The leaked U.S. Supreme Court draft opinion does not herald the end of abortion, but the beginning of an endless cycle of political and judicial fights.
The news that the Supreme Court of the United States is set to overturn the 1973 Roe v. Wade decision that legalized abortion across the country, revealed by the website Politico, was a bombshell.
But contrary to the impression left by indignant reactions from all sides, including on social media, this will not be the end of abortion in the United States. It will, rather, be the start of an endless political and judicial fight.
First, an important clarification when Roe v. Wade is at issue: Its reversal would not bring about a ban on abortions. Prior to the ruling, there was no federal law banning abortion. Rather, the decision recognized the constitutional right to an abortion, consequently invalidating the various state laws that prohibited the practice.
Overturning Roe v. Wade, then, would not render abortion illegal in the United States, but would mean that states could restrict access to the medical procedure as they wish. This distinction has two key implications. The first, of course, is that without Roe, states would be free to pass new laws to limit or even outlaw abortion. Second, states that already had laws prior to 1973 would see them reinstated. After all, they were invalidated by the Roe decision, so overturning it would mean reversing their invalidation.
This is where the matter could become extremely complicated and what follows difficult to predict.
The Return to the Pre-1973 World
There are states that are more Democratic and committed to abortion rights, like California, Hawaii and New York. In these states, generally speaking, there would be a return to a situation where abortion was already legal, or where laws would be passed guaranteeing the right.
States more opposed to abortion rights, like Arkansas, Oklahoma and the Dakotas, would see a return to a situation where abortion was restricted, even criminal. In cases where laws would not be deemed sufficiently strict, majority-Republican legislative assemblies would certainly look to strengthen them.
There could also be popular referendums in which the public would be given the opportunity to legislate directly on the matter. The question would then be just how far voters are willing to go to limit abortion, as well as how far they are willing to go to punish those who practice it.
Then, there is the heart of the matter: the more moderate states where political forces for and against abortion rights can both hope to gain the upper hand. In various parts of the country, things could become particularly tense.
In Michigan, for example, a state Donald Trump won by a slim margin in 2016 and Joe Biden narrowly in 2020, the law regulating abortion pre-Roe v. Wade dates back to 1931. It outlaws abortion regardless of the duration of a pregnancy, including in cases of incest and rape. In other words, it goes very far and would come back into force if Roe were overturned. The state, then, would have to legislate to repeal its own law.
But Michigan is divided. On one side, Gretchen Whitmer, the resolutely pro-choice Democratic governor who promises to fight to defend the abortion rights; on the other, the two legislative chambers, which are majority-Republican and much less inclined to legislate in this direction.
This type of impasse would no doubt play out in other states. Once the deadlock is resolved — for example, by the election of a new, uniformly pro-choice government — anti-abortion candidates would commit to repealing the law once they are elected. Add to these popular referendums, whereby citizens of various states could be called upon to legislate the abortion issue themselves.
Of course, if the Politico revelation is confirmed when the ruling is announced in June, abortion rights supporters, in turn, would mobilize as their foes have for years and, like them, seek to change the composition of the Supreme Court. It is an endless cycle that has just begun.
Avortement aux États-Unis : la guerre commence
Ce n’est pas la fin de l’avortement qu’annonce le brouillon d’une décision de la Cour suprême des États-Unis qui a fuité dans les médias, mais le début d’un cycle interminable de luttes politiques et judiciaires.
La nouvelle, dévoilée par le site Politico, selon laquelle la Cour suprême des États-Unis serait sur le point d’infirmer la décision Roe contre Wade qui avait légalisé l’avortement à la grandeur du pays en 1973 a eu l’effet d’une bombe.
Mais contrairement à l’impression laissée par les réactions indignées tous azimuts, notamment sur les réseaux sociaux, ce ne sera pas la fin de l’avortement aux États-Unis. Ce ne sera plutôt que le début d’une interminable bataille politique et judiciaire.
D’abord, une précision incontournable chaque fois qu’il est question de Roe c. Wade : son annulation n’entraînerait pas une interdiction de l’avortement. Avant cet arrêt, aucune loi fédérale n’interdisait l’avortement. Cette décision a plutôt reconnu le droit constitutionnel à l’avortement, invalidant du coup différentes lois des États qui en interdisaient la pratique.
Infirmer Roe, donc, ne reviendrait pas à déclarer que l’avortement est interdit aux États-Unis, mais plutôt que les États peuvent restreindre l’accès à cet acte médical comme ils le souhaitent.
Cette distinction comporte deux implications principales. La première, évidente, est que sans Roe, les États seraient libres d’adopter de nouvelles lois pour limiter ou même interdire l’avortement. La seconde est que sans Roe, les États qui avaient déjà voté des lois avant 1973 les verraient réinstaurées. Après tout, elles ont été invalidées par l’arrêt Roe, donc infirmer cette décision signifie aussi annuler l’invalidation de ces lois.
Et c’est là que la situation pourrait devenir extrêmement complexe et la suite des choses, difficile à prédire.
Le retour au monde pré-1973
Il y a les États plutôt démocrates et plus attachés au droit à l’avortement — la Californie, Hawaii, New York. Dans ces États, de façon générale, on reviendrait à une situation où l’avortement était déjà légal, ou alors on légiférerait pour en garantir le droit.
Tandis que dans les États plus opposés au droit à l’avortement — l’Arkansas, l’Oklahoma, les deux Dakotas —, ce serait un retour à une situation où l’avortement était restreint, voire criminel. Dans les cas où les lois ne seraient pas considérées comme suffisamment strictes, les assemblées législatives à majorité républicaine chercheraient assurément à les raffermir.
On pourrait également assister à des référendums d’initiative populaire, dans le cadre desquels on soumettrait à la population la possibilité de légiférer directement sur le sujet. La question serait alors de savoir jusqu’où on est prêt à aller pour limiter l’avortement — et jusqu’où on est prêt à aller pour punir ceux qui le pratiquent.
Puis, il y a le nœud de l’affaire : les États plus modérés, dans lesquels les forces politiques pour et contre le droit à l’avortement peuvent toutes deux espérer tenir le haut du pavé. Dans différentes parties du pays, les choses pourraient devenir particulièrement tendues.
Par exemple, au Michigan — un État remporté de peu par Donald Trump en 2016, puis de justesse par Joe Biden en 2020 —, la loi qui régissait l’avortement avant Roe c. Wade date de 1931. Elle interdisait l’avortement indépendamment de la durée de la grossesse, y compris dans les cas d’inceste et de viol. Autrement dit, elle allait très loin.
Cette loi redeviendrait en vigueur si Roe était annulé. L’État devrait en fait légiférer pour abroger sa propre loi de 1931.
Or, le Michigan est divisé. D’un côté, la gouverneure, Gretchen Whitmer, est une démocrate résolument pro-choix et elle promet de se battre pour défendre le droit à l’avortement ; de l’autre côté, les deux chambres de l’Assemblée législative sont à majorité républicaine et pas mal moins enclines à légiférer en ce sens.
Ce genre de cul-de-sac surviendrait assurément dans d’autres États. Et dès l’impasse résolue, par exemple par l’élection d’un nouveau gouvernement uniformément pro-choix, des candidats opposés à l’avortement s’engageraient à annuler la nouvelle loi une fois élus.
On peut ajouter à cela les référendums d’initiative populaire dans le cadre desquels les populations de différents États pourraient être appelées à légiférer elles-mêmes directement sur l’avortement.
Et, bien sûr, si la primeur de Politico s’avérait lors de la diffusion de la décision en juin, les partisans du droit à l’avortement se mobiliseraient à leur tour comme le font les opposants depuis des années, et chercheraient, comme eux, à changer la composition de la Cour suprême. C’est un cycle interminable qui vient d’être lancé.
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It wouldn’t have cost Trump anything to show a clear intent to deter in a strategically crucial moment; it wouldn’t even have undermined his efforts in Ukraine.
The madness lies in asserting something ... contrary to all evidence and intelligence. The method is doing it again and again, relentlessly, at full volume ... This is how Trump became president twice.