It is impossible to remain indifferent to the Colorado killings when one has worked on the regulation of sales of classic firearms for nearly five years. For the last several days, I have closely followed the evolution of the commentaries on this crazy, wild and unfortunate act. Let us leave it to the journalists to break the news of the details of the massacre and the ensuing judicial proceedings, in order to focus exclusively on the possible link between what happened in the American heartland and the discussions taking place right now at the U.N.
On the first anniversary of the massacre on the island of Utoya in Norway, Colorado reminds us that weapons are not merchandise like others. One cannot therefore reach a stalemate on the necessity of imposing restrictions to control their circulation. It is up to American society to wonder about the ability of its legislation to prevent this type of massacre. My initial observations make me think that the context of this year’s presidential election makes any debate around the subject complicated and biased. Here again, as in the global arms trade, when policy is lax, it is the civil population that suffers as a result.
So will the events in Colorado be discussed at the U.N. Conference on the Arms Trade Treaty? Fortunately, no. Because this would go in the direction of the American lobbyists who raise the question of the U.S. internal arms market in the framework of the negotiations. Yet this is not raised in the scope of the treaty. I saw several tweets from Arms Trade Treaty activists who are thinking of “using” the Colorado disaster to call for an evolution in the American position. This can only generate confusion and hinder mobilization for the Arms Trade Treaty.
Indeed, the pro-gun lobby in the U.S. influences the ruling class and furthers its efforts to sabotage the Arms Trade Treaty by announcing the threat that the treaty would pose to their constitutional right for civilians to bear arms. It is important not to enrich their sales pitch, which is distant from the reality of the negotiations on the treaty’s content.
However, if one desires a treaty that will save human lives throughout the world, it is necessary to succeed in making the position of the U.S. evolve on two essential points.
The first pertains to munitions, which the scope of the treaty absolutely must cover. The other states and citizens must remind the U.S. government and its representatives in diplomatic posts around the world of this.
The second point relates to the criteria and parameters: in other words, the aggregate of elements included for evaluating the risks associated with the transfer of arms. Contrary to the U.S.’ demands, the treaty must clearly stipulate a ban on the transfer of arms when there is substantial risk that it violates one of the criteria (see my article from July 4).
Several days away from the end of the conference, this task seems ambitious. But the path taken by civil society in the last several years gives me hope of a turning tide. One must not let up the pressure, for it is the highest honor one can give to all the innocent victims of the irresponsible circulation of arms.
Impossible de rester indifférent face à la tuerie du Colorado lorsque l'on travaille depuis près de cinq ans pour la régulation du commerce des armes classiques. Depuis quelques jours je suis attentivement l’évolution des commentaires sur cet acte fou, gratuit et malheureux. Laissons aux journalistes le soin de faire part des détails du massacre et des suites judiciaires pour nous intéresser exclusivement au lien éventuel entre ce qui s’est passé dans le centre des Etats-Unis et les discussions qui ont lieu en ce moment à l’ONU.
Le Colorado nous rappelle en même temps que le premier anniversaire de la tuerie de l’île d’Utoya (Norvège), que les armes ne sont pas une marchandise comme les autres. On ne peut donc pas faire l’impasse sur la nécessité d’imposer des règles strictes pour contrôler leur circulation. Il appartient à la société américaine de s’interroger sur la capacité de sa législation à prévenir ce genre de massacre. Mes premières observations me laissent penser que la perspective des élections présidentielles de cette année rend tout débat autour du sujet compliqué et biaisé. Ici encore comme dans le commerce mondial des armes, lorsque le politique est laxiste, ce sont les populations civiles innocentes qui en pâtissent.
Parle-t-on alors du Colorado lors de la conférence sur le TCA ? Fort heureusement non. Car ce serait aller dans le sens des lobbyistes américains qui posent la question du marché interne des armes aux États-Unis dans le cadre des négociations. Or celle-ci ne relève pas du champ du traité (cf chronique du 16 juillet). J’ai vu quelques tweets de militants pour un TCA fort qui pensent devoir « utiliser » le désastre du Colorado pour appeler à une évolution de la position américaine. Cela ne peut que générer des confusions et desservir la mobilisation pour le TCA.
En effet, le lobbying pro-armes aux Etats-Unis qui influence la classe dirigeante et construit son travail de sape du TCA en brandissant la menace que ce traité ferait peser sur le droit constitutionnel des civils à posséder des armes à feu. Il ne faut donc pas enrichir leur argumentaire très éloigné de la réalité des négociations sur le contenu de ce traité.
Cependant, si l’on veut obtenir un traité qui sauvera des vies humaines à travers le monde, il faut réussir à faire évoluer la position des Etats-Unis sur deux points essentiels.
Le premier concerne les munitions, que le champ d’application du traité doit impérativement couvrir. Les autres Etats et les citoyens doivent le rappeler au gouvernement des Etats-Unis et à ses représentants dans les missions diplomatiques dans le monde
Le deuxième point est relatif aux critères et paramètres, c'est-à-dire l’ensemble des éléments à intégrer pour évaluer les risques liés à un transfert d’armes. Contrairement aux exigences des américains, le traité doit clairement demander l’interdiction d’un transfert lorsqu’il y a un risque substantiel qu’il viole un des critères (cf ma chronique du 4 juillet).
A quelques jours de la fin de la conférence, cette tâche semble ambitieuse. Mais le chemin parcouru par la société civile depuis plusieurs années me fait espérer un basculement de la situation. Il ne faut donc pas relâcher la pression, c’est le meilleur hommage que l’on peut rendre à toutes les victimes innocentes de la circulation irresponsable des armes.
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