A Beautiful, Surreal Speech on the State of the Union

Published in Le Figaro
(France) on 13 February 2013
by Pierre-Yves Dugua (link to originallink to original)
Translated from by Laura Napoli. Edited by Drue Fergison.
One probably has to be a Washington journalist to believe that the president’s annual speech on the State of the Union is supremely important. Within 48 hours, this speech, like its predecessors, will be largely forgotten. It will also be clear that Obama did not propose realistic and concrete solutions to today’s urgent problems.

In 60 minutes, Barack Obama laid out a long list of initiatives worthy of a Democratic electoral platform for the 2014 midterm elections. He spoke very little, however, on what would truly be possible to do with the Congress that he has now.

There is no way that the small Democratic majority in the Senate and the solid Republican majority in the House of Representatives will adopt a raised minimum wage, a system for taxing carbon emissions, or approve the spending of $50 billion more for “infrastructure” projects or to create an “energy security” bank. All of this is just a social-Democrat’s dream. It’s the program that Barack Obama would put in place if his party won the 2014 midterm elections.

In speaking about pressing issues, Barack Obama was unclear and totally lacking in courage. We (like him) know that there is a need to respond to the nuclear challenges of North Korea and Iran. On these questions, he had nothing more to say on Monday evening. Nothing new on Mali, on Syria, or on post-Chavez or post-Castro. My God, if George W. Bush had behaved like this…! We could already imagine what the Paris intelligentsia would have said. But Barack Obama, who gives France the Pentagon’s logistic support for French troops in Mali, is infallible. It is forbidden to criticize him without seeming like a Republican bastard. The villain was Bush, don’t you forget it!

On the question of immigration reform, compromise is possible. The president knows this. He was therefore cautious. In fact, he continues to let a bipartisan group of senators do the work that he refuses to do. On the question of gun control, it will be complicated, but a compromise is not impossible. I may have missed something, but I did not hear the president ask his friends and patrons in Hollywood to stop promoting gratuitous violence in their films…

That leaves THE big question that dominates everything else: the urgency of reducing, in the medium- and long-terms, the budget deficit. Barack Obama succeeded in addressing this by speaking for a long time without saying anything that might be constructive.

He forgot to say that Republicans reluctantly accepted tax hikes starting in January. He once again accused them of blocking all compromise in refusing to raise taxes. He spoke of negotiating a “reasonable compromise.” But where are the spending cuts that he promised? On this question, confusion reigns.

On the subject of raising taxes, on the other hand, his imagination and his courage were exemplary: higher taxes for businesses and the rich, that’s the solution for the woes of the middle class. In particular, according to him, there must be a price control regime for pharmaceutical companies. Not to mention the end of tax incentives for oil companies…a myth that Republicans believed last year.

Nothing in this speech led me to believe that Barack Obama has a solution for avoiding the $85 billion in automatic spending cuts starting March 1. He denounces today the same idea that he defended and promulgated in 2011.

In fact, the president’s tone shows that he is convinced that Republicans will be held responsible for the disagreeable short-term effects of these forced savings. He thinks he will emerge victorious in the court of public opinion with respect to these automatic cuts. He can count on The New York Times and television to make his case.

Republicans, for their part, think that it would be better to have automatic spending cuts than no cuts at all. They are absolutely right. But the loss of jobs for thousands of workers in a few weeks, when these cuts take place, will be used by Democrats as an illustration of the cruelty of evil Republicans who dare insist that Uncle Sam slow his course of indebtedness. Images of mothers, Pentagon employees, in tears because they can no longer afford to send their children to camp, will be more convincing than Republicans’ explanations of the dangers of long-term public indebtedness.

The policy of systematic indebtedness to feed a high-maintenance spending system remains the most practical, the most popular, and the most likely. Not because Barack Obama lacked the political courage to propose spending cuts. But very simply, because Barack Obama is sincerely convinced that public spending is good for America. Republicans, in his eyes, just stir up trouble when it comes to debt. As such, they are the enemies of the middle class.

In his response to the president’s speech, Republican Senator Marco Rubio tried to explain that the interests of the middle class are not served by chronic and uncontrolled indebtedness. How could he be convincing? There is no immediate cost to the U.S. in pursuing the policies of indebtedness and dollar dilution practiced in Washington.

The tragedy is that the deficits are popular and painless…until they stop being that way.


Un beau discours surréaliste sur l'état de l'union

Il faut probablement être journaliste à Washington pour croire que le discours annuel du Président des États-Unis sur l'état de l'union est suprêmement important. Dans 48 heures, ce discours, comme les précédents, sera largement oublié. Il le sera d'autant plus qu'il n'a pas apporté de propositions réalistes et concrètes aux problèmes urgents du moment.

Barack Obama en 60 minutes a dressé un long catalogue d'initiatives dignes d'une plateforme électorale démocrate pour les législatives de 2014. Il a en revanche très peu parlé de ce qui serait vraiment possible de faire voter d'ici là par le Congrès tel qu'il est.

Il n'y a aucune chance que la courte majorité démocrate du Sénat et la solide majorité républicaine de la Chambre des représentants adoptent une hausse du salaire minimum, un régime de taxation des émissions de carbone, ou acceptent de dépenser 50 milliards de dollars de plus pour des projets "d'infrastructure" ou créent une banque de "sécurité énergétique". Tout cela relève du fantasme social-démocrate. C'est le programme que Barack Obama mettra en place s'il gagne les législatives de 2014.

En revanche sur les questions urgentes, Barack Obama cultive le flou et manque totalement de courage. Passons (comme lui) sur la nécessité de trouver une parade aux défis nucléaires lancés par la Corée du nord et l'Iran. Sur ces questions là, il n'avait rien à dire de plus lundi soir. Rien de nouveau sur le Mali, sur la Syrie ou sur l'après-Chavez ou l'après-Castro. Mon Dieu, si George W. Bush s'était comporté ainsi...! On entend déjà ce que l'intelligensia parisienne aurait dit. Mais Barack Obama qui facture à la France le soutien logistique du Pentagone aux troupes françaises au Mali, est infaillible. Il est interdit de le critiquer sans passer pour un salaud de républicain. Le méchant c'était Bush, don't you forget it !

Sur la question de la réforme de l'immigration, le compromis est possible. Le Président le sent bien. Il a donc été prudent. En fait il continue de laisser un petit groupe bipartite de sénateurs faire le travail de leader qu'il refuse de faire. Sur la question de la réglementation des armes à feu, ce sera compliqué, mais un compromis n'est pas impossible. J'ai peut-être raté quelquechose, mais je n'ai pas entendu le Président demander à ses amis et financiers de Hollywood de cesser de promouvoir la violence gratuite dans leurs films...

Reste LA grande question qui devrait tout dominer: l'urgence de réduire à moyen et long terme le déficit budgétaire. Barack Obama a réussi cette prouesse d'en parler longuement sans pour autant dire quoi que ce soit de constructif.

Il oublie d'abord de dire que les républicains ont accepté, à leur corps défendant, des hausses d'impôts début janvier. Il les accuse à nouveau de bloquer tout compromis en refusant des hausses d'impôts. Il parle de négocier "un compromis équilibré". Mais où sont les réductions de dépenses qu'il avait promises ? sur cette question, le flou triomphe à nouveau.

En matière de hausses d'impôts en revanche, son imagination et son courage sont exemplaires: plus d'impôts pour les entreprises et pour les riches, voilà la solution aux maux de la classe moyenne. En particulier, il faut selon lui un régime de contrôle de prix pour les compagnies pharmaceutiques. Sans oublier la fin d'avantages fiscaux aux compagnies pétrolières...un mythe que les républicains avaient cru dénoncer l'an dernier.

Rien dans ce discours ne permet de croire que Barack Obama a une solution pour éviter des coupures automatiques de dépenses de 85 milliards de dollars à partir du 1er mars. Il dénonce aujourd'hui cette idée qu'il a pourtant défendu et promulgué en 2011.

En fait le ton du Président montre qu'il est convaincu que les républicains seront rendus responsables des effets désagréables à court terme de ces économies forcées. Il pense sortir vainqueur dans l'opinion d'un déclenchement de ces coupures automatiques. Il peut compter sur le New York Times et les télévisions pour plaider sa cause.

Les républicains de leur côté croient qu'il vaut mieux des coupures automatiques de dépenses que pas de coupures du tout. Dans l'absolu ils ont raison. Mais la mise en chômage partiel de milliers de fonctionnaires dans quelques semaines, lorsque ces coupures interviendront, sera utilisée par les démocrates comme illustration de la cruauté des méchants républicains qui osent insister pour que l'oncle Sam ralentisse sa course à l'endettement. Les images de mères de famille, employées civiles du Pentagone, en larmes parcequ'elle n'ont plus les moyens d'envoyer leurs enfants en colonie de vacances, seront plus convaincantes que les explications des républicains sur les dangers à long terme de l'endettement public.

La politique de l'endettement systématique pour nourrir une hausse systématique des dépenses reste la plus pratique, la plus populaire, et la plus probable. Non pas parceque Barack Obama manquerait de courage politique pour proposer des réductions de dépenses. Mais tout simplement parceque le Président est sincèrement convaincu que les dépenses publiques sont bonnes pour l'Amérique. Les républicains à ses yeux jouent les empêcheurs de s'endetter en rond. À ce titre ils sont les ennemis de la classe moyenne.

Le sénateur républicain Marco Rubio, dans sa réponse au discours du Président, a cherché à expliquer que les intérêts de la classe moyenne n'étaient pas servis par l'endettement chronique et incontrôlé. Comment pourrait-il être convaincant ? il n'y a aucun coût dans l'immédiat pour l'américain à la poursuite de la politique d'endettement et de dilution du dollar pratiquée à Washington.

Le drame est que les déficits sont populaires et indolores...jusqu'à ce qu'ils cessent de l'être.
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