Republican Gov. Ron DeSantis has just endorsed a bill aimed at stopping companies from exploiting social networks to exclude campaigning politicians ,while facilitating the initiation of proceedings against them by individuals who consider themselves victims of censorship.
The initiative is sure to please partisans of ex-President Donald Trump, who is still angry at the giants of Silicon Valley since his accounts were closed by Facebook, Twitter and YouTube in the aftermath of the January assault against the Capitol.
While it is potentially promising politically, the new law risks being around much longer in legal terms, since, according to several analysts, it infringes on the constitutional protections enjoyed by the companies implicated.
DeSantis didn’t say a word about these limitations before an audience of admirers who warmly welcomed his intention to force the hand of the heads of social networks.
“Silicon Valley thinks they know better than you. So their power up to this point has effectively been unchecked and they used this power to impose their orthodoxies and their ideology on our public square. This is not how a free society should operate,” he pleaded in criticizing businesses for censoring the Republican side.
“They have these standards, they always change it, and if you’re on one side, it seems to be any little foot-foul and you’re gone. And if you’re on the right side, from their perspective, then you can get away with whatever you want.”
The new law aims more specifically to prevent any operator of social networks from excluding from its platform a political candidate, or to hide the content that he places online between the moment that his candidacy is made official by electoral authorities and the date of the election. Any undue suspension is punishable by a fine of $250,000 per day.
Ordinary users who are excluded, suspended or censored must, at the same time, receive prior notice explaining “the detailed reasoning having led” to the decision so that they can contest it.
If they are judged to be victims of an injustice, they will then be able to initiate proceedings against the companies. The state itself is given the power to intervene in the matter and to demand the algorithms used by the companies in order to decide as to the handling of a message.
Legal Challenges
In an open letter, an official of the Computer and Communications Industry Association, Matt Schruers, warned that the law risks compromising the ability of businesses to regulate online content in order to assure a secure environment for their users. In addition, he emphasized that many firms would not have the means to deal with an avalanche of lawsuits.
Pierre Trudel, who is attached to the Center for Research in Public Law of the University of Montreal, thinks that the law will rapidly lead to legal challenges, which risk turning in favor of the operators of social networks.
Article 230 of the Communications Decency Act, initially introduced in order to facilitate the fight against pornography, confers on Facebook, Twitter, etc. “the right to block or exclude someone or to do nothing,” and would doubtless have precedence before tribunals as to Florida legislation, notes the analyst.
The American constitutional amendment protecting freedom of expression acts in the same manner, notes Trudel, since private businesses can raise it in order to affirm their right to regulate online content as they see fit.
Strong Political Polarization
The question, however, might become more complicated, says Trudel, considering the importance that the big social networks have taken on in public life.
“To what extent must platforms enjoy freedom of expression over the citizens who express themselves in these settings?” the professor underscores, insisting on the necessity of reflecting on the transformation of the notion of public space and the legal scope of the phenomenon.
The question of the management of online content is further complicated in the United States by the complaints of Democrats who, in contrast to Republicans, accuse the Silicon Valley giants of not sufficiently intervening in order to counter disinformation and hate speech.
A revision of Article 230, which is often mentioned by politicians of the two parties in connection with the twists and turns of news reports, appears necessary, but it is far from clear that it can be brought to a conclusion in the context of the strong polarization existing south of our border, states Trudel.
“I’m not very optimistic on this subject,” he notes.
Floride Contre-attaque républicaine contre les géants du web
Le gouverneur républicain Ron DeSantis vient de donner son aval à un projet de loi qui vise à empêcher les firmes exploitant des réseaux sociaux d’exclure des politiciens en campagne tout en facilitant le lancement à leur encontre de poursuites par des particuliers s’estimant victimes de censure.
Publié le 26 mai 2021 à 6h00 Partager
Marc ThibodeauMARC THIBODEAU
LA PRESSE
L’initiative a tout pour plaire aux partisans de l’ex-président Donald Trump, qui ne décolèrent pas contre les géants de la Silicon Valley depuis que les comptes du politicien ont été fermés par Facebook, Twitter et YouTube dans la foulée de l’assaut contre le Capitole, à Washington, en janvier.
Bien qu’elle soit potentiellement porteuse sur le plan politique, la nouvelle loi risque de faire long feu sur le plan juridique, puisqu’elle contrevient, selon plusieurs analystes, aux protections constitutionnelles dont bénéficient les entreprises mises en cause.
M. DeSantis n’a pas soufflé mot de ces limites devant un parterre d’admirateurs qui ont chaleureusement accueilli son intention de forcer la main aux dirigeants des réseaux sociaux.
« Les gens de la Silicon Valley pensent qu’ils savent ce qui est bon pour vous. […] Ils ont utilisé leur pouvoir incontesté pour imposer leurs orthodoxies et leurs idéologies dans l’espace public, mais ce n’est pas comme ça qu’une société libre devrait fonctionner », a-t-il plaidé en reprochant aux entreprises de censurer le camp républicain.
[Les] standards [des entreprises de la Silicon Valley] changent constamment. Si vous êtes du mauvais côté, il semble que la plus petite faute suffit à vous faire disparaître. Si vous êtes du bon côté, de leur point de vue, vous pouvez vous en tirer avec ce que vous voulez."
Ron DeSantis, gouverneur républicain de Floride
La nouvelle loi vise plus spécifiquement à empêcher tout exploitant de réseaux sociaux d’exclure de sa plateforme un candidat politique ou de cacher le contenu qu’il met en ligne entre le moment où sa candidature est officialisée par les autorités électorales et la date de l’élection. Toute suspension abusive est passible d’une amende de 250 000 $ par jour.
Les utilisateurs ordinaires qui sont exclus, suspendus ou censurés doivent par ailleurs recevoir un préavis expliquant « le raisonnement détaillé ayant mené » à la décision de manière à pouvoir la contester.
S’ils estiment être victimes d’une injustice, ils pourront ensuite entreprendre une poursuite contre les entreprises. L’État lui-même se donne le pouvoir d’intervenir à ce sujet et de réclamer les algorithmes utilisés par les entreprises pour décider du traitement d’un message.
Contestations judiciaires
Dans une lettre ouverte, un responsable de la Computer and Communications Industry Association, Matt Schroers, a prévenu que la loi risque de compromettre la capacité des entreprises de réguler le contenu en ligne pour assurer un environnement sécuritaire à leurs usagers. Il a par ailleurs souligné que de nombreuses firmes n’auraient pas les moyens de faire face à une avalanche de poursuites.
Pierre Trudel, qui est rattaché au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, pense que la loi va rapidement mener à des contestations judiciaires qui risquent de tourner à la faveur des exploitants de réseaux sociaux.
L’article 230 du Communications Decency Act, initialement introduit pour faciliter la lutte contre la pornographie, confère à Facebook, Twitter, etc. « le droit de bloquer ou d’exclure quelqu’un ou encore de ne rien faire », et aurait sans doute préséance devant les tribunaux sur la législation floridienne, relève l’analyste.
L’amendement de la Constitution américaine protégeant la liberté d’expression joue dans le même sens, relève M. Trudel, puisque les entreprises privées peuvent l’évoquer pour affirmer leur droit de réguler le contenu en ligne comme elles l’entendent.
Forte polarisation politique
La question pourrait cependant se compliquer, dit M. Trudel, en considérant l’importance que les grands réseaux sociaux ont prise dans la vie publique.
« À quel point est-ce que ce sont les plateformes qui doivent bénéficier de la liberté d’expression plutôt que les citoyens qui s’expriment dans ces environnements-là ? », souligne le professeur, qui insiste sur la nécessité de réfléchir à la transformation de la notion d’espace public et à la portée juridique du phénomène.
La question de la gestion du contenu en ligne est compliquée plus encore aux États-Unis par les doléances des démocrates, qui accusent, à l’inverse des républicains, les géants de la Silicon Valley de ne pas intervenir suffisamment pour contrer la désinformation et la propagande haineuse.
Une révision de l’article 230, qui est souvent évoquée par des élus des deux formations en lien avec des rebondissements de l’actualité, paraît nécessaire, mais il est loin d’être clair qu’elle puisse être menée à bon terme dans le contexte de forte polarisation politique existant au sud de la frontière, dit M. Trudel.
« Je ne suis pas très optimiste à ce sujet », relève-t-il.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.