Les sondages sont défavorables au président démocrate face à Donald Trump. Il n’arrive plus à créer la «coalition Obama» faite notamment des minorités afro-américaines et hispaniques. Son soutien inconditionnel à Israël pourrait aussi lui coûter cher.
A moins de six mois de l’élection présidentielle américaine, Joe Biden a du souci à se faire. Les derniers sondages lui sont très défavorables. Son adversaire, Donald Trump, est en tête dans cinq Etats clés: le Michigan, l’Arizona, le Nevada, la Géorgie et la Pennsylvanie. L’économie états-unienne et Wall Street ont beau être en grande forme comparé à l’Europe, le démocrate ne parvient pas à en faire un argument de campagne. Même les politiques positives qu’il a menées, bénéfiques aux minorités, ne semblent pas avoir d’impact, notamment les investissements massifs dans les infrastructures et la réduction de l’astronomique dette globale des étudiants outre-Atlantique.
L’offensive menée ces derniers jours par Joe Biden auprès de l’électorat afro-américain découle d’un constat: la politique identitaire des démocrates, qui a culminé dans ce qu’on a appelé la «coalition Obama», ne fonctionne plus. Les Noirs qu’on croyait définitivement acquis aux démocrates ne le sont plus. Les Hispaniques, séduits par le discours anti-immigration et anti-avortement de Trump, sont un électorat beaucoup moins maniable que prévu. En 2020, le républicain en a convaincu beaucoup plus qu’on ne l’imaginait.
Un autre facteur préoccupe l’équipe de campagne de Biden: Gaza. Le coût de la politique proche-orientale de l’administration démocrate risque d’être très élevé. Les campus américains sont vent debout contre la manière dont Joe Biden appréhende la guerre entre Israël et le Hamas. Le président est accusé de ne pas utiliser les leviers à sa disposition pour contraindre l’Etat hébreu à ne pas mener une vaste offensive terrestre à Rafah et à élaborer une stratégie pour la fin des hostilités. Sa suspension momentanée des livraisons d’armes à Israël n’a convaincu personne, surtout pas les étudiants américains. Joe Biden a débloqué de nouvelles livraisons pour un montant d’un milliard de dollars. Face à cela, la tâche du démocrate de persuader l’électorat jeune de voter pour lui s’annonce titanesque.
Donald Trump est dangereux
Le constat est sombre, mais il ne doit pas nous faire oublier, nous Suisses et Européens, qu’une victoire de Joe Biden serait bien plus favorable aux Etats-Unis, à l’Europe et au monde. Un retour de Donald Trump à la Maison-Blanche augurerait mal de l’avenir. L’homme est dangereux. Il n’a aucun respect pour l’Etat de droit ni la démocratie, il a déjà son plan pour mettre l’administration américaine au pas. Plusieurs experts militaires sont catégoriques: l’élection du républicain signifierait probablement la fin de l’OTAN. Elle pourrait aussi signifier une rupture Etats-Unis – Europe des plus néfastes à l’heure de la montée en puissance des pouvoirs autoritaires.
L’espoir auquel s’accrochent les démocrates tient aux défections républicaines qui se multiplient, de Paul Ryan à Mitt Romney, en passant par Liz Cheney et Mike Pence. Mais il est insuffisant pour bâtir une stratégie de campagne.
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