Ever higher, ever more costly, it is no longer a billionaire’s dream. This is reality beyond all skepticism. The richest man in the world went and touched the stars, to get space tourism off the ground. A bit later than his Virgin rival, Jeff Bezos has paid for the luxury of crossing the atmosphere’s borders.
Luxury? Yes, without a doubt. Providing yourself with your own rocket is the ultimate display of an economic power that demotes terrestrial conquests and industrial sagas to the rank of a neighborhood adventure.
By extricating themselves from the planet’s orbit, Bezos and his counterpart, Richard Branson, extracted themselves from the human condition as it has been conceived. Manned space travel used to fall within the exclusive authority of governments. It is now entering the private sphere. Capitalism’s backyard, on its most efficient scale, is the weightless universe. E.T. belongs to fiction, but Bezos' ambitions are not a movie.
Marketing and ego are no strangers to this bet of his. Amazon’s founder aimed for the historic feat of embarking with both the youngest and the eldest travelers in space. This desire to inscribe one's name in the firmament, the real one, the one where oxygen has vanished, cannot be reduced to the whim of a tycoon. Thanks to a host of innovations, it is not inconceivable that these flights may breathe life into a space discipline in search of new locomotives – recyclable thrusters, for example.
Behind great advances often loom the megalomaniac and visionary figures of patrons and financiers who push the limits of what is possible. Bezos and Branson, in wanting to trivialize manned flight, are changing the fundamentals. They are changing the approach to space by imposing on it a fine management of resources and technological advances likely to open the experience to amateur space travelers.
Their fantasies of factories in the void or of stellar colonies may amuse people, just as Jules Verne's crazy ideas made people laugh. But for this depleted Earth, stepping into space is perhaps a leap toward another future, one we cannot yet imagine. It does not matter that we are crossing this threshold in the garb of the ultra-rich.
Tout là-haut
Toujours plus haut, toujours plus cher, ce n’est plus un rêve de milliardaires. C’est une réalité, au-delà des scepticismes. L’homme le plus riche du monde est allé à son tour toucher les étoiles, pour faire décoller le tourisme spatial. Avec un peu de retard sur son rival de Virgin, Jeff Bezos s’est payé le luxe de franchir les frontières de l’atmosphère.
Le luxe ? Oui, sans aucun doute : s’offrir sa fusée constitue l’ultime étalage d’une puissance économique reléguant les conquêtes terrestres et les épopées industrielles au rang d’aventures de quartier.
En s’extirpant de l’orbite planétaire, Bezos et son homologue Richard Branson s’extraient de la condition humaine telle qu’on la concevait. Le voyage spatial habité relevait du registre exclusif des États. Il entre dans le domaine privé. L’arrière-cour du capitalisme à son échelle la plus performante, c’est l’univers en apesanteur. E.T. appartient à la fiction, les ambitions de Bezos, elles, ne sont pas du cinéma.
Le marketing et l’ego ne sont pas étrangers à son pari. Le fondateur d’Amazon a visé la prouesse historique en embarquant le cadet et la doyenne de l’espace. Ce souci d’inscrire son nom au firmament, le vrai, celui où l’oxygène a disparu, ne peut être réduit pourtant à la foucade d’un magnat : grâce à une foule d’innovations, il n’est pas exclu que ces vols donnent de l’air à une discipline spatiale en quête de nouvelles locomotives – ici des propulseurs recyclables, par exemple.
Derrière les grands progrès se profile souvent la figure mégalomane et visionnaire de mécènes ou de financeurs repoussant les limites du possible. Bezos et Branson, en voulant banaliser le vol habité, changent ses fondamentaux. Ils font évoluer l’approche spatiale en lui imposant une gestion fine de moyens et une progression technologique susceptibles d’ouvrir l’exercice à des passagers amateurs.
Leur fantasme d’usine dans le vide ou de colonies stellaires peut faire sourire, comme ont fait rire les dingueries de Jules Verne. Mais pour cette Terre qui s’épuise, placer un pied dans l’espace est peut-être une étape vers un autre avenir, qu’on n’imagine pas encore. Peu importe que ce palier-là soit franchi dans une combinaison d’ultra-riche.
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