The Republican primaries are in full swing in the United States and that means it’s open season on the ultra-conservative electorate. This primarily involves a guerrilla war tinged with religious motives against science and scientists. Even though the media hardly mentions it, the most important of these movements is the grand return of state-sanctioned creationism. As we enter 2012, no fewer than six bills are being considered in four states—Indiana, Missouri, New Hampshire and Oklahoma—all of which aim to offer public school students an alternative to Darwin’s theory of evolution.
Some endorsers are blunt and deliberate in their attempts to justify the bills. For example, in New Hampshire, the Republican Jerry Bergevin justified his initiative by declaring, “I want the full portrait of evolution and the people who came up with the ideas to be presented. It's a worldview and it's godless. Atheism has been tried in various societies, and they've been pretty criminal domestically and internationally. The Soviet Union, Cuba, the Nazis, China today: they don't respect human rights,” he said. “We should be concerned with criminal ideas like this and how we are teaching it. . . Columbine, remember that?” he added, referring to the massacre at Columbine high School in Colorado, 1999, when two young men killed thirteen people before killing themselves. “They were believers in evolution.”
Not all those against evolution use such basic arguments, especially since a Supreme Court decision in 1987 ruled it unconstitutional to teach creationism, which is considered religious. To get around this obstacle, Josh Brecheen, Republican Senator of Oklahoma, who wants to oppose “the religion of evolution,” clearly specifies in the bill he introduced in his state that he’s not demanding creationism—or “intelligent design” as it’s known in its most recent form—be added to school curricula. His approach is subtler. Explaining that “critical thinking, logical analysis, open and objective discussion” in education should be encouraged, his bill innocently aims to “foster an environment of critical thinking in schools including a scientific critique of the theory of evolution.”
One might think that this is nothing but a new wave of creationism like many others since the notorious “Monkey Trial” in 1925, when teacher John Scopes was condemned for teaching his students the great ideas of evolution. In truth, this offensive goes beyond a mere squabble against Darwin. In fact, in Josh Brecheen’s bill one can read that “critical thinking” in schools targets “scientific theories including, but not limited to, evolution, the origin of life, global warming and human cloning.”
It is probably not a surprise for climatologists to see the “academic interpretation” of their research targeted by Republican “extremists.” There is a certain logic to the fact that this denial of science, which grows more and more openly in the ranks of the Christian right, should target domains other than evolution. This phenomenon is gaining momentum, as we saw with the anti-vaccine rhetoric by ex-candidate for the Republican nomination Michele Bachmann a few months ago, or even with the incessant attacks against climatologists since the so-called “Climategate” in 2009. The latest attack to date is by a candidate still in line for the nomination, Rick Santorum, who declared in February that global warming is a “hoax.” Invited to a speech on energy, Santorum, a staunch supporter of fossil fuels, explained his position as follows: “We were put on this earth as creatures of God to have dominion over the Earth, to use it wisely and steward it wisely, but for our benefit not for the Earth’s benefit.”
The former Pennsylvania senator continued, stating that the work on climate change was “an absolute travesty of scientific research that was motivated by those who, in my opinion, saw this as an opportunity to create a panic and a crisis for government to be able to step in and even more greatly control your life.” “I for one never bought the hoax,” he said. “I for one understand just from science that there are one hundred factors that influence the climate. To suggest that one minor factor of which man's contribution [greenhouse gases] is a minor factor in the minor factor is the determining ingredient in the sauce that affects the entire global warming and cooling is just absurd on its face.”
The passage from creationism to a broader denial of science, incorporating, among others, climate change skeptics—and their lobbies—implies two things. First, it implies a growing distrust of research, which leads to advances that disrupt the American Christian right’s worldview. And secondly, with these bills on education, it implies a weakening of public education, both by forcing it to integrate a religious view of the world in general and of scientific issues in particular, as well as by “undermining” it in favor of private education. This is explained by the American journalist Katherine Stewart—author of “The Good News Club: The Christian Right’s Stealth Assault on America’s Children—in a perspective piece published Feb. 12 in The Guardian. In particular, she writes, “If you can't shut down the science, the new science-deniers appear to be saying, you should shut down the schools.”
En ces temps de primaires républicaines aux Etats-Unis, la pêche à l'électorat ultra-conservateur est ouverte. Et cela passe notamment par une guérilla teintée de motifs religieux contre la science et ceux qui la font. Même si les médias n'en parlent guère, le mouvement le plus important est le grand retour du créationnisme d'Etat. En ce début d'année 2012, pas moins de six projets de loi sont en cours d'examen dans quatre Etats (Indiana, Missouri, New Hampshire et Oklahoma), visant à proposer aux élèves des écoles publiques une vision alternative à l'évolution darwinienne. Pour se justifier, certains des promoteurs de ces textes n'y vont pas avec le dos de la cuiller. Ainsi, dans le New Hampshire, le Républicain Jerry Bergevin a-t-il justifié son initiative en déclarant : "Je veux que soit présenté le portrait complet de l'évolution et des gens qui ont eu ces idées. C'est une vision du monde et elle est sans dieu. L'athéisme a été essayé dans divers pays, et ces sociétés ont été vraiment criminelles chez elles et à l'étranger. L'Union soviétique, Cuba, les nazis, la Chine aujourd'hui : ils ne respectent pas les droits de l'homme." "Nous devrions nous inquiéter de pareilles idées criminelles et de la manière dont nous les enseignons... Vous vous souvenez de Columbine, a-t-il ajouté en référence à la tuerie du lycée de Columbine (Colorado, 1999) au cours de laquelle deux jeunes hommes avaient tué treize personnes avant de se suicider ? Ces gens-là croyaient à l'évolution."
Tous les adversaires de l'évolution ne déploient pas, loin de là, des arguments aussi primaires, d'autant que, depuis une décision de la Cour suprême de 1987, il est anticonstitutionnel d'enseigner le créationnisme, considéré comme une vue religieuse. Pour contourner cet obstacle, Josh Brecheen, élu républicain de l'Oklahoma qui veut combattre "la religion de l'évolution", précise bien, dans le projet de loi qu'il a présenté dans son Etat, qu'il ne demande pas que le créationnisme (ou son avatar, l'"intelligent design") débarque dans les programmes scolaires. Son approche est plus subtile. Expliquant qu'il faut encourager "la réflexion critique, l'analyse logique et la discussion objective dans l'éducation", son texte vise innocemment, à "promouvoir un environnement de réflexion critique dans les écoles, incluant une critique scientifique de la théorie de l'évolution"...
On pourrait croire qu'il ne s'agit là que d'une nouvelle vague créationniste, comme il y en a eu de nombreuses depuis le fameux "procès du singe", en 1925, au cours duquel un enseignant, John Scopes, fut condamné pour avoir enseigné à ses élèves les grandes idées de l'évolution. En réalité, l'offensive actuelle dépasse la simple guéguerre contre Darwin. En effet, dans le projet de loi de Josh Brecheen, on peut lire que la "réflexion critique" dans les écoles vise "des théories scientifiques incluant, mais sans s'y limiter, l'évolution, l'origine de la vie, le réchauffement climatique et le clonage humain."
Ce n'est sans doute pas une grande surprise pour les climatologues que de voir la "traduction scolaire" de leur recherches prise pour cible par les "ultras" républicains. Il y a une certaine logique à ce que le négationnisme scientifique, qui fleurit de plus en plus ouvertement dans les rangs de la droite chrétienne, s'en prenne à d'autres domaines que l'évolution. Le phénomène gagne en ampleur comme on l'a vu avec la sortie anti-vaccination de l'ex-candidate à l'investiture républicaine Michele Bachmann il y a quelques mois, ou bien à travers les attaques incessantes contre les climatologues depuis le pseudo-Climategate de 2009. La dernière attaque en date est le fait d'un candidat toujours en lice, Rick Santorum, qui a déclaré début février que le réchauffement climatique était "un canular". Invité à un colloque sur l'énergie, Santorum, qui est un farouche partisan des énergies fossiles, a ainsi expliqué sa position : “En tant que créatures de Dieu, nous avons été mis sur cette Terre pour exercer notre domination sur elle, pour l'utiliser et la gérer avec sagesse, mais à notre bénéfice, pas à celui de la Terre."
L'ancien sénateur de Pennsylvanie a continué en affirmant que les travaux sur le changement climatique étaient "une parodie absolue de recherche scientifique, qui a été poussée par ceux qui, dans mon opinion, l'ont vue comme une occasion de créer une panique et pour le gouvernement la possibilité d'intervenir dans votre vie voire de la contrôler. (...) Pour ma part, je n'ai jamais cru à ce canular. Pour ma part, je comprends de la science qu'il y a cent facteurs qui influencent le climat. Suggérer qu'un facteur mineur dans lequel la part de l'homme n'est elle-même qu'un facteur mineur (les émissions humaines de gaz à effet de serre, NDLR) soit l'ingrédient déterminant qui provoque tout le mécanisme de réchauffement et de refroidissement climatiques est juste manifestement absurde."
Le passage du créationnisme à un négationnisme plus large de la science agrégeant, entre autres, les climatosceptiques (et leur lobbies) traduit deux choses : tout d'abord une méfiance croissante envers le monde de la recherche, dont les avancées entraînent un bouleversement de la vision du monde traditionnelle de la droite chrétienne américaine ; puis, à travers ces projets de loi sur l'éducation, un travail de sape de l'enseignement public, soit pour l'obliger à intégrer une vision religieuse du monde en général et des questions scientifiques en particulier, soit pour le "détricoter" en faveur du privé. C'est ce qu'explique la journaliste américaine Katherine Stewart (auteur d'un livre consacré à la bataille menée par la droite fondamentaliste pour noyauter l'école publique) dans un point de vue publié le 12 février par The Guardian. Elle y écrit notamment : "Les nouveaux négationnistes de la science semblent dire que si vous ne pouvez pas faire taire la science, vous devriez faire taire les écoles."
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The Deniers would like to do both — shut down the science and the schools. Most home-schooled children are taught by parents who are Deniers.
But look on the bright side. Science is a highly competitive enterprise, and in a generation or so, all those rapidly developing nations will have a chance to challenge the U.S. in scientific achievement. The world needs more countries with advanced sciences — especially environmental science.
The Deniers would like to do both — shut down the science and the schools. Most home-schooled children are taught by parents who are Deniers.
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