A young Texan killed 19 schoolchildren and two teachers in a primary school in Uvalde, Texas. In the face of tragedy after tragedy, Republican elected officials continue to oppose any laws that would regulate the market for firearms.
Carnage in a school in the United States, the endless despair of the families, a somber speech from the president, then nothing, until the next time. Americans know all too well how this hopeless cycle goes since the Sandy Hook massacre in 2012. The Parkland shooting in 2018 changed nothing despite the exceptional mobilization of the students who survived it. They believed it was possible to bring a country sick of its violence back to reason and its elected officials to their responsibilities, but they failed. If there is any such thing as American exceptionalism, it is in condoning the fact that schools are regularly transformed into a bloody shooting range.
This time, the unbearable happened in the small town of Uvalde, Texas, and took the lives of 19 students and two teachers in a primary school just two days before summer recess. The 18-year-old alleged perpetrator was killed by law enforcement. This tragedy took place 10 days after a racially motivated mass shooting at a shopping center in Buffalo, New York, and another in a California church. In each case, the determined alleged killers encountered no legal barriers that would have made it more difficult for them to access the weapons they used.
Indeed, Americans are killing each other and the Republican Party looks the other way, complicit by ideology in one tragedy after another. After decades of brainwashing, the country’s elected officials no longer even need the iron grip of the National Rifle Association gun lobby, which is mired in crisis, to block any legislation that would provide even a modicum of regulation in this particularly lucrative market. It has become an almost sacred unquestioned duty to defend the Second Amendment right to bear arms, understood in its most absolutist sense.* The victims’ families must make do with the prayers of elected officials, who are certainly not stingy with prayers.
More than 20,000 People Died by Firearms in 2021
Thus, just a year ago, the state that was the scene of the latest bloodbath after eight other mass shootings in 13 years found nothing better than to abolish licenses to carry guns for people 21 years of age or older. "It's time" for Texas to align itself with the most permissive states on the subject, argued Greg Abbott, governor of this bastion of conservativism.
Constantly more weapons: That is the only Republican creed. Americans bought nearly 20 million more guns in 2021, the second largest sales record in U.S. history. The United States also reported more than 20,000 gun deaths, not including suicides, which are even more numerous, and 693 of all shootings resulted in at least four injuries. Republicans are clearly unable to establish any causal link between these two phenomena. One despairs to imagine Republicans deploying the same energy to prevent killings committed overwhelmingly by men as they do to block women from exercising control over their own bodies.
The tyranny of the minority was evident after the Sandy Hook massacre, when the Senate sought to pass a common-sense measure supported by an overwhelming majority of Americans: background checks on gun buyers. Senators representing 118 million of their fellow citizens were able to overcome senators elected by 194 million people. Everything suggests that the result would be the same today in this nation caught up in such insanity.
*Editor’s note: The Second Amendment provides: “A well regulated Militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed.”
Fusillade au Texas : les Etats-Unis s’entre-tuent, le Parti républicain regarde ailleurs
L’éditorial du « Monde ». Un jeune Texan a tué dix-neuf élèves et deux enseignantes dans une école primaire, à Uvalde. Face aux tragédies qui se succèdent, les élus républicains s’opposent toujours à la moindre législation pour encadrer le marché des armes à feu.
Un carnage dans une école des Etats-Unis, la détresse infinie des familles, un discours grave du président, puis rien, jusqu’au suivant. Les Américains connaissent par cœur ce cycle désespérant depuis la tuerie de Sandy Hook, en 2012. Celle de Parkland, en 2018, n’avait rien changé malgré la mobilisation exceptionnelle d’élèves qui en avaient réchappé. Ces derniers avaient cru possible de ramener un pays malade de sa violence à la raison et ses élus à leurs responsabilités, mais ils avaient échoué. S’il subsiste un exceptionnalisme américain, c’est bien de tolérer que les établissements scolaires s’y transforment régulièrement en champs de tir poissés de sang.
L’insupportable s’est produit cette fois-ci dans la petite ville d’Uvalde, au Texas, et a emporté la vie de dix-neuf élèves et de deux enseignantes d’une école primaire à seulement deux jours des vacances. Son auteur présumé, âgé de 18 ans, a été tué par les forces de l’ordre. Ce drame est intervenu dix jours après une fusillade de masse à caractère raciste perpétrée dans un centre commercial de l’Etat de New York, et une autre dans une église de Californie. Dans chacun des cas, la détermination des tueurs supposés ne s’est heurtée à aucun garde-fou légal qui aurait compliqué l’accès aux armes à feu utilisées.
En effet, l’Amérique s’entre-tue et le Parti républicain regarde ailleurs, complice par idéologie des tragédies qui se succèdent. Des décennies de bourrage de crâne ont fait que ses élus n’ont plus même besoin de la férule du principal lobby des armes, la National Rifle Association, perclus de crises, pour s’opposer à la moindre législation encadrant un tant soit peu ce marché particulièrement juteux. La défense du deuxième amendement relatif au droit de porter une arme, comprise dans son acception la plus absolutiste, est devenue un devoir quasi sacré qui échappe désormais à tout questionnement. Les familles de victimes doivent se contenter des prières des élus, qui n’en sont pas avares.
Plus de 20 000 morts par arme à feu en 2021
C’est ainsi que l’Etat qui a été le théâtre du dernier bain de sang après huit autres fusillades de masse en treize ans n’a rien trouvé de mieux, il y a tout juste un an, que de supprimer les permis de port d’arme pour les personnes âgées d’au moins 21 ans. « Il est temps » que le Texas s’aligne sur les Etats les plus permissifs en la matière, avait alors argumenté le gouverneur de ce solide bastion conservateur, Greg Abbott.
Toujours plus d’armes : voilà le seul credo républicain. Les Américains en ont acheté encore près de 20 millions en 2021, la seconde plus importante vente de leur histoire. Ils ont connu également plus de 20 000 morts par arme à feu, sans compter les suicides, qui sont encore plus nombreux, et, parmi les fusillades, 693 ont fait au moins quatre blessés. Les républicains sont manifestement incapables d’établir un lien de causalité entre les deux phénomènes. On se désespère de les imaginer déployer la même énergie pour empêcher des tueries dont les auteurs sont des hommes à une écrasante majorité, que celle qu’ils dépensent sans compter pour empêcher les femmes de disposer de leur propre corps.
La tyrannie de la minorité avait déjà parlé après le massacre de Sandy Hook lorsque le Sénat avait voulu adopter une mesure de bon sens soutenue par une majorité écrasante d’Américains : le contrôle des antécédents des acheteurs d’armes. Les élus représentant 118 millions de leurs concitoyens avaient été capables de mettre en échec ceux désignés par 194 millions. Tout pousse à croire qu’il en irait de même aujourd’hui dans ce pays prisonnier de cette folie.
This post appeared on the front page as a direct link to the original article with the above link
.