This weekend, like every year since 1969, Warren Buffet, 79 years old, third-richest man in the world, convened the shareholders of his investment company, Berkshire Hathaway. Little known to the general public, the company nevertheless holds the record of the most expensive stock in the world: 115,000 dollars. This year, a record of 37,000 shareholders made the trip to this Woodstock of capitalists.
The unusual duration of this general assembly is due to the fact that, after a one-hour film presentation about Berkshire — one that blends publicity with humor — instead of a formal discussion, there were five long hours of Q & A. Three topics are hardly mentioned: the economic crisis, consumption and unemployment. The recovery is happening now. Little is said about currencies or the difficulties plaguing the Euro zone. And the optimism of Warren Buffett and his associate, Charlie Munger, is such that, even if one or two questions bring up the environment issue, their answer is that mankind will always find solutions. The two main preoccupations here are Goldman Sachs and the derivative market, both of which lie at the heart of capitalism.
How does Berkshire, who invested 5 billion dollars in Goldman Sachs in September 2008, feel about the crisis of confidence afflicting this institution? At the time, Warren Buffet praised the exceptional quality of its management. Now, following a complaint lodged by the SEC, the authority regulating the American stock markets, Goldman Sachs’ president is being subjected to unrelenting criticism.
And yet, in a long speech, Warren Buffet reaffirms his support of Goldman Sachs and its managerial expertise. He pays tribute to and fully backs the president. He says he doesn’t believe the validity of the accusations. According to him, if some of Goldman Sachs’ clients got tricked into losing hundreds of millions of dollars by investing in complex financial instruments, he has nevertheless no compassion for bankers who were naive enough to take such a stupid gamble. The leaders of ABN AMRO, among the victims, will appreciate this stance. Warren Buffet reminds us that Goldman Sachs remains a very good investment, bringing in $15 every second to Berkshire!
The topic of derivatives allows the oracle of Omaha to express the position of this Midwestern guru: when it comes to risk insurance coverage products, they are legitimate (for example, for currency or raw materials); but not when the risk is taken at the casino. The most stimulating are the novel positions or the ones that bring us back to the foundation of the free market economy. On the question of deficits: we mustn’t be afraid to tax capital. On the question of education: McDonald’s is the best school to teach discipline and responsibility to the youth. On the question of faith in America and capitalism: as long as entrepreneurs exist — men and women who are honest and motivated — confidence will remain strong.
Berkshire’s shareholders left Omaha strengthened by these timeless lessons that have made the success of Warren Buffet. They have only one wish: that the master stay healthy, that he continue to make his investments prosper, and that they may all meet again on April 30, 2011, for a new general assembly. As for us, this pilgrimage to Omaha was faithful to what we had expected, and we return to Paris impressed by the spirit of simplicity, yet ever so conquering, that reigned. We feel that we have spent an exceptional weekend and feel completely refreshed, despite the 30-hour trip. A radical remedy to be prescribed in these morose times!
Buffett ou l'indéfectible optimisme américain
Par Philippe Latorre
Ce week-end, comme chaque année depuis 1969, Warren Buffett, 79 ans, troisième homme le plus riche du monde, réunissait les actionnaires de sa société d'investissement Berkshire Hathaway. Peu connue du grand public, la société détient néanmoins le record de l'action la plus chère au monde : 115.000 dollars. Cette année, un record de 37.000 porteurs de titres ont fait le déplacement pour ce "Woodstock des capitalistes".
L'originalité de la journée que dure cette assemblée générale tient au fait qu'après un film de présentation de Berkshire d'environ une heure, mélange de publicité et d'humour, il n'y a pas d'exposé mais cinq heures de questions-réponses. Trois sujets sont à peine évoqués. On ne parle pas de la crise économique, de la consommation ou du chômage. La reprise est là. On parle peu des monnaies ou des difficultés au sein de la zone euro. Enfin l'optimisme de Warren Buffett et de son associé Charlie Munger font que, si une ou deux questions amènent le sujet de l'environnement, c'est pour répondre que l'homme saura toujours créer des solutions. Les deux grandes préoccupations sont Goldman Sachs et les produits dérivés car elles touchent au coeur du capitalisme.
Comment Berkshire, qui a investi 5 milliards de dollars dans Goldman Sachs en septembre 2008, vit la crise de confiance dans cette institution ? A l'époque, Warren Buffett avait fait référence à l'exceptionnelle qualité de son management. Or, à la suite d'une plainte déposée par la SEC, l'autorité de régulation des marchés boursiers américains, le président de Goldman Sachs subit un feu roulant de critiques.
Warren Buffett, dans un long exposé, réaffirme pourtant son soutien à Goldman Sachs et à la façon dont il fait son métier. Il rend hommage et renouvelle haut et fort un soutien à "100%" à son président. Il dit ne pas croire au bien fondé des accusations. Selon lui, si certains des clients de Goldman Sachs se sont fait piéger en perdant des centaines de millions de dollars en investissant sur des instruments financiers complexes, il n'a pas de compassion pour des banquiers suffisamment naïfs pour prendre un pari aussi stupide. Les dirigeants d'ABN Amro, parmi les victimes, apprécieront. Pour conclure, Warren Buffett rappelle que Goldman Sachs reste un très bon investissement qui rapporte 15 dollars par seconde à Berkshire !
Le sujet des produits dérivés permet à l'Oracle d'Omaha d'exprimer sa position de sage homme du Midwest : quand il s'agit de produits de couverture de risques, ils ont leur place, par exemple pour les devises ou les matières premières. Mais pas lorsqu'il s'agit de risques pris au casino. Et le plus stimulant ce sont des positions originales ou qui nous ramènent aux fondements de l'économie de marché. Les déficits ? Il ne faut pas avoir peur de taxer le capital. L'éducation ? McDonald's est la meilleure école pour apprendre la discipline et la responsabilité aux jeunes. La confiance dans l'Amérique et le capitalisme ? Tant qu'existeront des entrepreneurs, c'est-à-dire des hommes et des femmes intègres et motivés par ce qu'ils font, elle restera importante.
Les actionnaires de Berkshire sont repartis d'Omaha forts de ces leçons intemporelles qui ont fait le succès de Warren Buffett. Ils n'ont qu'un souhait : que le Maître reste en bonne santé, qu'il continue de faire prospérer ses investissements et qu'ils puissent tous se retrouver le samedi 30 avril 2011 pour une nouvelle AG. Quant à nous, ce pèlerinage à Omaha a été fidèle à l'image que nous nous en faisions et nous rentrons à Paris impressionnés par cet esprit de simplicité et pourtant si conquérant qui y régnait. Nous avons le sentiment d'avoir passé un week-end d'exception et d'être totalement rechargés malgré les trente heures de voyage. Un remède radical à prescrire en ces temps de morosité !
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Ukraine's survival must be assured if it is to endure as a bulwark against Russia. And the West will only succeed in this aim if it acts collectively as one.