Pierre Gadonneix is the honorary president of Électricité de France and president of the World Energy Council.
Two months ago, the accident on the Deepwater Horizon offshore oil rig in the Gulf of Mexico mobilized the media worldwide. It reminds us, in one way, of our dependence on hydrocarbons and, in another way, that the world of energy is a world of interdependencies, where all local events have global implications.
Let’s not delude ourselves. To make up for the energy challenges that we have before us—guaranteeing energy security, preserving the environment and reducing energy poverty—we will need all forms of energy, including fossil fuels. It is therefore vital that we make sure that all forms of energy will be available and accepted by the masses. This last point is crucial. Let’s learn from the past.
The BP accident has this in common with Chernobyl, which, thirty years ago, forced the actors in the world’s energy sector to seriously reconsider the safety requirements of their operations. Certainly, the priority is to quickly fix the damage and prevent the same type of accident from occurring again, notably by a moratorium on deep water drilling in the Gulf of Mexico, while we wait for satisfying answers to legitimate questions. Nevertheless, these two measures will not suffice for creating long-term standards for oil platforms worldwide, nor will they suffice for assuring the people of the safety of any other energy facilities.
If this spill is not the most important one the world has ever known, it is, at least, the one which will cause the heaviest long-term impact on the petroleum industry, forcing actors to collectively redefine the design, practice and control of operations and facility safety.
The BP accident is also comparable to Chernobyl in how it has created solidarity among those in the industry. Safety has become an issue and a common good that they must learn to share; a single mishap for one can create a moratorium for all.
After the trauma of 1986, the nuclear industry came together, in an act of solidarity, to safeguard themselves against risks. They established principles and best practices which could inspire the oil industry: firstly, redundancy of independent safety systems. On the BP platform, there were plenty of security systems, but they were certainly not independent enough. In nuclear power plants, there is doubling, even quadrupling of independent security systems. Another issue: an evaluation of the systems by a third party, preferably a peer. Peer reviews allow objective evaluation by competent entities and limit the risk of a conflict of interest, since peers should have no a priori interest in giving an easy review. Finally, harmonization of international safety standards: the aviation industry is a great example. This measure must be just as detailed as that of the nuclear industry.
Safety cannot be a two-tiered system. It must be neither discriminate nor subject to the demands of industry members. It is an inherent cost. In France, the growing outcry for safety has greatly augmented the cost of nuclear power plants, but refusing to pay that price today would only be putting off the problem and leaving a terrible debt for future generations. They will have to fix our damages, pay for oppressively large infrastructures in order to guarantee the safety of aging installations, and repay our financial debt — among the other debts already threatening the quality of their future lives.
Ambitious and just public policy must obtain and give the “real cost” of energy — one that accounts for all costs, including those of safety and CO2 emissions — in order to stimulate innovation and prepare for the transition to an economy free of carbon emissions. Finally, this accident could be a hearty wake-up call to the world of energy, if, that is, it knows to learn from all this.
In my eyes, it is urgent that we gain true capacity of international coordination and international harmonization of the safety criteria for all forms of energy, with the objective of transparently sharing them and thus stop making this a competition.
The World Energy Council, over which I preside, will open the dialogue among all actors (industrial, governmental, and experts) and will propose some starting points for working on concrete solutions, at its triennial Congress, September 12-16, in Montreal.
PIERRE GADONNEIX EST PRÉSIDENT D'HONNEUR D'EDF ET PRÉSIDENT DU CONSEIL MONDIAL DE L'ÉNERGIE (CME).
Depuis deux mois, l'accident sur la plate-forme Deepwater Horizon au large du golfe du Mexique mobilise les médias du monde entier. Il nous rappelle, d'une part, notre dépendance par rapport aux hydrocarbures et, d'autre part, que le monde de l'énergie est un monde d'interdépendances, où tout événement local a des résonances globales.
Ne nous leurrons pas : pour remporter les défis énergétiques que nous avons devant nous -garantir la sécurité énergétique, préserver l'environnement et réduire la pauvreté énergétique -nous aurons besoin de toutes les énergies, y compris les énergies fossiles. Il est donc vital de s'assurer que toutes les énergies seront disponibles et acceptées par les populations. Ce dernier point est crucial. Sachons tirer les leçons du passé.
L'accident de BP a cela de commun avec celui de Tchernobyl il y a trente ans qu'il somme les acteurs mondiaux du secteur de revoir profondément les conditions de la sûreté de leurs opérations. Certes, la priorité est de réparer rapidement les dégâts et d'éviter que d'autres accidents du même type ne se reproduisent, notamment par un moratoire sur les forages en eaux profondes dans le golfe en attendant des réponses satisfaisantes aux interrogations légitimes. Toutefois, ces deux mesures ne suffiront ni à consolider durablement l'acceptabilité des plates-formes pétrolières dans le monde, ni à rassurer les populations sur la sûreté des autres installations énergétiques.
Si cette marée noire n'est pas la plus importante que le monde ait connue, c'est pourtant celle qui impactera le plus le secteur pétrolier à long terme en forçant les acteurs à redéfinir ensemble la conception, la pratique et le contrôle de la sûreté des procédures et des installations.
L'accident de BP est également comparable à celui de Tchernobyl dans la mesure où il crée de la solidarité entre les acteurs de l'industrie. La sûreté est devenue un enjeu et un bien communs qu'il faut apprendre à partager -une seule défaillance chez l'un pouvant provoquer un moratoire pour tous.
Après le traumatisme de 1986, l'industrie nucléaire s'est organisée pour garantir tout risque de façon solidaire. Elle a mis en place des principes et bonnes pratiques dont pourrait s'inspirer l'industrie pétrolière : en premier lieu, la redondance des systèmes indépendants de sûreté. Sur la plate-forme BP, il y avait bien plusieurs niveaux de sûreté, mais certainement pas suffisamment indépendants. Dans les centrales nucléaires, il existe un doublement, voire un quadruplement des systèmes indépendants de sûreté. Autre piste : une évaluation des systèmes par un tiers extérieur, de préférence un pair. Les « peer reviews » permettent une évaluation objective par des acteurs compétents, tout en limitant les risques de conflits d'intérêts puisque les pairs n'ont a priori aucun intérêt à se montrer conciliants. Enfin, l'harmonisation des standards internationaux de sûreté. L'industrie aéronautique est un exemple à suivre en la matière. Cette mesure doit être encore approfondie dans l'industrie nucléaire.
Il ne peut y avoir d'énergie à deux vitesses sur le plan de la sûreté. La sûreté ne doit plus être discriminante, tributaire des exigences plus ou moins fortes des acteurs. Elle a naturellement un coût. Ainsi, en France, l'exigence croissante de sûreté a fortement augmenté les coûts des centrales nucléaires. Mais refuser d'en payer aujourd'hui le prix, ce serait décaler le problème et laisser une terrible dette aux générations futures qui devront réparer nos dégâts, payer des infrastructures pharaoniques pour garantir la sûreté d'installations vieillissantes et rembourser notre dette financière, en plus des autres dettes menaçant déjà leur niveau de vie futur… Il faut que des politiques publiques nationales justes et ambitieuses permettent de donner le « vrai prix » de l'énergie -intégrant tous les coûts, y compris ceux de la sûreté et du CO2, afin de stimuler l'innovation et de préparer la transition vers une économie sobre en émissions carbone. Finalement, cet accident peut constituer pour le monde de l'énergie un réveil salutaire, si toutefois il sait en tirer les leçons.
A mes yeux, il est urgent de se doter d'une véritable capacité de coordination et d'harmonisation internationale des critères de sûreté pour toutes les énergies, avec pour objectif de les partager en toute transparence et de les extraire ainsi du jeu concurrentiel.
Le Conseil mondial de l'énergie, que je préside, amorcera le dialogue entre tous les acteurs (industriels, gouvernementaux et experts) sur ce sujet et proposera de premières pistes pour mettre en oeuvre des solutions concrètes, dès son congrès triennal du 12 au 16 septembre à Montréal.
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.