The foremost world power holds a record that it's not close to giving up yet: It holds 25 percent of all prisoners on the planet behind bars. With its overpopulated prisons, whose cost exceeds $80 billion per year, the United States is paying the price for a repressive crime policy that has gone astray.
Hundreds of thousands of Americans serve very harsh sentences that flout the basic principle of proportionality. Since criminologists of the Robert Martinson era — for whom rehabilitating criminals is just a waste of time — became prevalent in the 1970s, the number of prisoners in the country's prisons quadrupled. The most affected populations are African-American and Hispanic minorities, who represent more than half of all incarcerations. They are also the ones who are poorest and suffer the most from an incomplete education.
This kind of policy toward crime goes against what it's supposed to uphold: putting criminals back on the right track and if possible, rehabilitating them within society. However, a criminal system that loses sight of such an objective is not thinking straight. The concept of redemption, an integral part of the "American dream," seems to be limited to those who have failed on the economic playing field. Two reports that the National Research Council and Brookings Institution published this week paint a graver picture of the situation. The two institutions note that while crime has decreased by half since the 1990s, it’s not because of a careless policy toward crime. On the contrary, they deem that the social cost of very harsh prison sentences by far exceeds its benefits in terms of social cohesion and fighting crime.
Nonetheless, hope for change seems to be rising. A national consensus is forming to change counterproductive laws, adapt sentences to the gravity of the crime, and find rehabilitation solutions worthy of their name.
A rebours du bon sens
La première puissance mondiale détient un record qu’elle n’est pas près de perdre: elle maintient sous les verrous 25% de tous les détenus de la planète. Avec leurs prisons surpeuplées, dont le coût dépasse les 80 milliards de dollars par an, les Etats-Unis paient le prix d’une politique pénale répressive qui s’est dévoyée.
Des centaines de milliers d’Américains purgent de très lourdes peines qui bafouent un principe élémentaire de proportionnalité. Depuis qu’ont sévi, à partir des années 1970, des criminologues de la trempe de Robert Martinson, pour qui la réinsertion des criminels n’est qu’une perte de temps, le pays a quadruplé le nombre de détenus dans ses prisons. Les populations les plus touchées sont les minorités afro-américaine et hispanique, qui représentent plus de la moitié du total des internés. Ce sont elles aussi qui sont les plus pauvres et qui souffrent le plus d’une éducation lacunaire.
Une telle politique pénale va à l’encontre de ce à quoi elle est censée servir: remettre les criminels sur le droit chemin et, dans la mesure du possible, les réinsérer dans la société. Or un système pénal qui perd de vue un tel objectif marche sur la tête. Le concept de rédemption, partie pourtant intégrante du rêve américain, semble se limiter à ceux qui ont échoué au plan économique. Deux rapports publiés cette semaine par le National Research Council et la Brookings Institution brossent un sombre tableau de la situation. Les deux institutions relèvent que si la criminalité a baissé de moitié depuis les années 1990, ce n’est pas dû à une politique d’incarcération à tout-va. Elles estiment au contraire que le coût social de peines de prison trop lourdes excède de loin les bénéfices à en tirer en termes de lutte contre la criminalité et de cohésion sociale.
Un espoir de changement semble toutefois pointer. Un consensus national se forme pour changer des lois contre-productives, adapter les peines à la gravité de la faute et trouver des solutions de réinsertion dignes de ce nom.
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