecter nos lois », a-t-il ajouté.
Barbelés
Les autorités de tutelle de la Garde nationale du Texas ont déclaré dans un communiqué cité par les médias américains avoir recherché vendredi soir des migrants sur le Rio Grande « avec des lampes et des lunettes de vision nocturne » après avoir été informées par la police des frontières d’une « situation d’urgence », mais ne pas en avoir trouvé.
La Garde nationale a ensuite cessé ses recherches après avoir constaté que les autorités mexicaines étaient en train de « réagir à un incident sur leur rive du fleuve », selon la même source.
Dimanche, le Département militaire de l’État, qui supervise la Garde nationale texane, a balayé les accusations de l’administration Biden, assurant encore que les faits s’étaient produits du côté mexicain et que les migrants s’étaient déjà noyés au moment où la Garde a demandé l’accès à la zone.
En décembre, une cour d’appel fédérale a interdit à la police des frontières de retirer ou démanteler les barbelés installés par le Texas près d’Eagle Pass pour mener à bien ses missions, sauf exception justifiée par une urgence médicale.
Le département de la Justice a saisi la Cour suprême début janvier pour obtenir l’annulation de cette décision.
Mais cette semaine, la Garde nationale du Texas a commencé à installer de nouveaux obstacles, qui « interdisent de fait aux agents de la police des frontières d’accéder à la frontière ou de s’approcher du fleuve le long de ce segment de 2,5 miles » (environ 3,7 km), a affirmé vendredi la conseillère juridique de l’administration Biden, Elizabeth Prelogar.
Dans sa réponse écrite adressée à la Cour suprême samedi, « le Texas reconnaît avoir pris le contrôle d’un parc municipal à Eagle Pass à des fins de maintien de l’ordre et de secours ». Mais il assure « ne pas avoir eu connaissance jusqu’alors des actuelles objections des services fédéraux de sécurité, et œuvrer à leur résolution rapide ».
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