When we’re not accusing Americans of trying to regiment the entire planet, we’re resenting their disinterest with countries other than their own. It’s inevitable that the biggest economic and military power will exert considerable influence outside their borders, but it’s becoming clear that our neighbors south of the border seem to be less and less interested in carrying the problems of the world on their shoulders.
This jumped right out during the presidential debate — or non-debate — that took place last Monday. Mitt Romney congratulated his opponent several times. It makes sense. When he listened to Obama speak, we often got the impression that he agreed with what the president was accusing him of and that Romney’s responding accusations about Obama’s timing — he should have done this earlier, he should have said that louder — sounded insincere. His tone was a little surprising.
In fact, Mitt Romney and Barack Obama’s thoughts were probably elsewhere. Their speeches were mainly for the potential voters in Ohio and the dozen other states that will determine the election’s outcome on Nov. 6: in other words, those who are worrying about their jobs or purchasing power. The candidates never missed an opportunity to bring the debate back to unemployment and fiscal matters, which prevented the American viewers from getting an actual idea of the United States’ current place in the world. We expected the debate to circle back to those topics, but perhaps not to the extent that it did.
It was made clear that the two candidates have two very different worldviews, especially when it comes to fundamental issues. Moreover, several important points of conflict were not even mentioned in the Monday debate. Some were barely touched upon, such as the Eurozone crisis, climate change and the future of the “petro-monarchies” that will be faced with an imposed democratic order one day.
Despite everything, we are thankful that Barack Obama modestly reappropriated the notion that one must renounce “nation-building” on the other side of the world and, instead, rebuild the American nation, whose foundations are starting to crack.
Previously, Mitt Romney had spoken of helping Arab countries restart their economies. While his intention was noble, the actual current state of public American finances makes it hard to imagine an actual follow through of his updated version of the Marshall Plan for the Middle East and southern Mediterranean.
The polls say it all: Foreign policy remains a serious priority for a mere five percent of voters. Now more than ever, Americans are worried about one thing above all: the economy, the economy and the economy.
The battle for the White House is a close one. The results depend on a dozen swing states, particularly the more populated ones: Ohio, Florida, Pennsylvania, Michigan, Virginia and North Carolina.
More often than not, it is internal politics that dominate electoral campaigns in America. Once elected, the president is usually then forced — due to circumstance — to make external political moves and justify them to the American people. In 2008, we witnessed an inverse of this process: John McCain and Barack Obama focused mainly on foreign policy in their campaigns. Once he was declared the winner, Barack Obama was obligated by the financial crisis to invest his energy into bread and butter issues. This year, Americans are still preoccupied by these kinds of domestic issues, and the Arab Spring or the Iranian centrifuges will not change their minds.
Quand on ne les accuse pas de vouloir régenter la planète entière, on reproche aux Américains de ne pas s’intéresser à ce qui se passe à l’étranger. Il est inévitable que la première puissance économique et militaire exerce une influence considérable au-delà de ses frontières, mais il est évident que nos voisins du sud ont de moins en moins envie de porter tous les problèmes du monde sur leurs épaules.
Cela sautait aux yeux lors du débat, ou devrait-on dire le non-débat, présidentiel sur la politique étrangère, lundi. Mitt Romney a félicité son adversaire, le président sortant, à quelques reprises. C’est normal. Quand il écoutait parler ce dernier, on avait souvent l’impression qu’il approuvait tout et que les reproches qu’il était ensuite obligé de lui adresser pour la forme — il aurait dû faire ceci plus tôt, il aurait dû dire cela plus fort, etc. — sonnaient faux. C’est un peu plus surprenant.
En fait, Mitt Romney et Barack Obama avaient l’esprit ailleurs. Ils s’adressaient avant tout aux électeurs de l’Ohio et de la douzaine d’autres États dont dépend l’issue de l’élection du 6 novembre, plus précisément à ceux qui s’inquiètent pour leur emploi ou leur pouvoir d’achat. Ils n’ont raté aucune occasion de ramener le débat sur le terrain de l’emploi et de la fiscalité, privant les Américains de véritables exposés sur le rôle des États-Unis dans le monde. On s’attendait à ce que la rencontre prenne cette tournure, mais peut-être pas à ce point.
Les visions du monde des deux candidats à la présidence ne diffèrent pas beaucoup sur l’essentiel, comme on a pu le constater. D’autre part, plusieurs enjeux très importants n’ont pas été abordés lundi ou ont à peine été effleurés : crise dans la zone euro, réchauffement planétaire, avenir des pétromonarchies, qui finiront bien, un jour, par être confrontées à des exigences démocratiques.
Malgré tout, on saura gré à Barack Obama d’avoir repris à son compte ce constat, ou cet acte d’humilité, que font nombre de ses compatriotes, à savoir qu’il faut renoncer à faire du « nation building » à l’autre bout du monde et rebâtir la nation américaine, dont les fondations commencent à se fissurer.
Auparavant, Mitt Romney avait parlé d’aider les pays arabes à relancer leur économie. L’intention paraît noble, mais dans l’état actuel des finances publiques américaines, on imagine difficilement la mise en oeuvre d’un plan Marshall pour le Moyen-Orient et le sud de la Méditerranée.
Les sondages le disent : la politique étrangère ne constitue la grande priorité que pour environ 5 % de l’électorat aux États-Unis. Plus que jamais, ce qui tracasse les Américains, c’est l’économie, l’économie et encore l’économie.
La bataille pour la Maison-Blanche est très serrée. L’issue de l’élection présidentielle dépendra de la façon dont les électeurs voteront dans une douzaine d’« États pivots », surtout ceux qui recèlent une population importante et, par conséquent, un bon nombre de « Grands Électeurs » : Ohio, Floride, Pennsylvanie, Michigan, Virginie et Caroline du Nord.
Le plus souvent, ce sont les questions de politique intérieure qui dominent les campagnes électorales aux États-Unis. Une fois élu, le président est ensuite forcé par les événements de faire des gestes de politique étrangère et de les justifier. En 2008, on a assisté au processus inverse : John McCain et Barack Obama avaient beaucoup parlé de politique étrangère pendant la campagne. Une fois déclaré vainqueur, Barack Obama a été obligé par la crise économique de consacrer le gros de ses énergies aux questions de pain et de beurre. Cette année, les électeurs américains ont encore ce genre de préoccupations en tête, et ce ne sont ni le printemps arabe ni les centrifugeuses iraniennes qui les feront changer d’idée.
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[The Democrats] need to find a campaign issue which will resonate beyond their liberal-metropolitan heartlands before the midterm elections in the fall of 2026.