Presidential Election: Main Economic Danger Is American Isolationism

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Dans l’élection présidentielle, le principal danger économique est le repli américain

ÉDITORIAL. Plus que les impôts de Kamala Harris ou les attaques contre la Big Pharma de Donald Trump, c’est le protectionnisme américain défendu par les deux candidats qui est inquiétant

C’est une question qui revient régulièrement. Pour la bonne marche de leurs affaires, qui de Kamala Harris ou Donald Trump les entreprises suisses ont-elles intérêt à voir remporter l’élection présidentielle? Si celui qui a déjà été locataire de la Maison-Blanche inquiète par sa conception du pouvoir et ses discours de plus en plus violents, l’approche des milieux économiques diffère. Un possible retour de Donald Trump au pouvoir ne provoque pas d’angoisses, parce que pour beaucoup d’acteurs économiques, il y a un air de déjà-vu.

L’analyse est simple: les entreprises ont su s’adapter et traverser un premier mandat sous sa présidence, il n’y a donc pas de raisons qu’elles n’y parviennent pas une nouvelle fois. Et on compte aussi un peu sur la réalité de l’exercice du pouvoir pour tempérer les ardeurs de Donald Trump. Mais ce constat du «déjà-vu» peut tout aussi bien s’appliquer à Kamala Harris. La candidate a donné peu de détails sur son programme économique, mais le bilan de quatre années de vice-présidence laisse présager une politique semblable à celle de Joe Biden.

Certains s’inquiètent de la volonté de la candidate démocrate de relever de 21% à 28% le taux d’imposition des sociétés. D’autres des velléités des deux candidats d’encadrer les prix des médicaments et de s’attaquer à la Big Pharma. Un sujet central pour l’économie suisse s’il en est, plus de la moitié de nos exportations vers le pays de l’Oncle Sam provenant de l’industrie pharma.

Menace sur la stabilité financière mondiale

Mais comparées au repli américain amorcé durant la décennie écoulée, ces inquiétudes devraient être secondaires. Donald Trump a ouvert les hostilités en introduisant notamment des barrières douanières pour protéger les productions états-uniennes, mais Joe Biden n’a pas dévié de cette trajectoire. Les deux présidents ont durci le Buy American Act, une loi imposant aux agences fédérales de privilégier les biens fabriqués aux Etats-Unis dans leurs achats. Joe Biden s’est aussi attelé à redonner aux Etats-Unis leur indépendance dans des secteurs comme celui des semi-conducteurs.

S’il était amené à revenir, Donald Trump a déjà promis de nouvelles barrières douanières. Quant à Kamala Harris, elle entend protéger à tout prix les emplois des Américains et remporter la victoire de la domination du XXIe siècle face à la Chine. Et l’un comme l’autre prévoient d’appliquer leur programme au prix d’une augmentation de la dette publique, qui fait aujourd’hui peser une menace sur la stabilité financière mondiale.

Mais quitte à faire face à des Etats-Unis toujours plus repliés sur eux-mêmes, la perspective d’avoir une interlocutrice au discours clair devrait tout de même avoir la préférence des milieux économiques face aux sursauts nationalistes d’un candidat qui reste imprévisible. Ce serait toujours une incertitude de moins dans un monde déjà troublé.

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