Taylor Swift: Star of the Super Bowl and Bane of the Trumpists

Published in L'Obs
(France) on 12 February 2024
by Marie-Cécile Naves (link to originallink to original)
Translated from by Reg Moss. Edited by Helaine Schweitzer.
The 34-year-old singer and pop icon, who could influence the Nov. 5 presidential election, worries Republicans, who no longer know how to discredit her.

The singer and pop icon Taylor Swift nearly stole the show from the players the evening of Sunday, Feb. 11, in Las Vegas. Her appearance at the Super Bowl, the most-watched television event in America, was highly anticipated by her fans and numerous media outlets, not to mention the National Football League itself.

Arriving just before kickoff from Japan, where she performed as part of her triumphant “Eras” tour, the 34-year-old star caused a sensation. The reason Swift came to the Super Bowl is her love affair of several months with Travis Kelce, a star player for the Kansas City Chiefs. Swift has become a football fan and you can see her regularly in the stands when her boyfriend is playing.

An American branding firm said that the Swift-Kelce relationship has already generated more than $300 million in equivalent brand value; that is, what a brand spends for such media exposure, for the Chiefs and the National Football League, which includes merchandise (such as jerseys bearing Kelce’s name), a new female audience, cosmetic ads during halftime, etc.

The Sunday night win by the Chiefs, who retain their title, is likely to resurrect the Trumpist conspiracy theory about a rigged game and a fake couple. It is bluster, at best. This is bitterness talking. “Reclaiming” Swift — a child of rural, white America, at one time the incarnation of country music and now a huge, global star — was, in fact, a Republican Party dream. And all the more so as football has a primarily white, and in large part conservative, audience.

But Swift’s commitment to LGBTI rights and those of ethnic minorities, to abortion rights and combating violence against women — following a sexual assault in which she herself was a victim and her assailant was convicted — dampened Republican hopes. Not to mention the possibility that she will endorse Joe Biden; an unexpected shot in the arm for him.

A MAGA Conspiracy Theory Driven by Envy

Trumpists from the MAGA movement (“Make America Great Again,” their champion’s slogan), in their delusions about conspiracy, have concocted the idea that Swift is a puppet in the hands of the Democratic Party being used to get Biden reelected. How is that?

First, Republicans allege that Swift is a secret agent in the service of “psychological operations” against their party. That is barely believable; the Pentagon itself has refuted the outrageous allegations that Fox News has aired on a repeating loop. Second, they claim that her relationship with Kelce is totally fabricated to draw attention and excite fans — especially the 8 million new, young voters who have reached voting age since 2020.

MAGA supporters have reason to be afraid, as there are precedents. In the 2018 midterms, Swift openly supported Democratic candidates in her home state of Tennessee on her Instagram account, which counts 280 million subscribers across the political spectrum. In September 2023, she also encouraged her fans to register to vote. In just 24 hours, an additional 35,000 young voters were added to the rolls. As seen in the Netflix documentary about her, “Miss Americana,” her staff discouraged her from positioning herself politically, but she did so anyhow.

Kelce, who is less known and less wealthy than Swift, is not to be left out of MAGA ire since, for his part, he starred in a commercial for the Pfizer COVID vaccine as well as a commercial for Bud Light, condemned because one of its campaigns included a transgender influencer. Swift and Kelce — two popular entertainment figures; two sources of MAGA envy. And in the front row is Donald Trump, who proclaimed himself more famous than the singer after Time magazine named her “Person of the Year” last December.

Mobilizing Young Progressives

What impact will Swift really have on the election in November? The stakes are high for several reasons. For one, the presidential election will be played out largely in suburban areas where she has many fans. Equally, Democrats need to heavily mobilize young progressives, first-time voters, as well as the prior generation, whose mobilization it cannot afford to see falter. Finally, elections for the House of Representatives, a portion of the Senate and many local governments will also take place on Nov. 5.

A few hours before the Super Bowl, Trump posted a message on Truth Social where he implied that Swift owes her fame and fortune to him and that it would be very ungrateful of the young woman to support Biden. Swift is a woman and, what’s more, a successful one. Without a doubt, this is where the former president and his most ardent supporters have the biggest complaint.


Taylor Swift, star du Super Bowl et bête noire des trumpistes

La chanteuse et icône pop de 34 ans, qui pourrait avoir une influence sur l’élection présidentielle du 5 novembre, inquiète les républicains, qui ne savent plus quoi inventer pour la discréditer.

Au soir du dimanche 11 février, à Las Vegas (Nevada), la chanteuse et icône pop Taylor Swift a presque volé la vedette aux sportifs. Pour le Super Bowl, l’événement le plus regardé sur les chaînes de télévision américaines, sa venue était très attendue par ses fans et de nombreux médias, sans oublier la National Football League (NFL) elle-même.

Arrivée du Japon, où elle donnait un concert dans le cadre de sa tournée triomphale « Eras », juste avant le coup d’envoi de la finale du championnat de football américain, la star de 34 ans a fait sensation. La raison de sa présence était la love affair qu’elle entretient depuis plusieurs mois avec l’un des joueurs stars des Chiefs de Kansas City, Travis Kelce. Swift est devenue une fan de football, et on la voit régulièrement dans les tribunes lorsque joue son boyfriend.

Selon un cabinet américain spécialisé dans l’image de marque, Taylor Swift et sa relation avec Travis Kelce ont déjà généré plus de 300 millions de dollars (plus de 280 millions d’euros) en « valeur de marque équivalente » (c’est-à-dire ce qu’une marque devrait dépenser pour une telle exposition médiatique) en faveur de l’équipe de Kansas City et de la NFL : vente de produits dérivés (dont les maillots floqués « Kelce »), nouvelles audiences féminines, diffusion de publicités pour des cosmétiques à la mi-temps, etc.

La victoire en finale dimanche soir des Chiefs, qui conservent leur titre, va probablement relancer, encore, le complot trumpiste : un match truqué, un faux couple. Au mieux : de l’esbroufe. C’est l’aigreur qui parle : « récupérer » Taylor Swift, enfant de l’Amérique blanche rurale, un temps incarnation de la country music et désormais immense star mondiale, c’était en effet un rêve du Parti républicain. Et ce, d’autant que le football a surtout un public blanc et en grande partie conservateur.

Mais les engagements de Swift en faveur des droits des LGBTI, des minorités ethniques, pour le droit à l’avortement et contre les violences faites aux femmes – à la suite de l’agression sexuelle dont elle a elle-même été victime et pour laquelle elle a fait condamner son agresseur – ont douché leurs espoirs. Sans compter peut-être, bientôt, son appel à voter pour Joe Biden. Un coup de jeune inespéré pour ce dernier.

Un complot des MAGA guidé par la jalousie

Les trumpistes du mouvement MAGA (« Make America Great Again », le slogan de leur champion) ont, dans leurs délires complotistes, précisément imaginé que Swift était une marionnette dans les mains du Parti démocrate pour faire réélire le président en place le 5 novembre. Comment ?

Premièrement, elle serait un agent secret au service d’une « guerre psychologique » contre les républicains. Chose à peine croyable : le Pentagone lui-même a démenti ces allégations farfelues qui passaient en boucle sur Fox News. Deuxièmement, sa relation avec Kelce serait montée de toutes pièces pour attirer l’attention et exciter les fans, en particulier les 8 millions de jeunes nouveaux électeurs et électrices qui ont atteint l’âge de voter depuis 2020.

Les MAGA ont raison d’avoir peur car il y a des précédents : pour les « midterms » de 2018, sur son compte Instagram où elle compte 280 millions d’abonné·e·s de tous horizons politiques, elle avait ouvertement soutenu des candidats démocrates dans son Etat du Tennessee. En septembre 2023, elle avait également encouragé ses fans à s’inscrire sur les listes électorales : en seulement 24 heures, 35 000 inscriptions supplémentaires de jeunes électrices et électeurs étaient enregistrées. Comme le montre le documentaire que Netflix lui a consacré, « Miss Americana », son entourage avait déconseillé à Swift de se positionner politiquement mais elle a passé outre.

Travis Kelce, moins connu et moins riche que Taylor Swift, n’est pas oublié par la haine MAGA puisque, de son côté, il a tourné des publicités pour le vaccin Pfizer contre le Covid-19 ou encore pour la bière Bud Light, une marque fustigée par les réactionnaires parce qu’une de ses campagnes de promotion a fait intervenir un influenceur transgenre. Swift et Kelce, deux figures du divertissement populaire, deux raisons de rendre jaloux les MAGA, au premier rang desquels Donald Trump lui-même, qui s’est déclaré plus célèbre que la chanteuse après qu’elle eut été désignée personnalité de l’année par le magazine « Time » en décembre 2023.

Mobiliser la jeunesse progressiste

Quel sera l’impact réel de Taylor Swift sur l’élection de novembre ? L’enjeu est de taille, pour plusieurs raisons : d’une part, le scrutin présidentiel se jouera grandement dans les zones périurbaines (or elle y compte beaucoup de fans) ; d’autre part, les démocrates ont besoin de mobiliser fortement la jeunesse progressiste, chez les primo-votants comme dans la génération d’avant dont ils ne peuvent se permettre un ralentissement de la mobilisation ; enfin, ce 5 novembre 2024, on votera aussi pour renouveler la Chambre des Représentants, une partie du Sénat et de nombreuses assemblées locales.

Quelques heures avant le Super Bowl, Trump a posté sur son réseau Truth Social un message dans lequel il laisse entendre que c’est à lui que Swift doit son succès et sa fortune, et que ce serait très ingrat de la part de la jeune femme de soutenir Joe Biden. Taylor Swift est une femme, à qui de surcroît tout réussit. Et c’est sans doute le principal grief qu’ont à lui faire l’ancien président et ses partisans les plus fervents.
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