By announcing the role that she is reserving for her husband if she is elected, Hillary Clinton is setting forth on a route which is both unusual and risky.
It was without giving the appearance that she was attaching any importance to it, in the middle of an ordinary speech before the Kentucky primary — which she won by a small margin — that Hillary Clinton mentioned that “Bill could be put in charge of revitalizing the American economy. You know,” she added, “he knows how to do it.” A week previously, she had already said that “he’s got to come out of retirement”; a way of seeing things that doesn’t exactly match with what American voters see and may feel.
Since his wife started campaigning, the former president has increasingly appeared at her rallies — often with their daughter, Chelsea, alongside — even appearing at events as guest of honor. Not to mention the well-paid lectures that he has been invited to give. The Clintons have just revealed that last year, Bill’s paid appearances brought in $5 million. If that looks like retirement, it is no less active and gilded.
The Creation of 22 Million Jobs
By bombarding her husband with the title of “Economy and Employment Czar,” Hillary Clinton seeks to make up for the lack of business experience that she has already been accused of by Donald Trump, her probable future adversary. Certainly, she cannot herself compete with the multi-millionaire businessman, who has made his fortune several times. And, moreover, has filed for bankruptcy several times. But as for Bill — “It’s the economy stupid” — he is associated with a particularly prosperous era for the American economy. He is credited with creating 22 million jobs during his two terms, to the point that when he left the White House, employment was at the same level as that reached by the United States during World War II, when the factories were at full capacity producing tanks, aircraft and weapons.
The problem for Hillary Clinton’s campaign is that even if Bill has a real talent as manager, even if he is one of the most popular men in his country, his very stature sometimes overshadows his wife, who is the candidate. The American electorate may certainly want to elect a woman to the White House for the first time, but it is far less certain that they will decide to choose a couple who, with roles reversed, has already presided over their destinies for eight years.
An Admission of Weakness
However, Hillary’s remarks are an indication of her plans for the mission entrusted to the first man to find himself in the role of presidential spouse. Not to mention the fact that this announcement also constitutes an admission of weakness for a candidate who has largely highlighted her fight for women’s rights to hold the same powers, responsibilities and duties as men. She has renounced those responsibilities in an essential area: the relaunch of the American economy and the search for full employment, even before she has started the final lap of the presidential race and begun her duel with the Republican candidate.
Above all, she is giving Trump an easy line of attack. He, who already never misses an occasion to remind us that by protecting her husband during the Monica Lewinski scandal, Hillary has rendered a detestable disservice to all those women scorned by their husbands. He has remarked that one could do better for the cause of feminism.
États-Unis : le grand retour de Bill Clinton
En annonçant le rôle qu'elle réserve à son mari si elle est élue, Hillary Clinton se lance dans une démarche à la fois inhabituelle et risquée.
C'est, sans avoir l'air d'y attacher d'importance, au milieu d'une banale allocution avant la primaire du Kentucky – qu'elle a remportée de justesse – qu'Hillary Clintona lancé que « Bill pourrait être chargé de revitaliser l'économie américaine. Vous savez, a-t-elle ajouté, c'est un travail qu'il connaît bien ». Elle avait déjà laissé entendre, il y a une semaine, « qu'il était temps qu'il sorte de sa retraite ». Une manière de voir les choses, pas tout à fait conforme à ce que constatent et peuvent ressentir les électeurs américains.
Depuis que sa femme est entrée en campagne, l'ancien président multiplie en effet les interventions dans ses meetings – souvent aux côtés de leur fille Chelsea –, voire au cours de réunions dont il est l'invité d'honneur. Cela sans compter les conférences grassement payées qu'on lui demande de faire. Les Clinton viennent ainsi de révéler que les interventions monnayées de Bill lui avaient rapporté 5 millions de dollars l'an dernier. Si cela s'apparente à une retraite, elle est pour le moins active et dorée.
Création de 22 millions d'emplois
En bombardant à l'avance son mari du titre de tsar de l'économie et de l'emploi, Hillary Clinton cherche à compenser le manque d'expérience dans les affaires qui lui est déjà reproché par Donald Trump, son probable futur adversaire. Elle-même ne peut, certes, pas rivaliser avec l'homme d'affaires multimillionnaire, qui a fait plusieurs fois fortune. Et plusieurs fois faillite, d'ailleurs. Mais Bill, lui (« it's economy stupid »), est associé à une époque particulièrement prospère de l'économie américaine. On le crédite de la création de 22 millions d'emplois durant ses deux mandats, au point que lorsqu'il a quitté la Maison-Blanche, l'emploi était au même niveau que celui atteint par l'Amérique pendant la Seconde Guerre mondiale, quand les usines tournaient à plein pour fabriquer des chars, des avions et de l'armement.
Le problème pour la campagne d'Hillary Clinton est que même si Bill a un vrai talent de manager, même s'il est l'un des hommes les plus populaires de son pays, sa stature même fait parfois de l'ombre à sa candidate d'épouse. Les électeurs américains pourraient, certes, vouloir élire pour la première fois une femme à la Maison-Blanche, il est beaucoup moins sûr qu'ils décident de choisir, dans des rôles inversés, un couple qui a déjà présidé à leurs destinées pendant huit ans.
Aveu de faiblesse
Or c'est ce que peut laisser entendre cette anticipation, par Hillary, de la mission que pourrait avoir le premier homme à se retrouver dans le rôle d'époux d'une présidente. Sans compter que cette annonce constitue également un aveu de faiblesse pour une candidate qui a largement mis en avant son combat pour que les femmes aient les mêmes pouvoirs, les mêmes responsabilités, les mêmes tâches que les hommes. Elle y renonce, dans un domaine essentiel, la relance de l'économie américaine et la recherche du plein emploi, avant même d'être dans la course finale de l'élection présidentielle et de son duel avec le candidat républicain.
Elle donne surtout à Donald Trump un angle d'attaque facile. Lui qui, déjà, ne manque jamais une occasion de rappeler qu'en protégeant son mari, au moment du scandale Monica Lewinski, Hillary Clinton a rendu un détestable mauvais service à toutes les femmes bafouées par leur mari. On peut faire mieux, remarque-t-il, pour la cause du féminisme.
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