Présidentielle 2024: tout n’est pas joué pour Trump
La victoire d’hier de Donald Trump contre Nikki Haley dans le New Hampshire confirme, si besoin est, qu’il sera choisi comme candidat républicain à la présidentielle. Mais elle ne permet pas de répondre clairement à une interrogation qui pourrait décider de son élection à la présidence des États-Unis.
Un nombre important de républicains et d’indépendants ne voteront pas pour lui en novembre préférant voter pour Biden ou un candidat tiers. D’autres décideront de s’abstenir.
Regardons ce que disent les sondages pour tenter de voir ce que nous réserve l’avenir.
Même avant sa victoire en Iowa, un sondage du New York Times révélait que Trump avait moins d’appui chez les républicains et les indépendants de tendance républicaine (86%) que Biden chez les démocrates et les indépendants de tendance démocrate (91%).
Selon le site Axios, un nombre record d’Américains, soit 49%, se disaient politiquement indépendants au printemps 2023. Et chez les électeurs indépendants, un sondage indique que Trump perd des appuis. Biden y devancerait Trump, à 50% contre 38%.
D’après Gallup, les indépendants constituent maintenant le bloc électoral dominant aux États-Unis. Les Américains s’identifiant comme démocrates ne sont plus que 27%, le taux le plus bas enregistré. Les démocrates détenaient l’avantage la plupart du temps depuis le début des sondages réguliers en 1991.
N’importe qui plutôt que Trump
Les médias concentrent leur attention sur les partisans cultistes de Trump, les MAGA sectaires, mais il y a aussi dans le parti républicain des never-trumpers que Trump appelle les RINO («Republicains in name only»).
Un autre sondage révèle que 43% des partisans de Nikki Haley en Iowa ont déclaré qu’ils allaient voter pour Biden plutôt que Trump à l’élection présidentielle. Des républicains quittent le parti, dégoûtés des prises de position et des déclarations de Trump annonçant qu’il a l’intention de diriger un gouvernement autoritaire constitué uniquement de trumpistes comme fonctionnaires.
Rien n’est gagné pour Biden
Les électeurs de Biden voteront pour lui faute de mieux. Il fait face au désenchantement d’une partie des électeurs démocrates qui menacent de voter pour un candidat tiers (37%) ou de rester chez eux en novembre. Il s’est aliéné certains partisans, entre autres, par son soutien inconditionnel à Israël à Gaza. Le taux d’approbation de Biden n’est que de 33%, pire que le plus bas niveau de Trump alors qu’il était président (36%). Le plus bas depuis George Bush de 2006 à 2008.
Seulement 31% des femmes approuvent le travail de Biden à la Maison-Blanche alors que 57% d’entre elles ont voté pour lui en 2020. Mais dans un domaine, Biden domine Trump de 15 points: être honnête et digne de confiance.
En ce qui a trait à l’acuité mentale de Trump et de Biden, les électeurs estiment qu’elles sont en déclin chez les deux hommes. Celle de Trump est en baisse de sept points par rapport à mai dernier alors que celle de Biden a chuté de quatre points.
Trump caracole encore vers la présidence. Mais de plus en plus d’Américains semblent tout simplement tannés des entourloupettes du personnage et du chaos qu’il provoque.
Il va être intéressant de voir les résultats des primaires républicaines du mois prochain en Caroline du Sud, où Nikki Haley a été gouverneure.
Les présidentielles de novembre seront très serrées. Et Trump prévient déjà que lui et ses partisans n’accepteront pas la défaite.
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