Last month, President Donald Trump’s administration decided to cut all financing for the United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East, which provides schools, health care and other forms of assistance for these displaced people. Last week, the administration announced the withdrawal of $25 million in financial aid for six hospitals in East Jerusalem, where most of the patients are Palestinian. And that week, the U.S. State Department announced the immediate closure of the Palestine Liberation Organization's mission in Washington. The objective is to force Palestinian leaders to abandon their social demands regarding the right of return. That will not work. On the contrary, it will decrease the likelihood of a peace agreement on one of the most controversial aspects of the Israeli-Palestinian conflict.
Trump already tried this tactic before. Last year, his administration threatened, through his Ambassador to the U.N. Nikki Haley, to impose financial sanctions on countries that question the recognition of Jerusalem as the official capital of Israel. The U.N. member states responded by voting overwhelmingly to condemn that decision. Using financial blackmail to directly threaten Palestinians would again be ill-advised. In view of the profound personal interest the Palestinians have in the conflict, negotiators are already walking a fine line that requires a nuanced and respectful approach to the feelings and aspirations of the population.
Impossible Concessions
Of course, in the business world, financial tactics can be used effectively to complete difficult transactions. But in matters of international diplomacy, crass attempts can inflict certain results; in particular, using money generally has the opposite of the intended effect because it tends to push those threatened by it to adopt more extreme positions. After all, these aren’t simple property dealings where some investors win and others lose. What’s at stake here is dignity, identity and human rights. The results of the negotiations will affect the lives and futures of entire populations.
These public threats discourage even moderates like Palestinian Authority President Mahmoud Abbas from softening his public stance on the conflict. Over the years, Abbas opposed violent resistance, demonstrated unprecedented flexibility regarding an independent demilitarized Palestinian state, and has publicly expressed his willingness to compromise on contentious issues like the right of return. But with the tactless intimidation of the Trump administration, such concessions become impossible, because Abbas would no longer be in a position to convince the Palestinians that an agreement would be reached in a fair and equal manner which doesn’t compromise their national pride. For the majority of Palestinians, renouncing a right of return under such circumstances would simply be a defeat.
The fact is that no Palestinian leader can accept any compromise, even technically, if it seems like they are giving in to threats, especially when it means abandoning something that the Palestinians consider a fundamental right. Once the United States makes threats publicly, they are doomed to fail. In fact, the two most important Middle East peace agreements over the course of the last 50 years – the Camp David Accords in 1978 between Israel and Egypt and the Oslo Accords in 1993 between the Israelis and the Palestinians – were able to be signed because the negotiations took place behind closed doors. That freed the negotiators from the pressure of ever-changing public sentiment, allowing them to reach an overall fair agreement that, in its complete form, could be publicly defended.
Justice
However, even behind closed doors, compromise needs to be fair. The Trump administration can’t force the Palestinian side – the weaker of the two – to accept unfair terms under the pretext of political realism, because all future agreements will still need large-scale public support to succeed. If the terms seem excessively one-sided, the accord will collapse. To avoid such a result, Israeli-Palestinian peace talks need to be conducted in a less public manner and draw on accepted, long-standing benchmarks. Palestinian leaders have expressed a willingness to compromise, even on contentious issues like Jerusalem, refugees and even land swaps (on the condition that they are equal in scale and form).
But such a compromise will only be possible within the framework of a peace agreement stipulating the creation of an independent Palestinian state consistent with the borders before 1967, with East Jerusalem as its capital. It is that framework which needs to serve as the basis for stakeholders. The first step, however, must be re-establishing confidence, not only between Israelis and Palestinians, but also with other intermediaries besides the U.S., which can’t be considered an impartial mediator if it continues with its flagrant pro-Israeli bias.
The Palestinians are a proud people who made enormous sacrifices in their fight to survive displacement, occupation and prolonged military blockades. They will not submit to blackmail in accepting American-Israeli demands. No peace agreement will be possible if all the involved parties don’t consider this fundamental fact.
Le mois dernier, l’administration du président américain Donald Trump a décidé de couper tout financement à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui fournit des écoles, des soins de santé et d’autres formes d’assistance à ces derniers. La semaine dernière, l’administration a annoncé le retrait de 25 millions de dollars de financement pour six hôpitaux de Jérusalem-Est, dont la plupart des patients sont palestiniens. Et, cette semaine, le département d’État américain a annoncé la fermeture imminente de la mission de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington. L’objectif est de forcer les dirigeants palestiniens à abandonner leurs revendications concernant le droit au retour. Cela ne fonctionnera pas. Au contraire, cela rendra probablement moins probable un accord sur l’une des questions les plus controversées du conflit israélo-palestinien.
Trump a déjà essayé cette tactique auparavant. L’an dernier, son administration a menacé, via son ambassadeur auprès des Nations unies, Nikki Haley, d’imposer des sanctions financières aux pays qui contestaient sa reconnaissance officielle de Jérusalem comme capitale d’Israël. Les États membres de l’ONU ont répondu en votant massivement pour condamner la décision. Utiliser le chantage financier pour menacer directement les Palestiniens pourrait être encore plus mal avisé. Compte tenu de l’intérêt personnel profond que les Palestiniens ont pour l’issue du conflit, les négociateurs empruntent déjà une voie délicate qui exige une approche nuancée et respecte la sensibilité et les aspirations de la population.
Concessions impossibles
Bien entendu, dans le monde des affaires, le levier financier peut être utilisé efficacement pour conclure des transactions difficiles. Mais, en matière de diplomatie internationale, les tentatives grossières visant à imposer certains résultats, en particulier en utilisant de l’argent, ont généralement l’effet inverse, car elles tendent à pousser les personnes menacées à adopter des positions plus extrêmes. Après tout, il ne s’agit pas de négociations sur une transaction immobilière, dont l’issue plaira à certains investisseurs et décevra les autres. Ce qui est en jeu, c’est la dignité, l’identité et les droits de l’homme. Les résultats des négociations façonneront la vie et l’avenir de populations entières.
Ces menaces publiques dissuadent même des modérés comme le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de tenter de freiner le durcissement de son opinion publique. Au fil des ans, Abbas s’est opposé à la résistance violente, a fait preuve d’une flexibilité sans précédent dans la perspective d’un État palestinien indépendant démilitarisé et a exprimé publiquement sa volonté de transiger sur des questions litigieuses comme le droit au retour. Mais avec l’intimidation sans tact de l’administration Trump, de telles concessions deviennent impossibles, car Abbas ne serait plus en mesure de convaincre les Palestiniens qu’un accord avait été conclu d’une manière juste et équitable qui ne compromettait pas la fierté nationale. Pour la plupart des Palestiniens, renoncer au droit au retour dans de telles circonstances s’apparenterait simplement à une défaite.
Le fait est qu’aucun dirigeant palestinien ne peut accepter quoi que ce soit – même techniquement – si les autorités semblent capituler devant les menaces, surtout quand il s’agit d’abandonner ce que les Palestiniens considèrent comme un droit fondamental. Dès lors que les États-Unis ont rendu leurs menaces publiques, celles-ci sont devenues vouées à l’échec. De fait, les deux accords de paix les plus importants du Moyen-Orient au cours des cinquante dernières années – les accords de Camp David en 1978 entre Israël et l’Égypte et les accords d’Oslo en 1993 entre les Israéliens et les Palestiniens – ont pu être signés parce que les négociations se sont déroulées à huis clos. Cela a libéré les négociateurs de la pression d’une opinion publique souvent émotive et fluctuante, afin qu’ils puissent parvenir à des compromis globalement équitables, qui, sous leur forme complète, pourraient être ensuite défendus publiquement.
Équité
Cependant, même à huis clos, le compromis doit être équitable. L’administration Trump ne peut pas tenter de forcer la partie palestinienne – la plus faible – à accepter des positions inéquitables sous prétexte de réalisme politique, car tout accord qui serait éventuellement conclu aurait encore besoin d’un large soutien public pour réussir. Si ses termes s’avéraient excessivement unilatéraux, l’accord s’effondrerait. Pour éviter un tel résultat, les pourparlers sur le conflit israélo-palestinien devraient être menés de manière moins publique et s’appuyer sur des points de référence acceptés de longue date. Les dirigeants palestiniens se sont montrés disposés à faire des compromis, même sur des questions litigieuses comme Jérusalem ; les réfugiés et même des échanges de terres (à condition qu’ils soient égaux en taille et en nature).
Mais de tels compromis ne seraient possibles que dans le cadre d’un règlement de paix prévoyant la création d’un État palestinien indépendant conforme aux frontières d’avant 1967, avec pour capitale Jérusalem-Est. C’est ce cadre qui doit servir de base de travail pour les parties prenantes. La première étape, cependant, doit être de rétablir la confiance, non seulement entre Israéliens et Palestiniens, mais aussi avec d’autres intermédiaires que les États-Unis, qui ne peuvent s’attendre à être considérés comme un médiateur impartial s’ils persistent avec leur flagrant parti pris pro-israélien.
Les Palestiniens sont un peuple fier qui a fait d’énormes sacrifices dans son combat pour survivre au déplacement, à l’occupation et aux sièges prolongés. Ils ne se soumettront pas au chantage en acceptant les diktats américano-israéliens. Aucun accord de paix ne sera possible si toutes les parties concernées ne prennent pas en compte cette donnée fondamentale.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.