La psychose Trump
Et si Trump l’emportait? Le monde entier est dans l’attente angoissée du résultat de la présidentielle américaine qui oppose, aujourd’hui, le candidat républicain controversé à la rivale démocrate, Kamala Harris, venue à la rescousse d’un Joe Biden vaincu par son âge avancé. Les propos, souvent délirants, du milliardaire n’augurent, en effet, rien de bon pour le monde, en général, et pour la nation arabe et musulmane, en particulier, tant son sionisme exacerbé et ses outrances coutumières sont de nature à rendre le pire plus que probable.
D’abord, une telle issue aurait des implications des plus graves au Moyen-Orient où l’extrémiste Netanyahu mène une guerre génocidaire contre le peuple palestinien et agresse, à tours de bras, les peuples du Liban, de Syrie, du Yémen et d’Iran.
Durant son mandat à la Maison-Blanche, Trump a donné la mesure de son soutien radical au sionisme, transférant l’ambassade des États-Unis à El-Qods et imposant à marche forcée la normalisation à plusieurs États arabes dont le Maroc de Mohamed VI.
Autant dire qu’il n’a cure de mettre à feu et à sang aussi bien un Moyen-Orient explosif où la République islamique d’Iran constitue le cauchemar du sionisme que le Maghreb, avec une présence israélienne de plus en plus marquée. Outre qu’il cherchera à assouvir son dada de voir l’Arabie saoudite rejoindre la cohorte des États normalisés, objectif que partagent les démocrates, on peut penser que les tensions avec l’Iran iront crescendo jusqu’à atteindre leur paroxysme. De même, le bras de fer avec la Chine, par Taiwan interposé, reprendrait de plus belle, compte tenu de la guerre économique que se livrent les deux puissantes concurrentes, tandis que le contexte asiatique où la Corée du Nord représente l’autre empêcheur de danser en rang avec les pays alliés tels que le Japon et la Corée du Sud connaîtrait un nouveau foyer de crise. Imprévisible dans ses élans et brutal dans ses répliques, le candidat républicain n’est pas non plus des plus rassurants pour ses alliés occidentaux, notamment européens qui se souviennent de ses tonitruantes exigences au sujet de l’OTAN.
Il avait alors réclamé plus d’investissements de leur part pour la défense de ces pays alliés, allant jusqu’à avertir que les États-Unis pourraient, le cas échéant, les abandonner à leur sort face à l’adversité… Tout comme la perspective d’un retour de Trump à la Maison-Blanche provoque, y compris aux États-Unis, une peur de tous les dangers que ses mises en garde répétées au cas où ses adversaires démocrates viendraient à «lui voler la victoire», ont nourri à l’extrême.
La prise d’assaut du Capitole en 2020 est encore dans tous les esprits et les provocations, voire les incidents surmultipliés durant la campagne électorale, confirment à chacun que le risque ne relève pas d’une vue de l’esprit mais bien du réel.
En témoignent les barricades érigées à New York et Washington et la course folle aux armes des partisans des deux camps, anticipant les dérapages qui ne manqueront pas d’intervenir dans le cas où le scénario d’une défaite, contestée et dénoncée à l’avance par Trump, viendrait à apparaître. Kamala Harris, traitée de tous les noms et parfois même injuriée dans les termes les plus crus par Trump, n’a pas trouvé mieux que d’appeler à «tourner la page d’une décennie avec Donald Trump» en joker et elle entend barrer la route de la Maison-Blanche à un «fasciste» et un «esprit vengeur». Mais les États-Unis sont un creuset où se mêlent et s’entrechoquent des communautés disparates, et Trump joue à loisir sur ces différences, haranguant les cow-boys de «la femme blanche» pour préserver les «vertus» d’une Amérique profonde dont il dit qu’elle doit rester «pure».
Une rengaine déjà connue et dont les groupes sociaux latino et afro-américains mais aussi arabes rejettent avec force le sens et les conséquences.
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