Humanity breathed a sigh of relief in 1987 when, to seal the end of the Cold War, Russia and the United States finalized a nuclear disarmament treaty banning intermediate-range missiles (between 50 and 5,500 kilometers, or 31 and 3,417 miles). Over the weekend, incredulity and concern took over after Donald Trump’s announcement of his country’s next withdrawal.
The American president maintains that Russia isn’t complying with the treaty’s terms (which Russia denies) and that as a result, the United States will resume development of this type of weapon, which Moscow vows to copy. It’s the perfect recipe for the resurgence of a useless and costly nuclear arms race!
Trump isn’t the first to accuse Russia of besmirching the Intermediate-Range Nuclear Forces Treaty; the Obama administration expressed similar criticism. Nevertheless, there was no discussion of Barack Obama ending the INF Treaty, an important part of ensuring European safety.
Moscow considers such a scenario to be “very dangerous,” but its eventuality seems to have had an effect, as the Russian secretary of the Security Council is said to be ready to work with the Americans to resolve their “mutual” complaints. Because the Russians have their complaints, too.
The two countries feel that they are shackled as they are faced with the rise of China and several other countries with nuclear weapons that aren’t bound by the treaty. But the powers at play are not the same. At the beginning of 2018, years after having destroyed a total of 2,692 missiles in accordance with the INF, America and Russia each still has around 6,500 nuclear weapons in stock, compared to around 900 for all other countries combined.
If America’s withdrawal is confirmed, this will be the second hard blow in less than 20 years to the structure of nuclear disarmament, of which the INF is a cornerstone. The first blow was dealt by George W. Bush in 2001. Eager to equip the United States and Europe with a missile defense system, he withdrew his country from the Anti-Ballistic Missile Treaty.
The logic of disarmament has been questioned for years. New countries have missiles, including North Korea. The military landscape in Europe has changed with reinforcement from NATO’s military presence at Russia’s door, which sees this as a threat to its own security. Vladimir Putin, for that matter, has responded by ordering his country to reinforce its strike force and modernize its weapons.
One would think that Trump, who boasts about his good relations with Putin, would have tried to find common ground, but he has always favored a strong and assertive America that imposes its will on the rest of the world. And he’s surrounded himself accordingly. A hawk among hawks, his national security advisor, John Bolton, would be, according to the British newspaper The Guardian, the biggest supporter of America’s withdrawal and the biggest opponent of any negotiation that would prolong another treaty, the New START regarding strategic weapons, which will expire in 2021.
The world is right to worry and, as with Germany and France, to sound the alarm. As for Trump, while he can blame Russia all he wants, he is the one that will take responsibility for having ended the INF and having given the green light to new proliferation of nuclear weapons.
It’s easy to rip apart an agreement, but it’s another matter to finalize one. The result of years of negotiations, the INF should be preserved at all costs, as who knows when the climate will again be favorable for reviving the unfinished trek toward disarmament.
L’humanité avait poussé un soupir de soulagement en 1987 quand, pour sceller la fin de la guerre froide, la Russie et les États-Unis avaient conclu un traité de désarmement nucléaire bannissant les missiles à portée intermédiaire (entre 500 et 5500 km). En fin de semaine, c’est l’incrédulité et l’inquiétude qui ont pris la place après l’annonce du président américain, Donald Trump, du retrait prochain de son pays.
Le président américain soutient que la Russie ne respecte pas les termes du traité, ce qu’elle nie, et que, par conséquent, les États-Unis reprendront le développement de ce type d’armes, ce à quoi Moscou promet de répliquer. La recette parfaite pour une reprise d’une course aux armements nucléaires inutile et coûteuse !
M. Trump n’est pas le premier à accuser la Russie de bafouer le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), le gouvernement Obama exprimait des reproches similaires. Il n’était toutefois pas question pour Barack Obama de mettre fin au traité FNI, un maillon de la sécurité européenne.
Moscou a qualifié un tel scénario de « très dangereux », mais son éventualité semble avoir eu un effet puisque le secrétaire du Conseil de sécurité russe a dit être prêt à travailler avec les Américains pour résoudre leurs plaintes « mutuelles ». Car les Russes en ont aussi.
Les deux pays estiment être menottés face à la montée de la Chine et des quelques autres pays dotés de l’arme nucléaire mais qui ne sont pas liés par ce traité. Mais les forces en présence ne sont pas les mêmes. Au début de 2018, des années après avoir détruit un total de 2692 missiles en vertu du FNI, Américains et Russes avaient encore chacun environ 6500 armes nucléaires en stock, comparativement à environ 900 pour tous les autres pays réunis.
Si le retrait américain se confirme, ce sera le deuxième coup dur en moins de 20 ans porté à l’édifice du désarmement nucléaire, dont le FNI est une pierre d’assise. Le premier coup a été asséné par George W. Bush en 2001. Désireux de munir les États-Unis et l’Europe d’un bouclier antimissile, il avait retiré son pays du traité sur les missiles antibalistiques.
La logique du désarmement est remise en question depuis des années. De nouveaux pays se sont dotés de missiles, dont la Corée du Nord. La donne militaire a changé en Europe avec le renforcement de la présence militaire de l’OTAN à la porte de la Russie, qui y voit une menace à sa propre sécurité. Vladimir Poutine y a répondu d’ailleurs en ordonnant le renforcement de la force de frappe de son pays et la modernisation de ses armements.
On aurait pu croire que Donald Trump, qui se vante de ses bonnes relations avec M. Poutine, aurait tenté de trouver un terrain d’entente, mais il a toujours favorisé une Amérique forte et musclée qui en impose au reste du monde. Et il s’est entouré en conséquence. Faucon parmi les faucons, son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, serait, selon le journal britannique The Guardian, le plus grand partisan du retrait américain et le plus grand opposant à toute négociation d’une prolongation d’un autre traité, le New START sur les missiles stratégiques qui arrivera à échéance en 2021.
Le monde a raison de s’inquiéter et, comme bien des pays, dont l’Allemagne et la France, de sonner l’alarme. Quant à M. Trump, il peut bien blâmer la Russie, c’est lui qui assumera la responsabilité d’avoir mis fin au FNI et d’avoir donné le feu vert à une nouvelle prolifération des armes nucléaires.
Il est facile de déchirer une entente, il en va autrement en ce qui à trait au fait d’en conclure une. Fruit d’années de pourparlers, le FNI doit être préservé coûte que coûte, car qui sait quand le climat sera à nouveau propice à la relance de la marche inachevée vers le désarmement.
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