The Bad Example of American Democracy

Published in Le Monde
(France) on 17 February 2020
by Editorial (link to originallink to original)
Translated from by Hannah Mosford. Edited by Elizabeth Cosgriff.
Pressure on the judicial system, aggressive attacks on his opponents and on journalists ... through his methods, Donald Trump never fails to test the limits of the American political system or ceases to undermine it.

Rarely has a political statement rung so false. In a speech on Western values aimed at strengthening trans-Atlantic links ahead of the Munich Security Conference on Saturday, Feb. 15, Secretary of State Mike Pompeo spoke of the rule of law and the United States’ admiration for democracy.

The West, the community born out of the Cold War, is in much better health than some in Europe would claim, claimed Pompeo. “The West is winning. Freedom and democracy are winning … We respect the rule of law.”

If these arguments worked effectively when the unity of the Western “bloc” was shaped around American leadership versus Soviet ideology, they are sadly less and less credible when coming from Trump’s administration. While the rise in populist movements and far-right parties is shaking European democracies, the United States no longer appears to promote liberal democracy but rather is the home of this “illiberal” challenge.

The famous “shining city on a hill” extolled by President Ronald Reagan that drew pilgrims at the end of their trans-Atlantic odyssey has been replaced by “Trumpism.” This very personal form of exercising power continually tests the limits of the American political system, those famous checks and balances.

Attempts To Manipulate Diplomatic Staff

In the past week alone, strengthened by his acquittal at the impeachment trial, despite challenging all the rules, Trump has defended his practice of intervening publicly in the judicial system. When Attorney General William Barr, head of the Justice Department, complained that he was unable to do his job well in an environment where presidential tweets keep disrupting the inquiry into Russian interference in the 2016 presidential election, Trump reaffirmed that “as president” he has the “legal right to do so.” It’s hard to imagine a more flagrant contradiction of the democratic principal of the separation of powers.

The head of the American executive branch has also questioned the well established practice of sharing with his team recordings of telephone conversations with foreign leaders, the cause of his impeachment. The congressional hearings during this process also shined a light on the systemic attempts at manipulating diplomatic staff for domestic political purposes. These revelations are not to Pompeo’s credit, as he is supposed to protect diplomatic staff.

These are only the latest examples of the Trump administration’s breaches of what we call the rule of law in democracy or essentially respect for the Constitution. “Trumpism” is marked by a constant climate of personal insults and attacks on representatives of the opposition and by the denial of facts and truth as a basis of information. As for journalists, they are denounced as the “enemy of the people.”

This is not exactly what we would consider “a victory for freedom and democracy.” On the contrary, in his way, Trump makes them more vulnerable to the regimes that he claims to oppose.


Le mauvais exemple de la démocratie américaine

Editorial. Pressions sur l’appareil judiciaire, attaques virulentes de ses opposants et des journalistes… par ses méthodes, Donald Trump ne cesse de mettre à l’épreuve les garde-fous du système politique américain, quitte à l’affaiblir.

Editorial du « Monde ». Rarement profession de foi aura sonné aussi faux. Dans un plaidoyer sur les valeurs occidentales visant à resserrer le lien transatlantique, devant la conférence sur la sécurité de Munich, samedi 15 février, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a invoqué l’Etat de droit et l’attachement des Etats-Unis à la démocratie.

L’Ouest, cette communauté née de la guerre froide, est en bien meilleure santé que ne le prétendent certains en Europe, a assuré M. Pompeo. « L’Occident est victorieux. La liberté et la démocratie sont victorieuses. Nous respectons l’Etat de droit. »

Si ces arguments étaient efficaces à l’époque où l’unité du « bloc » occidental se forgeait autour du leadership américain contre l’idéologie soviétique, ils sont, malheureusement, de moins en moins crédibles lorsqu’ils émanent de l’équipe du président Donald Trump. Alors que les démocraties européennes sont secouées par la montée des mouvements populistes et des partis d’extrême droite, les Etats-Unis apparaissent non plus comme les promoteurs de la démocratie libérale, mais, au contraire, comme la matrice de cette contestation « illibérale ».

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Dopé par son acquittement, Donald Trump tente d’accroître son pouvoir
La célèbre « cité scintillante sur la colline » qui attirait les pèlerins au bout de leur odyssée transatlantique, vantée par le président Ronald Reagan, a été remplacée par le « trumpisme », une forme très personnelle d’exercice du pouvoir, qui met constamment à l’épreuve les garde-fous du système politique américain, les fameux checks and balances.

Tentatives d’instrumentalisation du personnel diplomatique
Dans la seule semaine écoulée, Donald Trump, renforcé par son acquittement dans un procès en destitution dont il a contesté toutes les règles, a défendu sa pratique d’interventions publiques dans le système judiciaire ; à son ministre de la justice, l’attorney général William Barr, qui se plaignait de ne pas pouvoir travailler sereinement dans un environnement où les Tweet présidentiels venaient sans cesse troubler l’enquête sur les interférences russes dans l’élection présidentielle de 2016, M. Trump a réaffirmé son « droit légal » de « faire ce qu’[il] voulait en tant que président ». On peut difficilement imaginer contradiction plus flagrante du principe démocratique de séparation des pouvoirs.

Le chef de l’exécutif américain a également remis en cause la pratique, très établie, de faire partager à ses équipes l’écoute de ses entretiens téléphoniques avec des dirigeants étrangers, source de sa mise en accusation dans le procès en destitution. Les auditions au Congrès dans le cadre de cette procédure ont par ailleurs mis en lumière des tentatives systématiques d’instrumentalisation du personnel diplomatique à des fins de politique intérieure qui ne sont pas à l’honneur de M. Pompeo, censé le protéger.

Ce ne sont que les derniers exemples des accrocs de l’administration Trump à ce que l’on appelle l’Etat de droit en démocratie, et qui correspond essentiellement au respect des règles issues de la Constitution. Plus généralement, le trumpisme est marqué par un climat permanent d’insultes et d’attaques personnelles contre les représentants de l’opposition et par le déni des faits et de la vérité comme base de l’information ; les journalistes, quant à eux, sont dénoncés comme « ennemis du peuple ».

Ce n’est pas exactement ce que l’on peut qualifier de « victoire de la liberté et de la démocratie ». Par ses méthodes, M. Trump les rend, au contraire, plus vulnérables face aux régimes qu’il prétend contrer.
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