Suspense grips Washington periodically. Every few months, the country holds its breath in fear of a new government shutdown.
The crisis was unavoidable this time. Since midnight Wednesday, hundreds of thousands of federal workers are unemployed,* with government departments and agencies forced to close their doors for lack of funding.
There is nothing exceptional about the event. Since the current budget process was adopted,in the mid-1970s, the federal government has found itself deadlocked 20 times. This marks the 21st episode.
Nevertheless, the new standoff between the Democrats and Republicans could have deeper ramifications this time around. Donald Trump makes no secret of his intention to take advantage of the impasse to impose deep cuts to the federal bureaucracy.
The president sees the current shutdown as an opportunity to make irreversible cuts in programs dear to Democrats. If the threat does not seem to have impressed his opponents, it should nevertheless not be taken lightly.
A Man in the Shadows
Away from the cameras, the director of the Office of Management and Budget, a Donald Trump appointee, has been preparing for years. Russell Vought lacks the flamboyance of Elon Musk, initially charged with cleaning house within the federal administration, but the man is studious and methodical, which could make him even more effective.
In a recent, lengthy profile of Vought, The New York Times revealed the strategy he has developed. First and foremost he wants to demonstrate that many to show that many civil servants do nothing essential. His ultimate goal is to dismantle — piece by piece — the Washington bureaucracy, which he compares to a “cartel.”
The Department of Education, which he reproaches for indoctrinating children, and the Internal Revenue Service that he contends hunts down the poor to feed the bureaucratic ogre are in Vought’s line of fire, among other agencies.
“Russ knows exactly how to dismantle the Deep State and end Weaponized Government,” Trump boasted when he nominated Vought.
One of the strategies Vought has deployed since taking office is precisely not spending all the money granted to programs deemed to be of lesser importance. Nearly $5 billion allocated to international aid has thus remained in the government’s coffers during the last fiscal year, which experts say is illegal.
Seeing Congress delay approval of new funding will not keep the OMB director up at night. It could even give him reasons to justify not meeting established targets should a judicial battle ensue.
Democrats Still Searching for Their Identity
If the Republican strategy is crystal clear, the Democrats’ strategy needs fine-tuning. In March, the party faced criticism from constituents on the far left after they allowed an initial series of budgetary measures to pass. Its leaders swore they would not be caught out again.
Democratic Party leaders believe they have sensed an opportunity by demanding the continuation of tax credits that allow lower-income Americans to pay their health insurance premiums, set to expire at the end of the year. Democrats believe that a concession by Republicans on this issue would boost their chances in next year’s midterm elections.
However, the party does not appear to be coordinated when it comes to the message, with prominent Democrats aiming much higher. “We’re not going to give a blank check to a lawless president. We’ve all talked about what he has done to date. … Trampling on the rights of Americans, undermining our democracy, undermining our Constitution. ... There’s a whole lot at stake here,” Maryland Sen. Chris Van Hollen declared yesterday.
In short, the Democratic camp appears to be asking itself again whether it is better to exercise a certain pragmatism toward Trump or to adopt a more systematic, obstructionist approach.
Nevertheless, the fact remains that the government shutdown is being acutely felt by social service agencies that do not offer services deemed essential. If just 5% of Department of Homeland Security employees are currently out of work, that percentage climbs to 89% among employees at the Environmental Protection Agency.
For How Long?
The two most recent government shutdowns took place during Trump’s first term — the 35-day outage Dec. 21, 2018 to Jan. 25, 2019, was the longest in history.
However, it is far from certain that prolonging the impasse for that long would benefit one camp or the other this time. A prolonged stoppage could undermine Trump’s economic record by pushing unemployment upward, but Democrats risk prematurely wasting their preelection ammunition by dragging their feet too much.
Ultimately, everything will depend on who Americans blame for the deadlock. The Republicans only need to persuade five Democratic senators to vote with them to end the current impasse.
*Editor’s note: Federal employees are not unemployed, many are furloughed, and others are required to work without pay until the government reopens.
États-Unis : une paralysie budgétaire aux conséquences plus lourdes cette fois-ci?
Le suspense saisit Washington périodiquement. Tous les quelques mois, le pays retient son souffle dans la crainte d’une nouvelle paralysie du gouvernement.
La crise n’a pu être évitée cette fois-ci. Depuis minuit mercredi, des centaines de milliers de fonctionnaires sont au chômage, les ministères et les agences gouvernementales se voyant contraints de fermer leurs portes, faute de financement.
L’événement n’a rien d’exceptionnel. Depuis que le processus budgétaire actuel a été adopté, au milieu des années 1970, le gouvernement fédéral s’est retrouvé paralysé à déjà 20 reprises. On en est maintenant au 21e épisode.
Le nouveau bras de fer qui s’engage entre démocrates et républicains pourrait toutefois avoir des ramifications plus profondes cette fois-ci. Donald Trump ne cache pas son intention de tirer parti de l’impasse pour infliger de profondes coupes à la bureaucratie fédérale.
Le président voit la paralysie actuelle comme une occasion à saisir, promettant des coupes irréversibles dans des programmes chers aux démocrates. Si la menace ne semble pas avoir impressionné ses adversaires, elle ne doit toutefois pas être prise à la légère.
Un homme de l’ombre
Loin des caméras, le directeur du Bureau de la gestion et du budget, nommé par Donald Trump, se prépare depuis des années. Russell Vought n’a pas la flamboyance d’Elon Musk, initialement chargé de faire le ménage au sein de l’administration fédérale, mais l’homme est studieux et méthodique, ce qui pourrait le rendre encore plus efficace.
Dans un long portrait qu’il lui a consacré ces derniers jours, le New York Times expose la stratégie que celui-ci a élaborée. L’homme veut tout d’abord démontrer que bien des fonctionnaires ne font rien d’indispensable. Son objectif ultime consiste à démanteler – morceau par morceau – la bureaucratie washingtonienne, qu’il compare à un cartel.
Dans sa mire, entre autres, le département de l’Éducation, auquel il reproche d’endoctriner les enfants, et l’Agence du revenu, qui, selon lui, pourchasse les pauvres gens pour nourrir l’ogre bureaucratique.
[Russell Vought] sait quoi faire pour démanteler l’État profond et mettre fin à l’instrumentalisation du gouvernement, s’est targué Donald Trump au moment de sa nomination.
Une des stratégies qu’il a déployées depuis son entrée en fonction consiste d’ailleurs précisément à ne pas dépenser tout l’argent octroyé à des programmes jugés d’intérêt secondaire. Près de cinq milliards de dollars destinés à l’aide internationale sont ainsi restés dans les coffres de l’État durant la dernière année financière, ce que bien des experts estiment contraire à la loi.
Voir le Congrès tarder à approuver de nouveaux financements n’empêchera pas le directeur du Bureau de la gestion et du budget de dormir. Cela pourrait même lui fournir des arguments pour justifier qu’on n’atteigne pas les cibles fixées, si une bataille judiciaire devait avoir lieu.
Des démocrates qui se cherchent toujours
Si la stratégie républicaine est limpide, celle des démocrates reste à peaufiner. Le parti avait encaissé une série de critiques de la part de ses électeurs les plus à gauche, en mars, après avoir laissé passer une première série de mesures budgétaires. Ses dirigeants se sont juré qu’on ne les y prendrait plus.
Les officiers du parti croient avoir flairé la bonne affaire en exigeant le maintien de crédits d’impôt qui permettent aux Américains les moins nantis de payer leur prime d’assurance santé, des allocations qui doivent prendre fin à la fin de l’année. Une concession des républicains à cet égard, croient-ils, leur permettrait de rebondir aux élections de mi-mandat, l’an prochain.
La coordination du message ne semble toutefois pas à point, des figures importantes du parti ayant des visées beaucoup plus ambitieuses : Nous n’allons pas donner de chèque en blanc à ce président sans foi ni loi. Compte tenu de ce qu’il a fait jusqu’ici, bafouer les droits des Américains, miner la démocratie, miner la Constitution… Il y a beaucoup de choses en jeu, a déclaré hier le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen.
Bref, le camp démocrate semble encore se demander s’il vaut mieux, face à Donald Trump, faire preuve d’un certain pragmatisme ou, encore, adopter une approche d’obstruction plus systématique.
Il n’en reste pas moins que la paralysie du gouvernement se fait surtout sentir dans les ministères à vocation sociale, qui n’offrent pas des services jugés essentiels. Si à peine 5 % des employés du département de la Sécurité intérieure se trouvent présentement au chômage, la proportion grimpe à 89 % parmi les employés de l’Agence de protection de l’environnement.
Combien de temps?
C’est durant le premier mandat de Donald Trump qu’ont eu lieu les deux plus récents épisodes de paralysie gouvernementale. Du 21 décembre 2018 au 25 janvier 2019, le « shutdown » avait même duré 35 jours, ce qui en avait fait le plus long de l’histoire.
Il est toutefois loin d’être acquis que faire perdurer l’impasse aussi longtemps servira un camp ou l’autre cette année. Un arrêt prolongé pourrait miner le bilan économique de Donald Trump en poussant le chômage à la hausse, mais les démocrates risquent de gaspiller prématurément leurs cartouches préélectorales à trop se faire tirer l’oreille.
Tout dépendra ultimement de qui les Américains tiendront responsable du cul-de-sac. Le camp républicain n’a qu’à convaincre cinq sénateurs démocrates de voter de son côté pour mettre fin à l’impasse actuelle.
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