Trump Could Unwittingly Revamp the Chinese Economy

Published in L'Echo
(Belgium) on 4 June 2019
by Koen De Leus (link to originallink to original)
Translated from by Tabitha Middleton . Edited by Arielle Eirienne.
The short-term conclusion of a trade agreement between China and the United States is unlikely. For Chinese President Xi Jinping, such an agreement would nevertheless be welcome. It would allow him to reform the Chinese economic model, cleverly leaving the White House to play the bogeyman.

In a series of scathing tweets, President Donald Trump torpedoed trade negotiations between China and the United States. By attacking Huawei, he only added fuel to the fire. As a result, the probability of reaching a deal in the next few months has dropped to 30%. We estimate there is a 20% probability of a full-blown trade war and a 50% probability of talks occurring throughout the year without any concrete results.

Both presidents are impatiently awaiting the conclusion of a deal. Trump urgently needs to prove his reputation as a deal maker. In addition, this deal is necessary to keep the stock market at the level to which Trump says he has raised it. One can deduce that a strong correction would certainly encourage him to be more flexible.

President Xi should also breathe a sigh of relief because the economic impact of this trade war is beginning to be felt, on the heels of a slowdown in growth that China is facing due to a necessary transformation of its economy.

In 2013, Xi’s predecessor, Wen Jiabao, had described the Chinese economy as “chaotic, unstable, and untenable.”

Bursting Speculative Bubbles

Since then, Xi has taken back the reins with an iron fist and further centralized the economy. However, Wen’s last two descriptions of China’s economy are still accurate. China must face three major challenges: bursting the speculative debt bubble, organizing the shadow banking system and reducing state participation in public companies.

China’s total debt – from the public, financial and nonfinancial sectors – has doubled since 2008, reaching almost 300% of the gross domestic product. A large part of this debt was financed by a huge shadow banking system. This involved an unregulated, and therefore impossible-to-control, credit system that operated in parallel with commercial banks. The Chinese authorities have turned a blind eye to these practices because they enabled financing of market players, such as local authorities, real estate agents and small and medium-sized private companies, that had trouble obtaining credit via official means.

This tolerance policy ended two years ago, which explains why nonfinancial sector debt decreased by 5% to 7% of the GDP, compared to its peak in 2016.

Slightly over half of this debt is held by government-owned companies. These represent another headache for Chinese leaders. They played a crucial role in maintaining the stability of the Chinese economic model. They receive a substantial amount of subsidies and create huge overcapacity, which explains their structural losses.

During his inauguration, Xi promised to confront this problem head-on, but he has made many enemies trying to fight corruption and regain control over the Chinese army. The great purging of these state enterprises has thus been postponed indefinitely.

Voluntary Black Sheep

Reducing government subsidies and the participation of the state in public enterprise are among America’s requirements for a trade deal. Xi thus has an excuse to tackle these issues, despite the wishes of his Chinese opponents. A complete elimination of state-owned companies is doubtlessly unrealistic. An evolution toward the Singapore model, in which public companies are obliged by a supervising authority to be as effective as private companies, offers the promising potential of increasing productivity in China and putting the country back on a faster track toward growth.

Many other American demands would equally benefit long-term growth in China. In an attempt to evolve from “made in China” to “created in China,” and from Chinese products to Chinese brands, China has every interest in better protecting intellectual property.

This strategy is perfectly aligned with the “Made in China 2025” program, which is meant to propel the country into a position of absolute leadership in 10 promising sectors, primarily within high-tech. This is the only way for the country to achieve status as a developed nation and avoid the “middle-income trap” of countries like South Africa and Brazil.

China would also succeed more quickly at increasing the quality of its products if it opened the door to foreign goods and services. Lower tariffs and the removal of many nontariff barriers (e.g., licensing and legal barriers) would reduce the prices of imported products and increase the buying power of Chinese consumers. The Chinese president would thus transform a threat into an economic opportunity, leaving the White House to play the role of the bogeyman responsible for controversial reforms.


Sans le vouloir, Trump pourrait requinquer l'économie chinoise

La conclusion à court terme d’un accord commercial entre la Chine et les États-Unis est improbable. Pour Xi Jinping, le président chinois, un tel accord serait toutefois le bienvenu. Cela lui permettrait de réformer le modèle économique chinois, laissant habilement à la Maison-Blanche le rôle de Père Fouettard.

D’une série de tweets acerbes, le président Trump a torpillé il y a quelques semaines les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis. En s’attaquant à Huawei, il n’a fait que jeter de l’huile sur le feu. En conséquence, la probabilité qu’un deal soit conclu dans les prochains mois a été réduite à 30%. Nous estimons à 20% la probabilité d’une guerre commerciale "full blown" ou totale, et à 50% celle de pourparlers soutenus tout au long de l’année mais sans résultat concret.

Les deux présidents attendent pourtant impatiemment la conclusion d’un deal. En ce qui concerne Donald Trump, son aura de "deal maker" a en effet urgemment besoin d’être confirmée. Par ailleurs, ce deal est nécessaire pour maintenir à leur niveau les Bourses d’actions qu’il a, selon ses propres dires, poussées vers le haut. On peut en déduire qu’une forte correction l’incitera certainement à montrer davantage de souplesse.

Xi Jinping, le président chinois, devrait lui aussi pousser un "ouf" de soulagement, car l’impact économique de cette guerre commerciale commence à se faire sentir. Il vient s’ajouter au ralentissement de la croissance auquel la Chine doit faire face suite à la transformation de son économie, par ailleurs nécessaire.

En 2013 déjà, le prédécesseur de Xi, Wen Jiabao, avait lui-même qualifié l’économie chinoise de "chaotique, déséquilibrée et intenable".

Vider les bulles spéculatives

Depuis lors, Xi a repris les rênes d’une main de fer et centralisé davantage la coordination. Les deux derniers adjectifs de Wen sont cependant toujours d’actualité. Trois grands défis doivent être relevés: le "désamorçage" de la bulle spéculative de la dette, la mise en ordre du système bancaire parallèle et la réduction de la participation de l’État dans les entreprises publiques.

La dette totale chinoise – des secteurs public, financier et non financier – a doublé depuis 2008 pour atteindre près de 300% du PIB. Une part importante des crédits a été financée via un gigantesque système bancaire parallèle. Il s’agit d’un système de crédit non réglementé – donc impossible à contrôler – qui opère parallèlement aux banques commerciales. Les pouvoirs publics chinois ont fermé les yeux sur ces pratiques parce qu’elles permettaient de financer les acteurs de marché comme les autorités locales, agents immobiliers et petites et moyennes entreprises privées ayant des difficultés à obtenir des crédits via le circuit officiel.

Cette politique de tolérance a pris fin il y a deux ans. C’est ce qui explique notamment que les dettes du secteur non financier aient baissé de 5 à 7 points de pourcentage du PIB, par comparaison au pic de 2016.

Un peu plus de la moitié de ces dettes sont entre les mains des entreprises contrôlées par l’État. Elles représentent un autre casse-tête pour les leaders chinois. Elles ont joué un rôle crucial dans le maintien de la stabilité du modèle économique chinois. Elles reçoivent énormément de subsides et créent de gigantesques surcapacités. C’est aussi ce qui explique leurs pertes structurelles.

Xi Jinping a promis lors de son entrée en fonction de prendre ce problème à bras-le-corps, mais il s’est fait de nombreux ennemis en tentant de lutter contre la corruption et de reprendre le pouvoir sur l’armée chinoise. Le grand nettoyage dans ces entreprises étatiques a donc été reporté aux calendes grecques.

Mouton noir volontaire

La réduction des subsides et de la participation de l’État dans ces entreprises publiques est une des exigences des Américains. Xi a donc ainsi une excuse pour s’y attaquer, contre la volonté de ses opposants chinois. Une suppression complète des entreprises d’État n’est sans doute pas réaliste. Une évolution vers le modèle singapourien, où les entreprises publiques sont obligées par une autorité de contrôle d’être aussi efficaces que les entreprises privées, offre une piste de réflexion. Cela permettrait d’augmenter la productivité en Chine et de remettre plus rapidement le pays sur le chemin de la croissance.

De nombreuses autres revendications américaines seraient également positives à long terme pour la croissance chinoise. Dans sa tentative d’évoluer du "Made in" au "Created in China", et des produits chinois à des marques chinoises, la Chine a tout intérêt à mieux protéger la propriété intellectuelle.

Cette stratégie s’inscrit parfaitement dans le programme "Made in China 2025", dont l’ambition est de propulser la Chine vers une position de leader absolu dans 10 secteurs prometteurs et généralement de haute technologie. C’est la seule manière pour le pays de faire définitivement partie du club des pays développés et d’éviter de rester coincé dans le "piège du revenu intermédiaire", à l’instar de pays comme l’Afrique du Sud et le Brésil.

La Chine réussirait aussi plus rapidement à augmenter la qualité de ses propres produits si elle ouvre la porte aux produits et services étrangers. La baisse des droits de douane et la suppression de nombreux obstacles non tarifaires (par exemple les licences, les barrières juridiques, etc.) feraient baisser les prix des produits importés et augmenteraient le pouvoir d’achat des consommateurs chinois. Le président chinois transformerait ainsi une menace en opportunité économique. Et laisserait ainsi à la Maison-Blanche le rôle de Père Fouettard responsable des réformes controversées.
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