Emperor Donald Trump Put to the Test by Russia

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L’empereur Donald Trump à l’épreuve de la Russie

En gelant l’aide à l’Ukraine après son altercation avec Volodymyr Zelensky, le président américain a transformé le Bureau ovale en cirque romain: qui refuse de prêter allégeance n’en sortira pas vivant. Mais l’empereur mesure-t-il le risque qu’il prend en tressant des lauriers à la Russie?

Une toge, quelques lions et des tambours, il manquait peu de choses vendredi pour parfaire la métamorphose de Donald Trump en ce qu’il rêve vraiment d’être: un nouvel empereur. En exécutant symboliquement Volodymyr Zelensky qui osait le contrer, puis en punissant durement l’Ukraine en gelant l’aide militaire, le républicain achève de prouver que le pouvoir américain est entré dans une ère aux relents tyranniques et arbitraires, car quiconque s’oppose aux plans du locataire du Bureau ovale se met en danger. Et au feu l’Histoire, les codes, les alliances et les mésalliances!

Mais n’en déplaise au nouveau César de Washington, les Etats-Unis sont pourtant (encore) une démocratie. Et une démocratie dans laquelle l’Histoire compte. Dans moins de deux ans auront lieu les élections de mi-mandat fin 2026. Comment, alors, les Américains jugeront-ils le spectaculaire rapprochement de Donald Trump avec Vladimir Poutine, qui rêve, lui, d’une nouvelle Russie impériale? Ce président qui veut rendre sa grandeur à l’Amérique aura-t-il vraiment privilégié les intérêts nationaux en approuvant, par exemple, une pause dans les cyberopérations contre la Russie?

«Morituri te salutant…»

N’en déplaise aussi au nouvel empereur américain, ceux qui l’ont précédé poursuivaient un objectif fondamental: la stabilité de l’empire. Tout le contraire de la politique de Donald Trump, dont l’imprévisibilité et l’impulsivité rebattent toutes les cartes, tant sur la scène nationale qu’à l’international. Là encore, comment réagiront les Américains? Nul ne le sait encore. Le parti républicain dispose encore d’un an et huit mois avant d’être confronté à la volonté des Américains que Donald Trump représente. Ils sont les seuls habilités à décider du destin des Etats-Unis. Et de bien d’autres.

«Ceux qui vont mourir te saluent», disaient les gladiateurs à l’empereur, avant d’aller combattre dans le cirque. Aujourd’hui, les Ukrainiens n’ont pas plus envie que les Palestiniens de saluer Donald Trump. Mais ses décisions ont un impact catastrophique sur leur destin. Même si les Européens semblent désormais s’être réveillés.

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