The American dream or the European nightmare: This is what's at stake in the American presidential election according to Paul Ryan, who will become vice president if Barack Obama is defeated. This “40-something” straightforwardly promises to do away with the "socialism," "despotism" and "sclerosis" imported from Europe.
For once, Mitt Romney might not have said something stupid: Paul Ryan is an "intellectual leader," he enthusiastically proclaimed on Saturday while announcing his vice presidential candidate for the November election. At 42, this Wisconsin House representative is the star of the "young guns," these "young wolves" upsetting a Republican party that they consider too moderate.
Abortion? The right to bear arms? The possible wars against Syria or Iran? Societal and foreign policy issues are not what Paul Ryan is known for. His specialty is budget policy. Even Barack Obama acknowledges his expertise in this field, as reminds a recent portrait by The New Yorker.
The Reassured American Right
It's on these points rather than personal attacks that Paul Ryan intends to take on the Democratic president. He dreams of a "conservative revolution," like those in the beginning of the ‘80s under Ronald Reagan and in the middle of the ‘90s when Republicans had control of the House of Representatives.
Back home, we would undoubtedly talk about a reassured right. ... This debate is not new. Is the state needed more or less to spur on the economy, straighten out the budget and provide health insurance and a retirement pension?
For Paul Ryan, the answer is obviously "less." What's new here is the shock argument that responding "more" wouldn't only be an economic error; it would be anti-American. In one word, it would be "European."
Europe is "socialism"
Europe is "socialism," explains Paul Ryan in his 2010 "A Roadmap for America’s Future," a budget plan proposed as an alternative to the one proposed by Barack Obama.
“If the government continues following the ‘progressive’ ideology now prevailing in Washington, America will increasingly resemble a European welfare-state — a society in which the majority of the people pay little or no taxes but grow dependent on government benefits; where tax reduction is impossible because more people have a stake in the welfare state than in free enterprise; where permanent unemployment is a way of life; and where the spirit of risk-taking is smothered by a thick web of regulations and mandates from an all providing centralized government. ...
“With the demise of the Soviet Marxist experiment 20 years ago, the appeal has shifted to European-style socialism, with its redistribution of resources. But no collectivist approach has ever come close, over the long run, to matching free-market democracy’s ability to produce and create widespread prosperity. …”
Europe is "mediocrity"
Europe is also "mediocrity." Again, in 2010, Paul Ryan explained in a speech on "Obamacare," Barack Obama's health care reform proposal:
“This presumptuous reform has put this nation ... once dedicated to the life and freedom of every person ... on a long decline toward the same mediocrity that the social welfare states of Europe have become. […]
“Should America bid farewell to exceptional freedom and follow the retreat to European social welfare paternalism ... or should we make a new start, in the faith that boundless opportunities belong to the workers, the builders, the industrious, and the free?”
Europe is furthermore "despotism." What’s more, Paul Ryan was not the first to point this out, but rather a European — and worse, a Frenchman. As you might expect, this young Republican ideologist has indeed read Alexis de Tocqueville’s "Democracy in America."
Europe is furthermore "despotism"
As early as the 19th century, people knew the score regarding "Obamacare" and the state’s impulses to intervene in the lives of its citizens. In any case, this is what Paul Ryan explained in a 2009 article on "Health Care Reform and the American Character," published in the conservative magazine The American Spectator:
“Tocqueville's chief worry was something he described as a new kind of despotism. In generations to come, many citizens in democratic nations might be tempted to trade their liberty, which demands risk-taking, hard work and self-restraint, for the easy security and benefits a "soft despotism" would bring. ...
“I do not believe our citizens want to trade the American character for socialist materialism supplied by European-style health bureaucrats. Yet, this is really what the debate is about.”
Europe is “sclerosis”
Since it's Europe, it's also "sclerosis." Paul Ryan explained last July, this time in an article published in the Financial Times:
“In November Americans will choose between two visions of our future. If we make the right choice, it is not too late to chart a course to renewed prosperity. If we make the wrong choice, the U.S. will succumb to European sclerosis, with painful consequences for the free world.”
The "right choice" in November will therefore be to vote for the ticket composed of Mitt Romney, the mega-rich candidate with fuzzy ideology, and Paul Ryan, the brains of the team.
Until then, the Republican campaign communications team will have to distract away from the young vice presidential candidate’s contradictions. As The New Yorker points out, to spur his local economy, Paul Ryan is not the last to seek state subsidies and public aid — like a European.
Paul Ryan, le républicain qui veut faire chuter Obama l’Européen
Choisir entre le rêve américain et le cauchemar européen : voilà l’enjeu de la présidentielle aux Etats-Unis selon Paul Ryan, qui deviendra vice-président en cas de défaite de Barack Obama. Ce « quadra » promet carrément d’en finir avec le « socialisme », le « despotisme » et la « sclérose » importés d’Europe.
Pour une fois, Mitt Romney n’a peut-être pas dit de bêtise : Paul Ryan est « un leader intellectuel », s’est-il enthousiasmé samedi, en présentant son colistier pour l’élection de novembre. A 42 ans, cet élu du Wisconsin à la Chambre des représentants est la star des « young guns », ces « jeunes loups » bousculant un Parti républicain qu’ils jugent trop modéré.
L’avortement, le droit de porter des armes, d’éventuelles guerres contre la Syrie ou l’Iran ? Ce n’est pas sur les questions de société ou de politique étrangère que Paul Ryan s’est fait connaître. Son truc à lui, c’est la politique budgétaire. Même Barack Obama reconnaît son expertise dans ce domaine, comme le rappelait un récent portrait dans le New Yorker.
La droite décomplexée à l’américaine
C’est sur ses idées, plus que sa personne, que Paul Ryan entend attaquer le président démocrate sortant. Il rêve d’une nouvelle « révolution conservatrice », comme celles du début des années 80, sous Ronald Reagan, et du milieu des années 90, lorsque les Républicains avaient repris la Chambre des représentants.
Chez nous, on parlerait sans doute d’une droite décomplexée... L’enjeu du débat n’est pas nouveau : faut-il plus ou moins d’Etat pour relancer l’économie, redresser les comptes du pays, offrir une assurance-maladie et une retraite aux salariés ?
Pour Paul Ryan, évidemment, c’est « moins ». La nouveauté, c’est cet argument choc : répondre « plus d’Etat » ne serait pas seulement une erreur économique. Ce serait anti-américain. Ce serait, en un mot, « européen ».
L’Europe, c’est le « socialisme »
L’Europe, c’est le « socialisme », expliquait ainsi Paul Ryan en 2010 dans son « Plan de route pour l’avenir de l’Amérique », un projet de budget répondant à celui de Barack Obama :
« Si le gouvernement continue à suivre l’idéologie “progressiste” dominante aujourd’hui à Washington, l’Amérique ressemblera de plus en plus à un Etat-providence européen – une société où la majorité des gens paie peu ou pas d’impôts mais dépend des versements du gouvernement ; où les baisses d’impôts sont impossibles parce que les gens vivent davantage de l’Etat-providence que de la libre entreprise ; où le maintien d’un taux de chômage élevé devient un mode de vie ; et où l’esprit d’initiative est étouffé par les règles et les contraintes d’un gouvernement centralisé [...].
Avec l’échec de l’expérience marxiste soviétique il y a vingt ans, [les partisans des politiques collectivistes ont] évolué vers un socialisme à l’européenne, avec sa redistribution des ressources. Mais aucune approche collectiviste n’a jamais atteint, sur le long terme, la capacité de la démocratie de marché à créer la prospérité [...]. »
L’Europe, c’est la « médiocrité »
L’Europe, c’est aussi la « médiocrité ». Toujours en 2010, Paul Ryan expliquait ainsi dans un discours sur l’« Obamacare », la réforme du système de santé voulue par Barack Obama :
« Cette réforme a entraîné cette nation [...] dans un long déclin, vers la même médiocrité que celle des Etats-providence d’Europe [...].
L’Amérique doit-elle dire adieu à une liberté exceptionnelle et suivre ce mouvement de recul vers le paternalisme social européen, ou devons-nous prendre un nouveau départ, avec la conviction que des opportunités sans limites sont offertes à ceux qui travaillent, qui construisent, qui entreprennent, qui sont libres ? »
L’Europe, c’est encore le « despotisme ». D’ailleurs, ce n’est pas Paul Ryan qui l’aurait constaté le premier, mais un Européen – pire, un Français : comme il se doit, le jeune idéologue républicain a en effet lu Alexis de Tocqueville et « De la démocratie en Amérique ».
L’Europe, c’est le « despotisme »
Dès le XIXe siècle, on savait à quoi s’en tenir quant à l’« Obamacare » et aux velléités d’intervention de l’Etat dans la vie des citoyens. C’est en tout cas ce qu’expliquait Paul Ryan en 2009 dans un article sur « La réforme du système de santé et l’identité américaine », paru dans le magazine conservateur The American Spectator :
« La principale inquiétude de Tocqueville était ce qu’il décrivait comme une nouvelle forme de despotisme. Dans les générations futures, de nombreux citoyens de nations démocratiques pourraient être tentés de renoncer à leur liberté [...] pour la sécurité facile et les bénéfices que leur apporterait un “despotisme doux” [...].
Je ne crois pas que nos citoyens veuillent échanger l’identité américaine contre le matérialisme socialiste proposé par des bureaucrates de la santé inspirés par l’Europe. C’est là le véritable enjeu du débat. »
L’Europe, c’est la « sclérose »
D’autant que l’Europe, c’est également « la sclérose ». Paul Ryan l’expliquait encore en juillet dernier dans une autre tribune, publiée cette fois-ci dans le Financial Times :
« En novembre, les Américains choisiront entre deux visions de l’avenir. Si nous faisons le bon choix, il n’est pas trop tard pour trouver le chemin vers une nouvelle prospérité. Si nous faisons le mauvais choix, les Etats-Unis succomberont à la sclérose européenne, avec des conséquences douloureuses pour le monde libre. »
Le « bon choix », en novembre, ce sera donc de voter pour le « ticket » constitué par Mitt Romney, le candidat richissime mais à l’idéologie floue, et Paul Ryan, celui qui lui sert désormais de cerveau.
D’ici là, l’équipe des communicants de la campagne républicaine devra peut-être faire oublier les contradictions du jeune candidat à la vice-présidence. Comme le souligne le New Yorker, pour relancer l’économie dans sa circonscription, Paul Ryan n’est en effet pas le dernier à aller chercher des subventions et des aides publiques – comme un Européen...
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.