Donald Trump profite de la chute de Joe Biden pour faire oublier le Projet 2025
Pour la première fois depuis son arrivée sur la scène politique, Donald Trump n’est pas le centre d’attention des médias. Une éclipse quasi totale qui s’explique par la crise que tente de surmonter Joe Biden.
Non seulement on ne parle plus de l’incohérence ou de la violence de certaines déclarations du 45e président, étrange double standard, mais même les législatives françaises ne sont pas parvenues à ramener dans l’actualité américaine la montée d’une droite particulièrement conservatrice.
À peine dissimulée derrière ce mouvement conservateur, l’extrême droite espère bénéficier du récent jugement de la Cour suprême sur la question de l’immunité présidentielle.
Le Projet 2025: le roi, c’est Trump!
Si vous ne connaissez pas le Projet 2025, les choses s’apprêtent à changer. Les démocrates misent sur la divulgation du contenu pour braquer les électeurs, et les principaux porteurs du projet en font désormais une promotion agressive.
Que contient ce projet que vous pouvez découvrir ici? Un mélange de revendications conservatrices traditionnelles et de dérives d’extrême droite.
Sans préciser ou définir de quoi il s’agit exactement, on veut venir à bout de l’État profond. Au cœur de la stratégie, il y a cette volonté de se débarrasser de 50 000 fonctionnaires apolitiques qu’on remplacerait par des gens à la solde du président.
Bien installé au sommet de la hiérarchie, Donald Trump regrouperait ainsi tous les pouvoirs et deviendrait un meneur plus autoritaire que ne l’ont été ses prédécesseurs.
Sévèrement critiqué par le Global Project Against Hate and Extremism, le Projet 2025 mise également sur le nationalisme chrétien. Ni plus ni moins que la foi avant les lois.
Qu’ils appuient ou non leur fonction publique, les Américains devraient lire ce que les conservateurs les plus radicaux rêvent de mettre entre les mains de Trump. Nous sommes bien loin de l’habituel laïus selon lequel il faut «dégraisser l’État».
L’évolution du pouvoir présidentiel
Au-delà du jeu partisan, j’enseigne depuis 25 ans que le pouvoir le plus puissant ne devait pas être l’exécutif selon les pères fondateurs, on favorisait d’abord le législatif. Plusieurs présidents, démocrates comme conservateurs, ont contribué à repousser les limites de leurs pouvoirs depuis le début du vingtième siècle.
Si Donald Trump sort vainqueur de l’élection de 2025, nous risquons d’assister à la plus importante évolution de ces pouvoirs.
Le Projet 2025 doit être analysé à la lumière de la récente décision de la Cour suprême au sujet de l’immunité présidentielle. Imaginez un président appliquant une recette d’extrême droite tout en sachant que dans le cadre de ses fonctions, personne ne pourra intenter de poursuites criminelles…
J’ai déjà écrit qu’il y a beaucoup en jeu pour la prochaine présidentielle et que je suis particulièrement pessimiste pour la démocratie américaine. La lecture du Projet 2025 ne m’incite guère à plus d’optimisme.
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