A Neglected Democratic Exercise

Published in Le Devoir
(Canada) on 29 October 2014
by Charles Antoine-Millette, Karine Prémont (link to originallink to original)
Translated from by Derek Leonard. Edited by Gillian Palmer.
Unlike American presidential elections, midterm elections are covered very little by the national media. When they are, it is usually to present them as being a referendum on the president, or to highlight only the tightest races in the House of Representatives, and especially the Senate. The reason for this lack of interest is very simple: Because of the very high number of races (all 435 seats in the House and one-third of the seats in the Senate are in play this year, on top of 36 governorships), there are very simply too many issues, people and particularities to cover. It is therefore difficult for the national media to find an interesting narrative framework for their readers and listeners.

Further, the re-election rate for representatives and senators is very high: 90 percent of incumbent candidates are generally re-elected. This means that midterm elections promise little suspense and few surprises, which arise especially during the primaries; the unexpected defeat of Eric Cantor in Virginia was a sizable one this year. It is equally necessary to underline that the candidates’ electoral campaigns during midterm elections are often independent of political parties and national leaders: Representatives, notably, often vote according to the desires of their constituents, since no formal party discipline exists. Thus, unless there is a candidate known at the national level or believed to have the chance to play an important role in Congress, the national media is little interested in legislative elections, except to speculate on the number of seats lost by the president’s party. It is necessary to say that the voters themselves participate little in these elections, which is one of the factors explaining the media’s lack of interest.

This does not mean that there is no media coverage of the midterm elections, but simply that it occurs at the local level rather than at the national level. Newspapers are particularly important in this regard, since they disseminate the candidates’ press releases and speak of their community activities. It is not, therefore, surprising that incumbent candidates are often re-elected: The candidates who are perceived as being active in their communities have a much bigger chance of being elected, even by people who are not of the same political party. But if many differences exist between the media coverage of presidential elections and midterm elections, they have a central element in common: the recourse to electoral advertising, especially negative.

Double-Edged Sword

If negative televised electoral advertising has existed already for around 60 years, candidates have used it more and more intensively for the last three decades in order to place the credibility of their opponent in doubt. Although it is traditionally associated with presidential elections, negative advertising is also frequently used during midterm and municipal elections.

This was incidentally the case in the autumn of 2013, when Joe Lhota, the Republican candidate for mayor in New York, decided to take recourse to negative advertising in order to discredit his Democratic adversary, Bill de Blasio. During midterm elections, electoral advertising (positive and negative) has a greater importance than during presidential elections; the media coverage of this type of election is less substantial and even absent at times. Because of this lack, electoral advertising occupies a more substantial place in American media outlets and, thus, possesses a greater influence during midterm elections. Despite the fact that it is analogous to that used during presidential elections, the negative advertising broadcasted during midterm elections has evolved in a specific electoral context, marked by these elections’ lack of visibility in the American media.

The real impact of negative advertising is nevertheless difficult to discern, because it is possible to observe as many positive as negative effects on candidates and the American political system in its entirety. Thus, as a function of the time of its diffusion and of the virulence of the attacks that it contains, negative advertising can contribute just as much to the lowering as to the raising of the rate of participation.

As a function of the context and the manner in which it is used, negative advertising can also turn out to be damaging to the candidates who employ it, a double-edged sword nicknamed “the boomerang effect”: After the 20th broadcast, a negative advertisement can go against the candidate who broadcasts it, even if it is generally more informative than positive advertising.

There is no choice but to accept that negative advertising plays a role of first importance for candidates, as much in presidential elections as in midterm elections, since everyone admits that it works. Unfortunately, the line between advertising that aims to discredit the positions of an adversary and the broadcasting of untruthful or fallacious ideas is thin, a line too often is crossed by candidates and that contributes — without a doubt — to the disaffection of citizens with regard to midterm elections.


Un exercice démocratique négligé

Contrairement aux élections présidentielles américaines, les élections de mi-mandat sont très peu couvertes par les médias nationaux, et quand elles le sont, c’est habituellement pour les présenter comme étant un référendum sur le président, ou encore pour mettre en avant les courses les plus serrées pour la Chambre des représentants, mais surtout pour le Sénat. La raison de ce manque d’intérêt est fort simple : à cause du nombre très élevé d’élections (les 435 sièges de la Chambre et le tiers des sièges du Sénat sont en jeu en plus, cette année, de 36 sièges de gouverneurs), il y a tout simplement trop d’enjeux, de personnes et de particularités à couvrir. Il est donc difficile pour les médias nationaux de trouver une trame narrative intéressante pour leurs lecteurs ou leurs auditeurs.

De plus, le taux de réélection des représentants et des sénateurs est très élevé : 90 % des candidats sortants sont généralement réélus. Cela signifie que les élections de mi-mandat ne promettent que peu de suspense et de surprises — celles-ci survenant surtout lors des primaires : la défaite inattendue d’Eric Cantor en Virginie en a été une de taille cette année. Il faut également souligner que les campagnes électorales des candidats durant les élections de mi-mandat sont souvent indépendantes des partis politiques et des leaders nationaux : les représentants, notamment, votent selon les désirs de leurs électeurs, puisqu’il n’existe pas de discipline de parti formelle. Ainsi, à moins d’être un candidat connu au niveau national ou pressenti pour occuper des fonctions importantes au Congrès, les médias nationaux sont peu intéressés par les élections législatives, sinon pour spéculer sur le nombre de sièges perdus par le parti du président. Il faut dire que les électeurs eux-mêmes participent peu à ces élections, ce qui est l’un des facteurs explicatifs du désintérêt des médias.

Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de couverture médiatique des élections de mi-mandat, mais simplement qu’elle se déroule au niveau local plutôt qu’au niveau national. Les journaux sont particulièrement importants à cet égard, puisqu’ils diffusent les communiqués de presse des candidats et parlent des activités communautaires de ceux-ci. Il n’est donc pas surprenant que les candidats sortants soient souvent réélus : les candidats qui sont perçus comme étant actifs dans leur communauté ont beaucoup plus de chance d’être élus, même par des gens qui ne sont pas du même parti politique. Mais si de nombreuses différences existent dans la couverture médiatique des élections présidentielles et des élections de mi-mandat, un élément central leur est commun : le recours à la publicité électorale, surtout négative.

Couteau à double tranchant

Si la publicité électorale négative télévisée existe depuis plus d’une soixantaine d’années, les candidats l’utilisent de plus en plus intensivement depuis les trois dernières décennies afin de remettre en doute la crédibilité de leur opposant. Bien qu’elle soit traditionnellement associée aux élections présidentielles, la publicité négative est aussi fréquemment utilisée lors des élections de mi-mandat et lors des élections municipales.

Ce fut d’ailleurs le cas à l’automne 2013 lorsque Joe Lhota, le candidat républicain à la mairie de New York, décida de recourir à la publicité négative afin de discréditer son adversaire démocrate Bill de Blasio. Lors des élections de mi-mandat, la publicité électorale (positive et négative) a une plus grande importance que lors des élections présidentielles, car la couverture médiatique de ce type d’élections est moins substantielle, voire absente par moments. En raison de ce vide, la publicité électorale occupe un espace plus substantiel dans les médias américains et, ainsi, posséderait une influence plus grande lors des élections de mi-mandat. Malgré le fait qu’elle soit analogue à celle utilisée lors des élections présidentielles, la publicité négative diffusée lors des élections de mi-mandat évolue dans un contexte électoral spécifique, marqué par le manque de visibilité dans les médias américains.

L’impact réel de la publicité négative est toutefois difficile à cerner, car il est possible d’observer des effets tant positifs que négatifs sur les candidats et le système politique américain dans son ensemble. Ainsi, en fonction du moment de sa diffusion et de la virulence des attaques qu’elle contient, la publicité négative peut tout autant contribuer à la baisse du taux de participation qu’à sa hausse.

En fonction du contexte et de la manière dont elle est utilisée, la publicité négative peut également s’avérer dommageable pour les candidats qui l’emploient, telle un couteau à double tranchant, ce que l’on surnomme « l’effet boomerang » de la publicité négative : après la vingtième diffusion, une publicité négative peut se retourner contre le candidat qui la diffuse, même si elle est généralement plus informative que la publicité positive.

Force est de constater que la publicité négative joue un rôle de premier plan pour les candidats, tant aux élections présidentielles qu’aux élections de mi-mandat, puisqu’il est admis qu’elle fonctionne. Malheureusement, la ligne est mince entre une publicité qui vise à discréditer les positions d’un adversaire et la diffusion de propos mensongers ou fallacieux, ligne qui est trop souvent franchie par les candidats et qui contribue sans aucun doute à la désaffection des citoyens pour les élections de mi-mandat.
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