The Problem with Netflix

Published in La Presse
(Canada) on 4 June 2016
by Nathalie Petrowski (link to originallink to original)
Translated from by Marie-Bernadette Reyes. Edited by Paul Lynch.
A notice from the Canadian Audio-Visual Certification Office was what started the fire. And rightly so! In this notice about television production companies eligible for Canadian tax credits, the office referenced a certain number of examples. Among those chosen for eligibility, however, is the American online video service Netflix.

You've heard of Netflix, of course. You are probably subscribed, like approximately 4.5 million Canadians — myself one of them— who, year after year since 2010 when Netflix was established in Canada, send at the rate of $7.99 or $9.99 per month, just over $500 million in revenue to Netflix, whose headquarters is in Los Gatos, California.

Despite the half billion dollars collected annually in our beautiful Canada, Netflix does not pay a cent of taxes to the Canadian government, which ignited the uproar. Through a notice from CAVCO, those in the television industry learned that Netflix would be entitled to tax credits like the good Canadian citizen of a business that it is not.

All were outraged upon discovering that not only does Netflix grow richer at our expense without paying the price, but in accordance with CAVCO, Canadian taxpayers would have to subsidize it and help it weaken Canadian content. Did I hear a whip crack?

Minister of Canadian Heritage Mélanie Joly hastened to rectify the damage by denying Netflix's eligibility for tax credits. Except that ... if by chance Netflix comes to film a TV series in Montreal, [for instance, or to] consult on the text written by my colleague Hugo Dumas, based on a script written by local authors, directed by a local director and performed by local actors, it is clear that Netflix, as a production company and not a distributor, will be entitled to tax credits like any other foreign production company that films in our country.

But that is not the problem.

The real problem is that, here as elsewhere, Netflix is a part of the companies of the new economy — such as Google, Amazon, Airbnb and Uber — that do not contribute to the system that cultivates them.

The real problem is that the former Harper administration opposed all tax on Netflix, and the Trudeau administration seems in no hurry to impose this tax either. Still, even in this moment, practically all over the world where Netflix is established, some raise their voices to call out the unfair competition. Slowly but surely, the administrations are organizing and legislating in favor of a Netflix tax.

According to Director General of the Canadian Coalition for Cultural Diversity Charles Vallerand, the tendency at the moment leans heavily toward a call to order for Netflix [to show responsibility], from which more and more countries demand its contribution to the fiscal responsibility plan.

For instance, if all goes as predicted in Australia in July, a Netflix tax will be implemented that should bring the country approximately $350 million within four years. New Zealand is considering a similar tax. During that time, France and Germany await the European Commission's decision as to whether or not the obligation for foreign video providers such as Netflix to contribute to a support fund for the national film industry violates European law.

Certainly, the good old days of Netflix's free and unrestrained market occupation may be numbered. But the laws are slow. To accelerate things, perhaps the subscribers, and I include myself in this contingent, need to wake up and be conscious of what they are buying each month.

At first glance, the $7.99 or $9.99 monthly rates appear negligible, faced with Netflix's numerous advantages: the richness of its catalog, the diversity of its offerings, fantastic television series, unique documentaries, small, independent films that one would never have watched otherwise or mainstream films that are a pleasure to watch again and again, and all of this with a quick and miraculous accessibility. But the miracle of Netflix has a price. Not for its subscribers, but for the culture of the countries where these subscribers live.

Because of Netflix, people are watching television, especially local productions, less. The ratings for these productions are plummeting, which leads to the drop of budgets for future productions. And this is how an entire industry of local content grows poorer and weaker and runs the risk of disappearing one day. Is this truly Netflix subscribers' wish? I wholeheartedly hope not.


C'est un avis du Bureau de certification des produits audiovisuels canadiens (BCPAC) qui a mis le feu aux poudres. Et pour cause ! Dans cet avis sur les productions télé admissibles aux crédits d'impôt canadiens, le Bureau citait un certain nombre d'exemples. Or, parmi les heureux élus de l'admissibilité, on retrouvait le service de vidéo en ligne américain Netflix.

Vous connaissez Netflix, n'est-ce pas ? Vous y êtes probablement abonné, comme environ 4,5 millions de Canadiens (j'en suis) qui, bon an, mal an depuis 2010, date de l'implantation de Netflix au Canada, envoient à raison de 7,99 $ ou de 9,99 $ par mois un peu plus de 500 millions de dollars de revenus à Netflix, dont le siège est à Los Gatos, en Californie.

Malgré ce demi-milliard annuel récolté dans notre beau Canada, Netflix ne paie pas un centime de taxe au gouvernement canadien. D'où la levée de boucliers lorsque, par l'entremise de l'avis du BCPAC, le milieu de la télé a appris que Netflix aurait droit à des crédits d'impôt comme la bonne entreprise citoyenne canadienne qu'elle n'est pas.

Tous étaient outrés de découvrir que non seulement Netflix s'enrichit sur notre dos sans en payer le prix, mais qu'en plus, en vertu du BCPAC, il faudrait que les contribuables canadiens le subventionnent et l'aident à affaiblir le contenu canadien ? Un fouet avec ça ?

La ministre Mélanie Joly s'est empressée de rectifier le tir en niant l'admissibilité de Netflix aux crédits d'impôt. Sauf que... Si d'aventure Netflix vient tourner à Montréal (voir le texte de mon collègue Hugo Dumas à l'écran 2) une série d'après un scénario signé par des auteurs d'ici, réalisée par un réalisateur d'ici et interprétée par des comédiens d'ici, c'est clair qu'à titre de producteur (et non de diffuseur), Netflix aura droit à des crédits d'impôt comme n'importe quel autre producteur étranger qui tourne chez nous.

Mais là n'est pas le problème.

Le vrai problème, c'est qu'ici comme ailleurs, Netflix fait partie de ces nouvelles entreprises de la nouvelle économie - comme Google, Amazon, Airbnb ou Uber - qui ne contribuent pas au système qui les enrichit.

Le vrai problème, c'est que l'ex-gouvernement Harper s'est opposé à toute taxe Netflix et que le gouvernement Trudeau n'a pas l'air empressé d'imposer cette taxe, lui non plus. Pourtant, en ce moment même, un peu partout dans le monde où Netflix est implanté, des voix s'élèvent pour crier à la concurrence déloyale. Lentement mais sûrement, les gouvernements s'organisent et légifèrent en faveur d'une taxe Netflix.

Selon Charles Vallerand, directeur général de la Coalition canadienne pour la diversité culturelle, la tendance en ce moment penche lourdement vers un rappel à l'ordre de Netflix, à qui de plus en plus de pays demandent d'apporter sa contribution sur le plan de la responsabilité fiscale.

Ainsi, en Australie, si tout va comme prévu, on implantera en juillet une taxe Netflix qui devrait rapporter au pays environ 350 millions d'ici quatre ans. La Nouvelle-Zélande envisage une taxe similaire. Pendant ce temps-là, la France et l'Allemagne attendent de la Commission européenne qu'elle décide si l'obligation aux fournisseurs étrangers de vidéo comme Netflix de contribuer à un fonds de soutien au cinéma national contrevient ou non à la loi européenne.

Chose certaine, les beaux jours de l'occupation libre et débridée des marchés par Netflix sont peut-être comptés. Mais les lois sont lentes. Pour accélérer les choses, il faudrait peut-être que les abonnés - et je m'inclus dans le nombre - se réveillent et soient conscients de ce qu'ils achètent tous les mois.

À première vue, les 7,99 $ ou 9,99 $ mensuels apparaissent bien dérisoires devant les nombreux avantages de Netflix : la richesse de son catalogue, la diversité de son offre où l'on trouve de tout - des séries télé trippantes, des documentaires inattendus, des petits films indépendants qu'on n'aurait jamais vus autrement ou des films grand public qu'on prend plaisir à revoir -, et tout cela, avec une accessibilité rapide et miraculeuse. Mais le miracle Netflix a un prix. Pas pour ses abonnés. Pour la culture des pays où vivent ces abonnés.

À cause de Netflix, les gens regardent moins la télé et, surtout, regardent moins les productions locales. Les cotes d'écoute pour ces productions dégringolent, ce qui entraîne la dégringolade des budgets des futures productions. Et c'est ainsi que toute une industrie de contenu local s'appauvrit, s'affaiblit et court le risque de disparaître un jour. Est-ce vraiment ce que souhaitent les abonnés de Netflix ? J'espère de tout coeur que non.
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