Obama Skeptical about Art & Craft of Balancing Budgets during Crises

Published in Le Nouvel Observateur
(France) on 25 June 2010
by Jean-Marcel Bouguereau (link to originallink to original)
Translated from by Laura Napoli. Edited by Piotr Bielinski.
Europe versus the United States? This is the new weekend match. The G20 countries are deeply divided on the issue of a global banking tax, on the propriety of adopting fiscal austerity measures now while the recovery remains fragile and on the extent of measures to take to restore the balance in public finance.

For simplicity, we can see two fault lines: one that deals with the taxation of banks; the other on the austerity policies. On the first point, Canada, China, India and Australia in particular, fiercely oppose the imposition of a global tax on banks, while the U.S., Great Britain, Germany, France and the European Union are clinging on to it with their bare teeth.

But on the second point we see a sort of crossover between Obama’s America and, grossly put, Merkel’s Europe — even if on the eve of the summit each has striven to minimize these differences. But the divisions are such that the former Prime Minister Paul Martin, considered as the father of the G20, launched a rather solemn appeal to reason. “The question to ask is not how you keep New York, London or German bankers happy, it’s how you keep the global economy healthy.(…) What, in the end, will determine the G20’s success or failure will be the ability of its greatest powers to recognize that the protection of national sovereignty in today’s world depends no longer on territorial isolation but on territorial cooperation.”

On the austerity issue, Barack Obama sent a letter last week to his colleagues in which he implored them not to reduce too quickly their spending on the grounds that it could derail the recovery. Some European countries, shaken by the Greek debt crisis, did not want to hear this appeal. Great Britain and Germany presented budgets this week that include significant cuts and higher taxes. To the contrary, the U.S. president wants his partners to “reinforce the recovery” by stimulating consumption. “We’re all sitting there together, focused on this challenge of growth and confidence, because growth and confidence are paramount,” the U.S. Treasury Secretary Timothy Geithner emphasized in an interview with the BBC on Friday.

Obama takes his view from a theory strongly supported by Nobel Prize-winning economist Paul Krugman: “Many economists, myself included, regard this turn to austerity as a huge mistake. It raises memories of 1937, when F.D.R.’s premature attempt to balance the budget helped plunge a recovering economy back into severe recession. And here in Germany, a few scholars see parallels to the policies of Heinrich Brüning, the chancellor from 1930 to 1932, whose devotion to financial orthodoxy ended up sealing the doom of the Weimar Republic.” And he continues: “In America, many self-described deficit hawks are hypocrites, pure and simple: They’re eager to slash benefits for those in need, but their concerns about red ink vanish when it comes to tax breaks for the wealthy.”

Extremely pessimistic that the political economy around the world has taken a major wrong turn, and that the odds of a prolonged slump are rising by the day, the Nobel Prize winner believes that “German austerity will worsen the crisis in the euro area, making it that much harder for Spain and other troubled economies to recover. Europe’s troubles are also leading to a weak euro, which perversely helps German manufacturing, but also exports the consequences of German austerity to the rest of the world, including the United States.”

Obama is not more optimistic: “Economic turmoil in one place can quickly spread to another. Safeguards in each of our nations can help protect all nations.” In addition, several NGOs on Friday condemned major world leaders’ unfulfilled promises for development, by handing out yellow cards: on his card, Nicolas Sarkozy was accused of failing his 2008 commitment to enroll 16 million more children in Sub-Saharan Africa in school by 2010. The creation of a $2 billion fund for education is still needed from Barack Obama, and the NGOs also called for “action plans” against global warming, AIDS, and infant mortality. "Where is the $20 billion promised during the last G8 summit in L’Aquila in Italy?" these NGOs have asked. “Put the money on the table, save lives!”




G20 : l'extrême pessimisme de Barack Obama sur l'économie mondiale


Un immense filet de sécurité a été déployé autour de la région de Toronto qui s'apprête à accueillir des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement ainsi que des milliers de manifestants à l'occasion des sommets du G8 et du G20

Europe contre Etats-Unis ? C'est le nouveau match du week-end. Les pays du G20 sont en effet profondément divisés sur la question de l'imposition d'une taxe bancaire mondiale, sur la justesse d'adopter maintenant des mesures d'austérité budgétaire alors que la reprise demeure fragile et sur l'ampleur des mesures à prendre pour rétablir l'équilibre dans les finances publiques. Pour simplifier on peut voir deux lignes de fracture : l'une qui porte sur la taxation des banques, l'autre sur les politiques d'austérité. Sur le premier point le Canada, la Chine, l'Inde et l'Australie, notamment, s'opposent farouchement à l'imposition d'une taxe mondiale aux banques, alors que les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, la France et l'Union européenne y tiennent mordicus.



Chassé-croisé entre l'Amérique d'Obama et, pour schématiser, l'Europe de Merkel



Mais sur le deuxième on assiste à une sorte de chassé-croisé entre l'Amérique d'Obama et, pour schématiser, l'Europe de Merkel, même si à la veille du sommet chacun s'est évertué à minimiser ces divergences. Mais les divisions sont telles que l'ancien premier ministre Paul Martin, considéré comme le père du G20, a lancé un appel à la raison plutôt solennel. «La question que l'on doit se poser n'est pas de savoir comment satisfaire les banquiers de New York, de Londres ou de l'Allemagne, mais comment maintenir l'économie de la planète en santé. (...) Si le G20 veut réussir, il doit s'assurer que les pourparlers ne portent pas uniquement sur les droits souverains de ses membres, mais aussi sur les obligations de tous».



Contre « l'austérité », le Président américain souhaite que ses partenaires "renforcent la reprise" en stimulant la consommation



Sur la question de l'austérité, Barack Obama, la semaine dernière, a envoyé à ses homologues une lettre dans laquelle il les implore de ne pas réduire trop vite leurs dépenses au motif que cela pourrait faire dérailler la reprise. Certains pays d'Europe, ébranlés par la crise de la dette grecque, n'ont pas voulu entendre cet appel. La Grande-Bretagne et l'Allemagne ont présenté cette semaine des budgets qui prévoient des compressions importantes et des hausses de taxes. Car le Président américain souhaite au contraire que ses partenaires "renforcent la reprise" en stimulant la consommation. "Nous devons nous concentrer sur le défi de la croissance et la confiance car la croissance et la confiance sont essentielles", a insisté vendredi dans un entretien à la BBC le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner.



« Ils veulent absolument réduire les aides aux personnes en difficulté, mais leurs préoccupations concernant les déficits disparaissent dès qu'il s'agit de baisser les impôts pour les riches »



Obama reprend ainsi à son compte une théorie vigoureusement défendue par le Prix Nobel d'économie, Paul Krugman : « de nombreux économistes, dont moi-même, voient ce mouvement vers l'austérité comme une énorme erreur. Il ravive des souvenirs de 1937, quand la tentative prématurée de Roosevelt d'équilibrer le budget a contribué à faire replonger une économie encore convalescente dans la récession. En Allemagne, quelques chercheurs établissent des parallèles avec les politiques de Heinrich Bruening, le chancelier de 1930 à 1932, dont le dévouement à l'orthodoxie financière a fini par causer la fin de la République de Weimar. » Et de continuer : « En Amérique, de nombreux faucons du déficit sont des hypocrites, ni plus ni moins : ils veulent absolument réduire les aides aux personnes en difficulté, mais leurs préoccupations concernant les déficits disparaissent dès qu'il s'agit de baisser les impôts pour les riches ». Extrêmement pessimiste (« que la politique économique mondiale a pris un mauvais virage capital, et que les risques d'une crise prolongée augmentent de jour en jour »), le Prix Nobel estime que « l'austérité allemande va empirer la crise dans la zone euro, rendant la reprise beaucoup plus difficile pour l'Espagne et d'autres économies dans la tourmente. Les problèmes européens entraînent aussi une faiblesse de l'euro, ce qui soutient la production allemande, mais fait aussi peser les conséquences de l'austérité allemande au reste du monde, dont les États-Unis ».



Obama : "la tourmente économique peut facilement se propager. Des garde-fous dans chacun de nos pays peuvent contribuer à les protéger tous"



Obama n'est pas plus optimiste : « Et la tourmente économique peut facilement se propager. Des garde-fous dans chacun de nos pays peuvent contribuer à les protéger tous ». Par ailleurs, plusieurs organisations non gouvernementales ont dénoncé vendredi les promesses non tenues en faveur du développement des principaux dirigeants de la planète, leur distribuant des cartons jaunes : sur son carton jaune, Nicolas Sarkozy est accusé d'avoir failli à son engagement de 2008 en vertu duquel 16 millions d'enfants supplémentaires issus de l'Afrique subsaharienne seraient scolarisés en 2010. La création d'un fonds de 2 milliards de dollars pour l'éducation est toujours attendue de la part de Barack Obama, alors qu'ils réclament des "plans d'action" contre le réchauffement climatique, le sida ou la mortalité infantile. "Où sont les vingt milliards de dollars" promis lors du dernier sommet du G8 à L'Aquila en Italie? ont aussi demandé ces ONG. "Mettez l'argent sur la table, sauvez des vies!" *

*Editor's note: This quote, properly translated, cannot be verified.
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