The American central bank has left no doubt as to its intentions. All kind of measures — conventional or not — will be used to revive the economy. The objective the Fed has set for itself is simple: growth and growth and nothing but growth. Let's not forget that the European Central Bank's primary objective is price stability. So the Fed is going to launch QE2 — the second phase of quantitative easing — which means in incorrect political and economic languages that the Fed will print money 24/7 and flood the world with dollar liquidity.
We know that Ben Bernanke is an expert on the crisis of 1929 and that he believes that a restrictive monetary policy would lead to a remake of the severe relapse into recession of 1932. We understand his concern. It is justified by the slow recovery of the American economy.
But Bernanke is still playing a dangerous game: He is using a strategy that was already used by his predecessor, Alan Greenspan, and which is known to be the main cause of the subprime crisis and the global economic crisis. The main loophole in the Fed's aggressively lax regulation is that, unfortunately, the dollar injection is not going into the real economy. It is going into the financial markets. American banks are absorbing the greatest part of this bailout and are stifling it, either by transforming the money — they borrow at 0 percent from the Fed and lend to the government by buying 2-year, 5-year and 10-year Treasury notes in order to pocket the spread — or by investing in financial markets.
The money that the Fed is injecting is going straight to India, Thailand, Brazil and all emerging countries whose stock exchanges and currencies are at their highest levels. And the leaders of these countries are more and more worried as they face this hot money pouring in. This money is also flooding the raw material markets. The prices of gold, silver and agricultural raw materials are soaring. The Fed is again fueling bubbles all over the world from Mumbai to gold mines to the Chicago grain markets.
Meanwhile, American households remain unaffected by the decreasing rates with good reason: People in need are not granted any credit whatsoever — except for consumer credit and credit cards with record-high interest rates. And people who do have a job, who receive a salary and who may even own property do not want to get into debt. In addition, they see the return on their capital used for short-term monetary investments not paying anymore.
The Fed wants to avoid Japan-style deflation, but it is going to fuel asset-price inflation and soaring food prices. Once again. It is a dangerous game. Very dangerous. We have to be aware that financial markets are currently in an imbalanced situation and on the verge of a disaster, mainly because of the Fed's policy. The dollar is collapsing, but everything else is increasing: stock-exchange indexes as well as raw materials, emerging countries and bond markets. This will not last long, because it does not make sense. Gold cannot remain at its record high for a long time while long-term interest rates are at their record low. "Classical" correlations must regain the upper hand. To that extent, one market has to redress the situation. Either stocks will have to dramatically fall again — but companies' profits are quite strong — or bond prices will have to crash. The latter is the most likely scenario to happen, but the Fed is keeping the stock market afloat for the moment.
By trying to maintain this unbalanced situation, the U.S. may be saved from another recession, but it may cause a new financial market crisis. Once again, the United States is making decisions on its own without any consultation and favors its interests at the expense of other countries. The United States does not do better than China.
La Fed met le feu aux poudres
La banque centrale américaine n'a laissé aucun doute sur ses intentions. Tous les moyens, conventionnels ou pas, seront utilisés pour relancer l'économie. Le mandat que la Fed s'est donné est simple : la croissance, la croissance et encore la croissance. Rappelons que le mandat principal de la Banque centrale européenne est la stabilité des prix. La Fed va donc lancer QE2, la phase deux du "quantitative easing", ce qui, en langage politiquement et économiquement incorrect, signifie qu'elle va faire tourner la planche à billets 24 heures sur 24,
7 jours sur 7 et inonder le monde de liquidités en dollars. On sait que Ben Bernanke est un spécialiste de la crise de 1929 et qu'il est persuadé qu'une politique monétaire restrictive provoquerait un remake de la rechute violente en récession de 1932. On comprend son inquiétude. Elle est justifiée par la faiblesse de la reprise de l'économie américaine.
Mais Ben Bernanke se lance tout de même dans un jeu dangereux. Une stratégie déjà utilisée par son prédécesseur Alan Greenspan et dont on sait qu'elle est la principale responsable de la crise des subprimes et de la crise mondiale. Le biais majeur de la politique agressivement laxiste de la Fed est que les dollars injectés ne vont malheureusement pas dans l'économie réelle. Ils vont sur les marchés. Les banques américaines absorbent la majeure partie de cette manne et la stérilisent. Soit en faisant de la transformation : elles empruntent à zéro pour cent auprès de la Fed et prêtent au gouvernement en achetant des emprunts d'État à 2, 5 ans et 10 ans pour empocher le différentiel de taux. Soit en investissant sur les marchés financiers.
L'argent que la Fed injecte va directement en Inde, en Thaïlande, au Brésil et dans tous les pays émergents dont les Bourses et les monnaies sont au plus haut. Avec une inquiétude grandissante des dirigeants de ces pays devant cette "hot money" qui déferle. Cet argent inonde aussi les marchés de matières premières. L'or, l'argent, les matières premières agricoles flambent. La Fed alimente à nouveau des bulles dans le monde entier de Bombay aux mines d'or en passant par les marchés de Chicago de céréales. Pendant ce temps, les ménages américains restent insensibles à la baisse des taux et pour cause. Ceux qui sont en difficulté n'ont de toute façon aucun accès au crédit, sauf au crédit à la consommation ou aux cartes de crédit qui eux sont toujours à des taux historiquement élevés. Et ceux qui ont un travail, un revenu voire un patrimoine ne veulent pas s'endetter et voient en plus le revenu de leur capital investi en placements monétaires à court terme ne plus rien leur rapporter.
La Fed veut éviter la déflation à la japonaise mais elle va alimenter une inflation des actifs et une flambée des prix alimentaires. Une fois de plus. C'est un jeu dangereux. Très dangereux. Il faut avoir conscience qu'aujourd'hui les marchés financiers, du fait notamment de la politique de la Fed, sont dans une situation de déséquilibre explosif. Le dollar s'effondre mais tout monte : les indices boursiers, les matières premières, les pays émergents et les obligations. Ce n'est pas durable car ce n'est pas cohérent. L'or ne peut pas être à un niveau record à la hausse et les taux longs à un niveau record à la baisse durablement. Il va falloir que les corrélations "classiques" reprennent le dessus. Dès lors un marché doit corriger. Soit les actions doivent rechuter violemment, mais les résultats des entreprises sont plutôt solides. Soit les obligations doivent se crasher. C'est le scénario le plus probable mais, pour l'instant, la Fed tient le marché des obligations à bout de bras. Ce numéro d'équilibriste peut éventuellement sauver les États-Unis d'une nouvelle récession mais il peut provoquer une nouvelle crise sur les marchés. Une fois de plus, les États-Unis agissent seuls, sans concertation, et privilégient leurs intérêts aux dépens des autres pays. Les États-Unis ne font pas mieux que la Chine...
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