In an interview with the Parisian, Jean-Pierre Chevènement estimated that “France has nothing to turn about in front-row seats” in the fight against the Islamic State. According to him, Muslim countries — which are the most exposed — must assume their responsibilities and “get rid of this leprosy.”
For certain observers of the situation, the adoption of this position by one of the most respected French figures could convey a certain romanticism, even an ignorance of the subtle mechanisms that drive inter-Arabic relations.
The Difficulty of an Inter-Arab Consensus
What is more, contrary to the opinion shown by Jean-Pierre Chevènement, Paris is far from being on the front line of this situation, and François Hollande’s recent visit to Baghdad has largely been seen as an attempt to cause people to forget smoldering internal news.
I must point out here that Muslim countries — and more specifically Arab countries — historically have a lot of trouble coming to a consensus, even on issues where consensus could be established fairly easily, such as the Israeli-Palestinian conflict.
A Crisis of Leadership
Essentially, the difficulty in putting to music a common policy of Muslim countries against the proliferation of Islamism in Iraq and Syria is, before everything, a crisis of leadership in Muslim countries.
Saudi Arabia, which has played one of the primary roles for a long time, seems to be in a phase of redefinition of its doctrine of foreign policy to a backdrop of struggles for power.
Despite that, King Abdullah remains a much-heard voice by his peers and a strong signal that his part could certainly put a party of protagonists concerned by the Islamic State around the table.
The new sheikh of Qatar is much less inclined to follow the strategy of projection of power — made by a “duty” of systematic interference — adopted by that little state over the course of the past few years. All of that leaves the Gulf country lacking strong leadership able to effectively unite common efforts against the Islamic State.
Does the U.S. Want to Retake Control?
Probably because they know that Riyadh remains their best option, the Americans decided to promote a new initiative against the Islamic State from Jeddah.
In launching a coalition of ten Arab countries — Saudi Arabia, Bahrain, the United Arab Emirates, Kuwait, Qatar, Oman, Egypt, Iraq, Jordan and Lebanon — Washington wants to show that the U.S. can once again play the role of catalyst in Arab countries and has the capacity to support those countries in their fight against Islamist terrorism.
Excepting the official position adopted by Barack Obama, which involves deploying additional military resources — an extension of strikes against the Islamic State and the sending of 475 advisers — appeared to be an attempt to limit American investments in the region, and isn’t likely to reassure the coalition’s members.
Paris’s More Limited Role
In this context of fearing U.S. retaliation, the place that Paris can occupy is very limited.
Already engaged in Mali and Central Africa, France is not operationally capable of deploying a substantial force on the ground, and is plagued by the challenges of important information on its soil in an attempt to thwart the departures of candidates for jihad in Syria and Iraq.
If the recent arrest of Mourad Fares, one of the presumed principal recruiters of young French candidates for jihad, undeniably constitutes a positive signal, it does not mean enough to mask France’s weak position in the situation. Likewise, the behavior in the conference in Paris Monday morning in the Quai d’Orsay must be interpreted as an attempt to put Paris at the center of the issue of the Islamic State, but strictly in diplomatic terms.
For this group of reasons, to think that a common front of Muslim countries against the Islamic State could be quickly established and replace substantial involvement of great Western military power is probably optimistic.
That is, unless Jean-Pierre Chevènement, an unquestionable expert on the mentality of Arab countries, does not appeal to a reaction of “honor” from them, in which case his media appearance would be understandable.
LE PLUS. Pour la première fois, les États-Unis ont mené une frappe aérienne contre l'État islamique (EI), au sud-ouest de Bagdad – ayant en amont réuni une coalition de pays musulmans arabes parmi lesquels l'Arabie Saoudite, le Bahreïn ou l'Irak (dont l'armée se bat actuellement contre EI). Quel rôle veulent jouer ici les États-Unis ? Décryptage d'Abdelmalek Alaoui, analyste politique.
Édité par Henri Rouillier Auteur parrainé par Céline Lussato
Un combattant kurde à la frontière de la zone irakienne détenue par l'État islamique, le 23/08/14 (CHINE NOUVELLE/SIPA).
Dans une interview accordée au "Parisien", Jean-Pierre Chevènement estime que la "France n’a pas à caracoler au premier rang" dans la lutte contre l’État islamique (EI). Selon lui, les pays musulmans – qui sont les plus exposés – doivent prendre leurs responsabilités et "se débarrasser de cette lèpre".
Pour certains observateurs du dossier, cette prise de position de l’une des figures françaises les plus respectées par la rue arabe pourrait confiner à un certain romantisme, voire à une méconnaissance des subtils mécanismes qui animent les relations interarabes.
De la difficulté d'un consensus interarabe
De surcroît, contrairement à l’opinion affichée par Jean-Pierre Chevènement, Paris est loin d’être en première ligne sur ce dossier, et la récente visite de François Hollande à Bagdad est largement perçue comme une tentative de faire oublier une actualité interne brûlante.
Il faut ici préciser que les pays musulmans – et plus spécifiquement les pays arabes – ont historiquement beaucoup de mal à dégager des positions communes, même sur des dossiers où un consensus pourrait pourtant être établi assez facilement, à l’instar du conflit israélo-palestinien.
Une crise de leadership
Au fond, la difficulté de mettre en musique une politique commune des pays musulmans à l’encontre de la prolifération islamiste en Irak et en Syrie est avant tout une crise de leadership des pays musulmans.
L’Arabie Saoudite, qui a longtemps joué les premiers rôles, semble en effet dans une phase de redéfinition de sa doctrine de politique étrangère sur fond de luttes de pouvoir.
Malgré cela, le Roi Abdallah reste une voix très écoutée par ses pairs et un signe fort de sa part pourrait certainement mettre une partie des protagonistes concernés par l’État islamique autour de la table.
Le nouveau cheikh du Qatar, quant à lui, est beaucoup moins enclin à poursuivre la stratégie de projection de puissance – faite d’un "devoir" d'ingérence systématique – adoptée par ce petit État au cours des dernières années. Tout ceci laisse les pays du Golfe en carence de leadership fort pour pouvoir fédérer des efforts communs efficaces contre l’État islamique.
Les États-Unis veulent-ils reprendre la main ?
C’est probablement parce qu’ils savent que Ryad reste leur meilleure option que les américains ont donc décidé de promouvoir une nouvelle initiative contre l’EI à partir de Jeddah.
En lançant une coalition de dix pays arabes – qui inclut l'Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Qatar, Oman, l'Egypte, l'Irak, la Jordanie, et le Liban –, Washington veut montrer que les États-Unis peuvent encore jouer le rôle de catalyseur des pays arabes et sont en capacité de les soutenir dans leur lutte contre le terrorisme islamiste.
Sauf que la position officielle adoptée par Barack Obama, qui consiste à déployer des moyens militaires supplémentaires – extension des frappes contre l’Etat islamique et envoi de 475 conseillers – apparaît comme une tentative de vouloir limiter l’investissement américain dans la région, et n’est pas de nature à rassurer les pays membres de la coalition.
Le rôle plus que limité de Paris
Dans ce contexte de timidité de la riposte US, la place que peut occuper Paris est très limitée.
Déjà engagée au Mali et en Centrafrique, la France n’est pas en capacité opérationnelle de déployer une force substantielle sur le terrain et est en proie à des défis de renseignement importants sur son sol pour tenter de contrecarrer les départs des candidats au djihad en Syrie et en Irak.
Si la récente arrestation de Mourad Fares, l’un des recruteurs principaux présumés de jeunes français candidats au djihad, constitue indéniablement un signal positif, elle ne doit pas pour autant masquer l’implication assez faible de la France dans le dossier. De même, la tenue de la conférence de Paris lundi matin au quai d’Orsay doit être interprétée comme une tentative de Paris de se replacer au centre du dossier ide l’État islamique, mais strictement sur le plan… diplomatique.
Pour cet ensemble de raisons, penser qu’un front commun des pays musulmans contre l’État islamique pourra se constituer rapidement et remplacerait une implication substantielle des grandes puissances militaires occidentales est probablement optimiste.
À moins que Jean-Pierre Chevènement, en incontestable connaisseur de la mentalité des pays arabes, n’en appelle à une réaction d’"honneur" de ces derniers, ce qui rendrait compréhensible sa sortie médiatique.
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The Department of War's aggressive name, while doing nothing to change the actual state of the U.S. military, is nothing more than “pretense of power” theatrics.
The Department of War's aggressive name, while doing nothing to change the actual state of the U.S. military, is nothing more than “pretense of power” theatrics.
The attempted assassination of Hamas negotiators marks a turning point. ... Added to the genocide and ethnic cleansing in Gaza, international law has finally died.